7.5. La littérature : le roman policier (suite 1)
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À Bologne  et en Émilie Loriano MACCHIAVELLI (Vergato/Bologne, 1934-), dramaturge et cinéaste, il s’oriente vers le roman policier à partir de 1974, et en devient un des maîtres. Il fonde le «  Groupe 13  » avec Marcello Fois, Carlo Lucarelli et d’autres. Il crée un personnage de policier mal dans sa peau, l’inspecteur Sarti Antonio, sur lequel il publie 19 romans entre 1974 et 2007  ; le commissaire est flanqué d’un soixante-huitard extraparlementaire, Rosas  ; quelques- uns de ses romans sont traduits en français  : Passato, presente e chissà (1978), Derrière le paravent, Métailié, 2008, Cos’è accaduto alla signora perbene (1979), Bologne ville à vendre, Métailié, 2006, où Sarti traverse les troubles de Bologne où une municipalité du PCI doit s’affronter avec un puissant mouvement d’extrême-gauche , I sotterranei di Bologna (2003), Les souterrains de Bologne, Métailié, 2004, Una bionda di troppo per Sarti Antonio (2004), Une blonde de trop, une enquête de Sarti Antonio, B. Pasculto, 2010. Plus tard, Macchiavelli écrit de nouveaux romans en collaboration avec le «  cantautore  » Francesco GUCCINI (Modena, 1940- )  : Macaroni. Romanzo di santi e delinquenti (Mondadori, 1997), Macaroni  : romans des saints et des délinquants, Gallimard, 1998, dont le héros est l’adjudant de carabiniers Santovito, dans les montagnes et les villages pauvres de l’Apennin tosco- émilien,  Un disco dei Platters (Mondadori, 1998)  : est-ce une vieille sorcière nichée dans les eaux de la  rivière qui tue encore  ? Un aspect d’une Italie populaire ancienne et encore vivante. Malastagione (Mondadori, 2011), «  Marco Gherardini, detto Poiana, ispettore della forestale  : nei boschi c’è nato, ma una cosa così non l’aveva mai vista  ». Dans un bois de châtaigniers, un sanglier avec un pied humain entre les dents …, le vieux paysan Adùmas n’en revient pas, mais l’Inspecteur le prend au sérieux. Macchiavelli et Guccini (ci-contre, Guccini et Macchiavell) ont écrit ensemble 4 autres romans, dont Appennino di sangue (2011), Lo spirito e altri briganti (2002). Carlo LUCARELLI (Parme, 1960- ) est fils d’un médecin connu, et il fait ses études à Faenza, est scénariste et journaliste à la télévision, mais il est connu surtout pour ses romans policiers, dont l’un est écrit avec Andrea Camilleri, Acqua in bocca (Meurtre aux poissons rouges) en 2010. Il est un des fondateurs du «  Gruppo 13  », avec Loriano Macchiavelli et, une association d’auteurs de romans policiers d’Émilie-Romagne. Une de ses séries noires a pour héros le commissaire De Luca, qui commence avec Carta bianca (Sellerio, 1990), L’estate torbida (Sellerio, 1991), Via delle oche (Sellerio, 1996), et enfin un retour du commissaire en 2017 avec Intrigo italiano (Einaudi), voir notre compte-rendu sur ce site dans Nouvelles de ces derniers temps  du 8 mai 2017 :   Mais Lucarelli a écrit d’autres séries de romans policiers, la «  Coliandro  », la «  Grazia Negro  », la «  Capitano Colaprico  », du nom de leur personnage principal. Il est l’auteur de nombreux autres livres d’enquête sur l’Italie, dont l’un des derniers est PPP. Pasolini, un segreto italiano, Rizzoli, 2015, une recherche sur le «  mystère  » qu’est encore la mort de Pasolini. Il avait aussi publié en 2007 Tenco a tempo di tango (Fandango Libri). Le «  Groupe 13  » est l’un des groupes d’écrivains italiens de «  gialli  » dans les années 1980  : le SIGMA (Scrittori Italiani del Giallo e del Mistero Associati) en 1980 à Cattolica, le «  Groupe 8  » en 1984 avec Piero del Giudice, Antonio Perria, Renato Olivieri, Attilio Veraldi, Mario Anselmi, Franco Enna, Luca Russo, Secondo Signoroni. Enfin le «  Groupe 13  » est fondé en 1990 à Bologne par 10 écrivains de «  gialli  », Pino Cacucci, Massimo Carloni, Nicola Ciccoli, Lorenzo Mazzaduri, Gianni Materazzo, Sandro Toni, et les trois auteurs déjà cités  ; s’y adjoignent deux illustrateurs, Claudio Lanzoni et Mannes Laffi. En 1994 naît à Rome un autre groupe, «  Neonoir  ». Le Groupe lance le renouveau du roman policier en Italie et l’oriente vers des thèmes plus sociaux, politiques et historiques. Citons encore le groupe WU-MING, pseudonyme d’un groupe de 5 écrivains (Roberto Bui, Giovanni Cattabriga, Luca Di Meo, Federico Guglielmi, Riccardo Pedrini) qui publient entre autres en 2002 l’ouvrage intitulé 54, dont les personnages discutent dans un bar de Bologne de la situation de l’Italie en 1954 (d’où le titre). À Venise  et en Vénétie,  ce sont surtout des auteurs étrangers qui ont consacré des ouvrages au charme de Venise, mais on trouve aussi des vénitiens, moins connus mais aussi  importants, comme  :  Alessandro BARBERO, né à Turin, écrivain et historien, licencié en histoire médiévale, chercheur depuis   1984   : Gli occhi di Venezia, Mondadori, 2011, à Venise à la fin du XVIe siècle, un jeune homme, Michele, doit fuir Venise pour échapper à une condamnation injuste, jusque dans les terres du Sultan  ; sa femme Bianca reste seule à Venise, entre les palais et le ghetto, dans la Venise populaire de l’époque. Monica AVANZINI, née et élevée à Venise, licenciée en Lettres et Philosophie   à l’Université de Ca’ Foscari,  elle est journaliste et travaille à la RAI. Elle adore Venise et ses  trois chats persans  :  L’ombra della regina nera, Dalai editore, 2009, Alvise Giustinian, un antiquaire, enquête avec son  assistant Bepi Codega et sa vieille domestique Nina, sur la mort d’une vieille comtesse dans son palais sur le Grand  Canal, et une Venise durant le Carnaval est la protagoniste passionnante de ce roman.  Gabriele PRIGIONI (Venise, 1974 -), Giallo veneziano, Assassinio al Danieli, Supernova, 2008, dont le protagoniste est le Père Tebaldo, un religieux qui enquête pour faire revenir la justice. Prigioni est aussi celui qui a édité Catherine de Sienne et Bernard de Chiaravalle  ; il a publié plusieurs autres romans.  Barbara A. ZOLEZZI et Elisabetta DE PIERI vivent et travaillent à Venise, et s’intéressent surtout au XVIe siècle et au XVIIIe siècle  : Cagliostro a Venezia,  Todaro, 1998, au printemps 1778, Pax tibi, avogador meus, Omnia Office, 2006, en 1579, l’Avogador de la commune, magistrat de la République de Venise, assisté d’un médecin-astrologue juif, par Véronèse et par les courtisanes-poétesses Veronica Franco et Tiziana Orio, poursuit son enquête dans une ville multi-ethnique qui connaît d’inoubliables coups de scène. Un beau parcours de la Venise du XVIe siècle, et en appendice une recette historique vénitienne. James Hadley CHASE (Londres, 1906-Suisse,1985), un très grand auteur de polars, dont un se déroule à Venise  : Voir Venise et crever, Gallimard, 1954, réédité en 1970 et 1972 (Venetian Mission, 1954),Un agent des services secrets anglais disparaît sans laisser d’autre trace qu’une carte postale représentant le pont des Soupirs. Devant le refus de Scotland Yard de s’intéresser à l’affaire, son ami Don part à Venise avec un seul indice, le nom d’un maître verrier … Avec Harry, il affrontera les «  méchants  » à la solde des Soviétiques … Juan Manuel DE PRADA (Barakaldo, Espagne, 1970-), avocat passionné