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Nouvelles de ces derniers temps : édition du 24 avril 2016
Nouvelles de ces derniers temps - Édition du 24 avril 2016 * Rappelons d’abord que nous fêterons demain le premier anniversaire de ce site. Ce serait le moment de faire avec nous un bilan  : que vous a-t-il apporté  ? Qu’en attendez-vous  ? Des informations sur quels aspects de l’Italie  ? Mais aussi, ce serait l’occasion de nous envoyer vous-mêmes plus d’informations, de commentaires, de critiques, de questions. Aspettiamo con fiducia e ottimismo  ! * Mais surtout, demain, en Italie, on fêtera l’Anniversaire de la Libération de l’Italie, l’Anniversaire de la Résistance  : jour férié choisi en référence à la libération des villes de Milan et de Turin, décidé par un décret du 22 avril 1946. C’est évidemment une fête nationale. En avril 1945, Mussolini, devenu Président de la République Sociale italienne (celle des «  repubblichini  », diminutif  : les petits républicains !), s’est installé à Milan. Mais le 25 avril, les partisans antifascistes libèrent la ville et, après une entrevue avec les Résistants chez le Cardinal-Archevêque de Milan, Mgr Schuster, Mussolini choisit de fuir en direction de la Suisse, dans un véhicule allemand, sous l’uniforme d’un soldat allemand. Il est arrêté à Dongo le 27 avril et fusillé le 28, sur ordre du CLNAI (Comité de Libération Nationale de la Haute Italie), avec sa maîtresse, Claretta Petacci qui n’a pas voulu l’abandonner et plusieurs dirigeants fascistes qui fuyaient avec lui. Leurs corps seront ensuite transportés à Milan, et exposés pendus par les pieds à la vindicte de la population, devant un garage de Piazzale Loreto, où les fascistes avaient exposé les corps de Résistants assassinés  ; les nazis et les fascistes de Salò s’étaient livrés à d’autant plus d’atrocités que les Alliés avaient alors franchi la  «  Ligne Gothique  » et refoulaient vers le Nord les troupes allemandes qui se vengèrent sur la population civile. Les Résistants libèrent de nombreuses villes du Nord, dont Gênes et Turin, avant l’arrivée des Alliés et avec l’aide de la population, et tuent sans jugement de nombreux responsables de la période fasciste. C’est ainsi que s’achèvent les deux années de terrible guerre civile que venait de vivre l’Italie du Nord  ; et on discute encore sur ces violences d’avril 1945 et des mois qui suivirent, sans y voir encore toujours très clair. Rome avait  été libéré par les Alliés en juin1944. Quels sont aujourd’hui les ennemis de ceux qui luttent encore pour la liberté et la paix, ces ennemis qui se camouflent souvent sous le nom de «  socialistes  » ou de «  démocrates  »  ? Et comment lutter efficacement  ? * Avril est un mois riche en anniversaires  : le 25 avril est aussi l’anniversaire de l’arrivée à Venise du corps de Saint Marc, au IXe siècle. L’anniversaire de la fondation de Rome par Romulus et Remus est le 21 avril (du 21 avril 753 avant Jésus-Christ, premier jour du calendrier romain)  : Voir notre dossier sur l’histoire de Rome. * Un exemple récent de la duplicité du gouvernement italien  : le referendum sur les forages (les «  trivelle  ») gaziers et pétroliers dans les eaux territoriales italiennes. Vous savez que le 17 avril dernier, les Italiens étaient appelés à voter dans un référendum abrogatif pour ou contre le renouvellement des concessions de sondages marins dans la limite de 12 milles des côtes des mers italiennes. Situation actuelle de la production et de la consommation italiennes d’hydrocarbures Actuellement en Italie, les concessions pour réaliser des extractions d’hydrocarbures en mer sont au nombre de 87, dont 35 sont à l’intérieur des 12 milles de la côte. Sur ces concessions, 25 restent productives pour un total de 91 plateformes marines qui extraient des hydrocarbures de 463 puits sous-marins, (59 dans l’Adriatique de Romagne et des Marches, 22 dans l’Adriatique des Abruzzes, 5 dans la Mer Ionienne, 5 dans le Canal de Sicile)  ; seules celles des Abruzzes fournissent une quantité importante d’hydrocarbures, 250.000 tonnes par an. La législation établie par la Loi de Stabilité 2016 a modifié la loi que Berlusconi avait fait voter en 2006, et interdit d’accepter de nouvelles concessions et de faire durer le travail de sondage jusqu’à épuisement des réserves d’hydrocarbure. Rappelons que l’Italie consomme 1.235.000 barils de pétrole par jour, soit 7,42 barils par habitant. Les concessions italiennes fournissent 114.000 barils de pétrole par jour (parfois jusqu’à 130.000 barils, mais 105.000 en 2012), soit environ 8% de la consommation. Dans le domaine du gaz, l’Italie a en réserve 59,4 milliards de m3 de gaz (63,4 milliards de m3 de réserves probables),  