de littérature dès son enfance, auteur de centaines de nouvelles et de romans noirs. Accusé de plagiat pour La Tempête par l’écrivain Javier Marias, il s’explique sur sa technique d’emprunts d’autres auteurs, qu’Umberto Eco pratiquera dans Le nom de la rose. La Tempestad (la Tempête), 1997, traduit de l'espagnol, Seuil, 2000, 318 p. Traduit en plus de 20 langues et adapté au cinéma. Roman policier : les aventures d'un jeune historien d'art venu à Venise, en un temps de brume et d'  «  acqua alta  » pour étudier la Tempête de Giorgione, et qui recueille le dernier soupir d'un homme qui vient d'être assassiné. Il y a aussi une belle restauratrice de tableaux, un commissaire de police et plein de méchants voleurs de tableaux ... Michael DIBDIN (État de Washington, 1947-Seattle, 2007), devenu après ses études enseignant d’anglais à Perugia, inventeur du policier Aurelio Zen qui enquête dans toute l’Italie  : Lagune morte, traduit de l'anglais, Calmann-Lévy, 1996, 349 p. (Dead Lagoon, 1994)  Une enquête du Détective de la police criminelle Aurelio Zen sur la disparition d'un milliardaire américain à Venise. Dans la Venise  contemporaine, la crise du chômage, la pollution, des aventures électorales, dans une atmosphère de carnaval un peu décadent.  Voir aussi dix autres enquêtes d’Aurelio Zen dans diverses régions, presque toutes traduites en français.  Patricia HIGHSMITH (Texas, 1921-Locarno, 1995), une autre grande auteure de romans noirs américaines, diplômée en anglais, latin et grec ancien  ; elle publie une œuvre considérable dont ce roman sur Venise  : Le rat de Venise, et autres histoires de criminalité animale à l’intention des amis des bêtes, Calmann-Lévy, 1977, puis 1992 (The  Animal Lover’s Book of  Beastley Murder, 1975), Il n’y a pas à Venise que des chats 13 nouvelles sur la criminalité animale contre  l’homme, mais l’animal n’est pas forcément le plus cruel et le plus bestial.  Donna LEON (New Jersey, 1942 -), écrivaine américaine, enseignante dans plusieurs pays avant de venir enseigner de 1981 à 1999 dans une base de l’armée américaine près de Venise. Ses romans sur Venise obtiennent un grand succès et sont  traduits dans une vingtaine de langues, sauf en italien, par souci de garder son anonymat à Venise où elle vit. Les enquêtes du Commissaire Guido Brunetti, passionnantes pour leur intrigue policière et pour l'évocation de Venise, des pouvoirs nationaux, locaux et internationaux auxquels se heurte le commissaire, parfois aidé par son aristocratique beau-père, le comte Orazio Falier, descendant d'une des plus grandes familles vénitiennes, et père de Paola, l’épouse bien-aimée de Brunetti  ; un autre personnage est l’Inspecteur adjoint de Brunetti, Vianello  ; eux deux, assistés de la jeune et jolie informaticienne Elettra, doivent  affronter leur supérieur opportuniste et souvent peu intelligent  , Giuseppe Patta : Mort à la Fenice, 1992, Calmann-Lévy /Points Seuil, 1997 (Death at La Fenice, 1992) Quand le chef d'orchestre meurt empoisonné au cyanure après l'entracte de la Traviata. Le commissaire Brunetti enquête dans les coulisses de la Fenice. Mort en terre étrangère, 1993, Calmann-Lévy / Points Seuil, 1997 (Death in a Strange Country, 1993), Un Vénitien anonyme, 1994, Calmann-Lévy / Points Seuil, 1998 (Dressed for Death, 1994), 304 p. Le commissaire Brunetti enquête sur la mort d'un homme vêtu d'une robe rouge et de talons aiguilles … Le prix de la chair, Calmann-lévy, 1998 (Death and Judgment, 1995), L’assassinat d’un avocat célèbre oblige Brunetti à pénétrer dans les quartiers malfamés de Venise et à découvrir les corruptions qui détériorent le moral des Vénitiens plus vite que les palais. Entre deux eaux, Calmann-Lévy /Points Seuil, 1999 (Acqua alta, 1996), Péchés mortels, Calmann-Lévy / Points Seuil, 2000 (The Death of Faith, 1997), Noblesse oblige, 1999, Calmann-Lévy / Points Seuil, 2001 (A Nobel Radiance, 1997), L'affaire Paola, 1999, Calmann-Lévy, 2002 (Fatal Remedies, 1999), Quand c'est la propre femme du commissaire Brunetti qui se rend volontairement coupable d'un délit pour combattre une agence de tourisme qui dissimule une entreprise de tourisme sexuel en Asie ... Des amis haut placés, Calmann Lévy, 2002 (Friends in High Place, 2000), Mortes eaux, 2001, Calmann Lévy, 2004 (A Sea of Troubles, 2001), Deux pêcheurs de palourdes de Pellestrina sont retrouvés noyés dans les débris de leur bateau. Une enquête difficile du  Commissaire Brunetti dans un milieu fermé et méfiant vis à vis des étrangers. Une question d’honneur, Calmann Lévy, 2005 (Wiful Beaviour, 2002), Le meilleur de nos fils, Calmann-Lévy 2006 (Uniform Justice, 2003), On vient de retrouver le corps d’un jeune adolescent vénitien, mort par pendaison, fils d’un riche médecin et député de la ville, Enquête de Brunetti dans la riche Académie militaire de Venise, qui va permettre de découvrir des trafics douteux. Dissimulation de preuves, Calmann Lévy, 2004 (Doctored Evidence, 2003) Brunetti enquête avec l’aide de Vianello, d’Elettra, et de sa femme Paola, pour découvrir le véritable assassin d’une vieille dame. De sang et d’ébène, Calmann-Lévy, 2005 (Blood from a Stone, 2005), Un «  vu’comprà  » africain sans papiers est assassiné un soir à Venise. Qui était cet immigrant qui se révèle possesseur d’un trésor  ? Requiem pour une cité de verre, Calmann Lévy, 2009 (Through a Glass Darkly, 2006) Le cantique des innocents, Calmann Lévy, 2010 (Suffer the Little Children, 2007), La petite fille de ses rêves, Calmann Lévy 2011 (The Girl of His Dreams, 2008), La Femme au masque de chair, Calmann Lévy 2012 (About Face, 2009 Brunetti et le Mauvais Augure, Calmann Lévy 2013 (A Question of Belief, 2010) Deux veuves pour un testament, Calmann Lévy ,2014 (Drawing Conclusions, 2011) L'Inconnu du Grand Canal, Calmann Lévy 2014 (Beastly Things, 2012) Le Garçon qui ne parlait pas, Calmann Lévy, 2015 (The Golden Egg, 2013) Brunetti entre les lignes, Calmann Lévy 2016 (By its Cover, 2014) Brunetti en trois actes, Calmann Lévy, 2016 (Falling in Love, 2015) The Waters of Eternal Youth, 2016 ; non traduit. L’hypocrisie sociale, la corruption, la bassesse des classes dominantes vénitiennes et italiennes sont constamment dénoncées avec force et ironie, mais le commissaire Brunetti apprécie aussi beaucoup les petits plats vénitiens que lui prépare Paola entre deux cours de littérature anglaise à l’Université de Venise. Et Brunetti aime beaucoup sa ville et nous offre d’agréables promenades entre le commissariat (face à l’église San Francesco della Vigna dans les films) et son domicile sur le Grand Canal.La Petite Fille de ses rêves Eduardo MENDOZA (Barcelone, 1943 -), juriste et traducteur, auteur de roman très appréciés dont celui-ci sur Venise  : L’île enchantée, Ed du Seuil, 1991, réédité en 1993 et 1999 (La isla inaudita, 1989) Fabregas, un chef d’entreprise de Barcelone, décidant de couper les ponts avec sa vie antérieure, s’installe par hasard à Venise. Il y trouve non pas ce qu’il espérait, mais une ville coûteuse, bruyante et toujours inondée … Nicolas REMIN (Berlin, 1948 -)  fait des études de littérature, de philosophie et d’histoire de l’art à Berlinpuis en Californie  ; il n’écrit son