dont on extrait 6,98 milliards de m3 par an  ; or la consommation italienne est de 995 m3 par an par tête d’habitant  ; l’Italie doit donc importer 54,47 milliards de m3 par an, elle est le 4e importateur mondial de gaz, derrière le Japon, l’Allemagne et les Etats-Unis, importations qui viennent de la Russie (26,2 milliards), de l’Algérie (6,4 milliards), de la Lybie (6,5 milliards, des Pays scandinaves (11,4 milliards), de la Croatie (0,3 milliards). De gaz naturel liquéfié, l’Italie en importe 4,4 milliards du Qatar et 0,5 de l’Algérie. C’est pourquoi, suite à l’instabilité des pays exportateurs, l’Italie avait augmenté ses investissement pour la recherche d’hydrocarbures sur le sol national, avec des limites précises à l’intérieur de 12 milles des côtes, acceptées alors par le Gouvernement pour éviter un referendum anti-sondages, qui était demandé par 9 conseillers régionaux de 9 régions. La Cour Constitutionnelle avait accepté une seule question  : si les Italiens acceptaient ou non le renouvellement des concessions d’extraction. Les opposants au renouvellement soutiennent qu’est utilisé «  l’air gun  » (sismisondage, par détente d’air comprimé) qui endommage lourdement le milieu marin et ne rapporte qu’aux compagnies pétrolières, pour une production qui correspond à une réserve de 6 semaines de pétrole et à 6 mois de gaz, c’est-à-dire  trop peu importante. Les partisans du renouvellement assurent au contraire que l’arrêt des concessions ferait perdre des investissements et des emplois, alors qu’il n’y a eu que 3 accidents en 65 ans. Les partisans du renouvellement sont le gouvernement qui a appelé les électeurs à ne pas aller voter, ce qui annulerait le referendum (il faut 50% de votants pour qu’il soit valable), une partie de la CGIL (défense de l’emploi), et divers mouvements, dont certains évêques, tandis que sont contre le renouvellement les écologistes, le M5S, une partie des syndicalistes CGIL et CISL, un certaine nombre d’évêques comme l’archevêque de Tarente, Filippo Santoro, celui de Trani-Barletta-Bisceglie ou celui de Pescara. Difficultés de compréhension du texte du référendum Mais ce que ne soulignent pas assez beaucoup de commentateurs, c’est que tout a été fait pour que les électeurs s’abstiennent parce qu’ils ne comprenaient pas le problème. Et en effet ils se sont abstenus : n’ont voté que 31, 9% des électeurs au lieu des 50% nécessaires (dont une majorité de 85,84% se sont déclarés contre le renouvellement). Appeler les électeurs à ne pas aller voter signifiait donc voter non et faire approuver les renouvellements. Précisons encore  : a) pour dire non à la poursuite des sondages, il fallait répondre oui au referendum, comme dans chaque referendum d’abrogation d’une loi  : dire oui signifie dire oui à l’abrogation donc non à la loi. b) la question était peu compréhensible par l’électeur moyen  : le texte du referendum était en effet celui-ci  :  «  Volete voi che sia abrogato l'art. 6, comma 17, terzo periodo, del decreto legislativo 3 aprile 2006, n. 152, "Norme in materia ambientale", come sostituito dal comma 239 dell'art. 1 della legge 28 dicembre 2015, n. 208, "Disposizioni per la formazione del bilancio annuale e pluriennale dello Stato (legge di stabilità 2016)", limitatamente alle seguenti parole: "per la durata di vita utile del giacimento, nel rispetto degli standard di sicurezza e di salvaguardia ambientale"?  » (Voulez-vous que soit abrogé l’article 6, alinéa 17, troisième période, du décret législatif du 3 avril 2006, n. 152, «  Normes en matière d’environnement  », comme remplacé par l’ alinéa 239 de l’article 1 de la loi du 28 décembre 2015, n. 205, «  Dispositions pour la formation du bilan annuel et pluriannuel de l’État (loi de stabilité 2016)  », limité aux mots suivants  : «  pour la durée de vie utile du gisement, dans le respect des normes de sécurité et de sauvegarde de l’environnement  »  ?). En toute sincérité, qui peut comprendre de quoi il s’agit s’il n’est pas juriste ou s’il n’a pas étudié sérieusement les lois et le problème des forages  ? Comme toujours, le langage juridique reste étranger au citoyen moyennement cultivé, et le laisse donc en-dehors de toute participation démocratique possible. Est-il  normal qu’un gouvernement de gauche rentre dans ce jeu-là, et est-il normal que ce gouvernement appelle les citoyens à ne pas participer à un referendum, comme l’avaient déjà fait Bettino Craxi et la Conseil des Évêques Italiens il y a quelques années  ? La démocratie italienne a encore des pas à faire, il ne semble pas que le gouvernement Renzi se dispose à les faire.                                          Jean Guichard, 25 avril 2016
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