premier roman policier qu’à 56 ans, inventant le personnage d’Alvise Tron, descendant d’une vieille famille patricienne vénitienne, qui enquête dans la Venise des années soixante encore sous domination autrichienne  : L’impératrice lève le masque. Le commissaire Tron, Alvik Editions, 2006, et 10/18,2008  (Schnee in Venedig, 2004), L’action se déroule en 1862. Les fiancés de Venise. Le commissaire Tron, Alvik Editions, 2007, et 10/18, 2008 (Venezianische Verlobung, 2006), Octobre 1863, à Venise sous domination autrichienne. Une jeune femme est retrouvée sauvagement assassinée, Tron est chargé de l’affaire. Or la victime est la maîtresse de l’archiduc Maximilien, frère de l’empereur d’Autriche et futur empereur du Mexique. Dans les intrigues de la cour et de l’Eglise, Tron restera  longtemps dans les brumes qui pèsent sur Venise à cette saison ... Gondoles de verre, 10/18, 2009 (Gondein aus glas, 2007), action en 1864 Les masques de Saint-Marc, 10/18, 2010 (Die Masken von San Marco, 2008), action en 1865, Requiem sous le Rialto, 10/18, 2011 (Requiem am Rialto, 2009), action en 1865. Maud TABACHNIK (Paris, 1938 -), romancière française, kinésithérapeute qui doit arrêter son métierpour raisons de santé et qui se met tardivement à l’écriture, en particulier dans des romans noirs où, avec Fred Vargas, elle dénonce le viol et l’oppression des femmes et des enfants, et en 1999 un roman sur Venise  : Le sang de Venise, Coll. 10/18, série "Grands détectives",1999, réédité en 2003 dans J’ai lu. Une intrigue policière dans le ghetto de Venise, dont le personnage principal est une jeune juive vénitienne, protégée par une grande dame de la cour ducale. Gabrielle WITTKOP (Nantes, 1920-Frankfort, 2002), française, elle épouse pendant l’occupation un déserteur allemand (une union «  intellectuelle  », dit- elle  : il est homosexuel) et part en Allemagne où elle continue à écrire en français, dont un roman sur Venise  : Sérénissime assassinat, Points Seuil, 2001,122 p. Au XVIIIème siècle, les quatre épouses successives d'Alvise Lanzi meurent mystérieusement, sur fond d'une Venise fantasque et dangereuse, où les toiles de Longhi, Guardi et Tiepolo sont les inspiratrices du drame. Michele CATOZZI (Venise, 1960 -), travaille dans l’édition, le journalisme et comme éditeur d’une revue  de voitures historiques ; il est le créateur du commissaire Nicola Aldani, qui enquête à Venise, avec l’aide de son fidèle ami, le journaliste Schinco, du capitaine Colucci de la Guardia di Finanza et de l’inspecteur Manin. Il en est à son troisième roman noir et à son septième récit de la série  : Acqua morta (TEA, 2015) a gagné l’édition 2014 du prix lo Scrittore, Laguna nera (TEA,2017), des meurtres de 1980 à novembre 2012 occupent bien le commissaire et ses amis, Carnevale di sangue (2014)  : un attentat islamique pendant le Carnaval, Giallo Venezia (2017), Il mistero dell’isola di Candia (2011)  : les Turcs attaquent l’île de Candie, domaine vénitien, au XVIe siècle, Netcrash (2011), un thriller technologique publié sous un pseudonyme.  Massimo CARLOTTO (Padoue, 1956 -), fils d’un dirigeant d’entreprise, est militant de Lotta continua, groupe révolutionnaire d’extrême-gauche  ; on commence à parler de lui lorsqu’il est accusé d’avoir assassiné une jeune étudiante, qu’il connaissait à peine mais dont il retrouve le corps frappé de 59 coups de poignard dans l’appartement voisin de celui de sa sœur. Pendant une année de prison, il prépare son diplôme de Sciences Politiques. Libéré de prison et acquitté par la cour d’Assises de Padoue, il est condamné par celle de Venise et il s’enfuit en France puis au Mexique  ; il y est arrêté au bout de trois ans, et, aidé par un Comité International (Ettore Gallo, Jorge Amado, Nilde Jotti, Norberto Bobbio, Giandomenico Pisapia, Ferdinando Imposimato,… avec 15.000 signatures), il est libéré et gracié en 1993 par la président de la République Scalfaro. Il commence alors à écrire des romans noirs, dont un personnage principal est l’Alligatore, Marco Buratti, détective privé  ; il écrit d’abord Il fuggiasco (1995), son autobiographie dédiée à Silvia Baraldini, et Le irregolari (1998). Ensuite sa série de l’Alligatore aux Éditions e/o, puis chez Einaudi, et beaucoup d’autres récits et pièces de théâtre, qui obtiennent de nombreux prix. La vérité de l’Alligator (Gallimard, 1998) (La verità dell’Alligatore, 1995), En fuite (Métaillié, 2000) (Il fuggiasco, 1995), Arrivederci amore (Métailié, 2003) (Arrivederci amore, ciao, 2001), Le maître des nœuds (Métailié, 2004) (Il maestro dei nodi, 2002), L’immense obscurité de la mort (Métaillié, 2008) (L’oscura immensità della morte, 2004), Padana City (Métailié, 2008) (Nordest, 2005, avec Marco Videtta), J’ai confiance en toi (Métaillié, 2010) (Mi fido di te, 2007), À la fin d’un jour ennuyeux  (Métailié, 2013) ( Alla fine d’un giorno noioso, 2011), Le souffle court (Métailié, 2017) (Respiro corto, Einaudi, 20102), Cocaina (Fleuve noir, 2014) (Cocaina, avec Gianluca Varofiglio e Giancarlo De Cataldo, sur la piste de la drogue, Tomka. Le gitan de Guernica, BD (Rackham,  2017) (Tomka, il gitano di Guernica, Rizzoli, 2007) À Florence  et en Toscane Magdalena NABB (Lancashire, 1947 - Florence, 2007) est céramiste, et elle s’installe à Florence en 1975. Elle commence à écrire des romans policiers pour combler le vide laissé par l’arrêt de l’écriture de Simenon. Ses livres ont pour personnage principal un adjudant de carabiniers, Guarnaccia, ni détective ni inspecteur, sorte de Maigret florentin d’origine sicilienne  ; c’est significatif, car Nabb souhaite donner la parole aux marginaux, et évoquer les milieux interlopes de la société italienne  ; ses livres évoquent l’atmosphère de Florence ou de petits villages toscans, et au-delà des crimes, elle s’intéresse aux individus et à ce qui peut se cacher derrière les apparences. Simenon a loué ses œuvres. Le gentleman florentin, 10/18, 3305, 2001 (Death of an Englishman, 1981), Mort d’un orfèvre, 10/18, 3306, 2001 (Death of a Dutchman, 1982), Mort au printemps, 10/18, 3392, 2002 (Death in Springtime, 1983), Cadavre d’automne, 10/18, 3458, 2002 (Death in Autumn, 1985), L’artisan du crime, 10/18, 3515, 2003 (The Marshal and the Murderer, 1987), … et plusieurs autres livres de la même série sur Guarnaccia. Giorgio SPINI (Firenze, 1916-2006), historien et militant du Parti d’Action. Il écrit son premier et unique roman policier à 20 ans, en 1936, publié par Mondadori. Il enseigna à Florence et aux Etats-Unis, s’intéressant particulièrement aux protestants, aux libertins et au Risorgimento italien  : La bottega delle meraviglie (1936). Nino FILASTÒ (Florence, 1938- ), après des études de droit, travaille dans la publicité et exerce le métier d’avocat. Il écrit plusieurs romans policiers, dont certains sont traduits en français  :  La proposta (1984), La proposition, Gallimard, La Noire, 1996,  La tana dell’oste (1986), Le repaire de l’aubergiste, Albin Michel policier, 1989,  Un incubo di signora (1990), Cauchemar de dame, Gallimard, La Noire, 1993,  Pacciani innocente (1994), une défense de Pacciani, condamné come «  monstre de Florence  »,      La moglie egiziana (1995), L’épouse égyptienne, Gallimard série noire, 2001,  La notte delle rose nere (1997), La nuit des roses noires, Gallimard série noire, 2001. Son dernier roman, L’alfabeto d’Eden,  est de 2007. Mario SPEZI (Marche, 1945-Florence, 2016), journaliste, en particulier à La Nazione de Florence. Il enquête sur le tueur en série, qu’on appela «  le monstre de Florence  » (8 doubles homicides entre 1968 et 1985), en 2006, et à propos duquel il fut lui-même arrêté pendant 23 jours avant d’être objet d’un non-lieu de la Cour de Cassation. Il publie plusieurs essais, entre autres sur cette question, Dolci colline di sangue (2006, en collaboration avec Douglas Preston), et quelques romans policiers, dont  : Il violinista verde (arco Tropea, 1996). Linda DE MARTINO (Aversa, 1937-Florence, 2007), originaire d’Ombrie, elle se  transfère à Florence où elle devient enseignante, et publie des romans policiers  : Troppo bella per vivere (Mondadori, 1987), L’incidente di via Metastasio (Mondadori, 1996), Malakos - La vetta dei misteri (2005), qui se déroule sur le mont Amiata, La donna d’oro (2003), qui évoque le Ghetto de Florence vers 1884, entre roman historique et roman policier, à la manière de Carlo Lucarelli, une belle histoire du ghetto juif de Florence. Come un filo d’erba nel deserto (posthume, 2009, chez Laurum). Leonardo GORI (Florence, 1957 -), diplômé en pharmacie, passionné de graphisme et de dessins animés, dont il écrit l’histoire, il se lance dans le roman policier en 2000, et il obtient le prix Scerbanenco en 2005  : Nero di maggio (Hobby & Work, 2000), avec le capitaine de carabiniers Bruno Arcieri,  Il passaggio (Hobby & Work, 2002), Lo specchio nero (avec Franco Cardini, Hobby & Work, 2004), Il ritorno del colonnello Arcieri (Tea Libri, 2015), Non è tempo di morire (Tea Libri, 2016). Alberto EVA (Florence, 1939 -). Lisez sur Internet son intéressante interview (https://noiritaliano.wordpress.com) du 6 mars 2013. Ve lo assicuro io (Gialli Mondadori, 1980) Per così poco (Pagnini e Martinelli, 2000) Sognando la California (Del Bucchia, 2009) Raccolto rosso (Accademia dell’Iris, 2011), La ragazza morta dell’Argin Grosso (2012)), un des rares «  gialli  » florentins qui se passe dans un quartier périphérique de la ville. Crescendo fiorentino (Del Bucchia, 2014). Autres romanciers de «  gialli  » florentins  : Giada Ceri (O io o lui), Mario Sconcerti (Se ha torto Dio, Limina, 2003, une aventure au XVIe siècle à partir d’un ouvrage de Copernic) Riccardo Raccis (Il paradiso di Plazzi), Roberto Volpi (L’ultima mossa, Passigli, 2003), Alessandro Bonanni (Florence, 1959) (Todaro, Ascendente  Vergine, 2004  ; Semmai, 2016), Beatrice Boeker, Dealyad Death. Temptation in Florence, non encore traduit. Début du dossier                             Page suivante
« Un livre passionnant que l’on a envie de lire d’un trait, parce que à travers l’enquête policière, on découvre toute la « mémoire » de la réalité historique de l’Italie que le récit de Lucarelli nous révèle peu à peu : c’est un des romans policiers « historiques » que l’Italie produit si souvent, car De Luca estime qu’être « policier » veut dire rechercher la « vérité » sociale et humaine. En 1953, la DC vient de gagner les élections, mais elle a perdu des voix et elle doit défendre son pouvoir dans des luttes peu démocratiques, dont De Luca lui-même peut être victime, constamment surveillé et parfois traqué par son propre Service. Et il sait maintenant trop de choses …Vous découvrirez aussi dans le roman une Bologne moins connue et ses tortellini ! Vous lirez toujours Lucarelli avec grand plaisir ».