Poésie en musique - chapitre 22
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Chapitre 22 Un nouveau genre  : la cantate Entre le XVIIe et le XVIIIe siècles, la poésie italienne est toujours plus liée à la musique et écrite pour être chantée. L’Italie est souvent à  l’origine de styles nouveaux dans toute l’époque baroque, la Camera Bardi invente l’opéra lyrique à Florence en 1600 et parallèlement apparaissent dans le domaine religieux l’oratorio (Cf. l’exemple d’Emilio de’ Cavalieri, chapitre 19) et dans le domaine profane et religieux la cantate (de «  cantare  », œuvre faite pour être chantée) qui sera ensuite adoptée par toute l’Europe, sous des formes diverses, «  de chambre  » ou «  d’église  », récitatifs, airs, lamentations, etc. La cantate commence ave Giulio Caccini (1551-1618 - Portrait ci-contre). Au service des Médicis dans la Camerata fiorentina du comte Bardi, avec son collègue Jacopo Peri, il écrit d’abord des madrigaux et il s’oriente peu à peu vers la monodie accompagnée, il crée la première «  fable en musique  » en 1600, L’Euridice, sur livret d’Ottavio Rinuccini, suivie la même année de celle de Jacopo Peri. En 1601, il publie Le Nuove Musiche, première œuvre composée d’airs et de récitatifs. Alessandro Grandi (1580-1630, Venise, Bergame), Luigi Rossi (1597-1653, auteur d’un Orfeo commandé à Paris par le cardinal Mazarin, en 1647), Marco Marazzoli (1602-1662, harpiste célèbre au service du cardinal Barberin), Giacomo Carissimi (1605-1674 - Voir chapitre 23 sur la poésie pastorale), Antonio Francesco Tenaglia (1620-1672, claveciniste auteur de 76 cantates), Giovanni Maria Bononcini (1642-1978, violoniste, Modène), Alessandro Scarlatti (1660-1725, Palerme, Naples, Rome surnommé «  l’Orphée italien  », auteur de 825 cantates) furent parmi les plus grands compositeurs italiens de cantates. Sébastien Bourdon, Christine de Suède, 1653 - Prado Giacomo Carissimi est né en 1605 à Marino, près de Rome, où vit sa famille, venue en 1578 de Macerata (Marches)  ; son père est fabricant de tonneaux. Il étudie la musique probablement dans la chapelle d’une église et devient organiste  ; à partir de 1623, il chante et fait l’organiste dans la cathédrale de Tivoli et en 1628 il suit pendant peu de temps Monseigneur Getulio Nardini à Ravenne où il devient Maître de chapelle de la cathédrale saint Ruffin, et en 1629 il revient définitivement à Rome, où il est Maître de chapelle de l’église de saint Apollinaire annexée au Collège Germanique des Jésuites. En 1637, il reçoit les ordres mineurs et quelques bénéfices ecclésiastiques. Il refuse toutes les propositions de postes importants (succéder à Monteverdi à Venise en 1643, etc.), il fut protégé par la reine Christine de Suède qui l’estimait beaucoup (Voir chapitre 23 de ce livre). Il a une activité didactique notable et il forme de nombreux musiciens. Il eut une renommée européenne et écrivit 8 messes, 207 motets, 2 oratorios et 207 cantates. Il influence plusieurs compositeurs parmi lesquels en France Marc Antoine Charpentier (1634-1704). Il meurt en 1674, et eut des obsèques solennelles. Concerto delle Dame di Ferrara Le texte de Carissimi est médiocre, les rimes quelquefois absentes, le chant parfois peu compréhensible, mais il rend  bien compte de la façon de chanter de l’époque baroque, la voix de Nella Anfuso (1942, Sicile) est l’une de celles qui reproduisent le mieux celles du XVIIe siècle, d’après ce que l’on en sait  ; de nombreuses femmes, généralement venues de la noblesse, chantaient pour un public restreint d’académiciens et de courtisans des cours de cardinaux et de papes romains, ou de la cour des Médicis à Florence, qui connaissaient tous les textes. C’est l’art d’une élite sociale, totalement étrangère à toute influence populaire. Voir déjà à Ferrare les concerts des dames de  la cour dans la seconde moitié du XVIe siècle et la musique de Luzzasco Luzzaschi (1545-1607). Alessandro Scarlatti La cantate, née au XVIIe siècle comme succession accomplie de Récitatifs et d’Airs, atteignit avec Antonio Vivaldi (1678-1741), Alessandro Scarlatti (1680-1725) et Georg Friedrich Haendel (1685-1759) une capacité d’évocation peu différente de celle de l’opéra lyrique. On trouve un remarquable exemple dans Cessate omai cessate, où la virtuosité dramatique du compositeur vénitien s’exalte pleinement déjà dans les Récitatifs accompagnés. Le premier Air, avec les cordes pincées pour évoquer les larmes du texte, décrit bien le sentiment de l’amant abandonné, le douloureux renfermement sur soi-même. À la fixité irréelle du Récitatif qui suit, s’oppose un Air de fureur où la dynamique du dessin des cordes enveloppe et exalte la déclamation de la voix. Antonio Vivaldi, né en 1678 à Venise d’un père barbier devenu violoniste et d’une mère venue de Basilicata, frère aîné de 9 enfants, et mort à Vienne en 1741. Il se forme à la pratique du violon avec son père et les musiciens de la Basilique Saint-Marc. Il devint prêtre en 1703 pour sa carrière plus que par vocation religieuse, et il fut appelé «  le prêtre roux  » pour la couleur de ses cheveux et de sa perruque. Il fut parmi les plus grands violonistes et compositeurs de son temps. Il fut nommé Maître de violon au Pio Ospedale della Pietà, un des 4 hôpitaux financés par la République pour les jeunes filles pauvres et orphelines, qui devenaient cantatrices et musiciennes et étaient souvent choisies pour épouses par les Vénitiens (Cf. les témoignages de Charles de Brosses et de Jean- Jacques Rousseau). Vivaldi y enseigna le violon et la composition, et il commence à écrire, cessant de dire la messe en 1706, pour raisons de santé (asthme). Il connut à Venise des compositeurs comme Alessandro et Domenico Scarlatti et Georg Friedrich Häendel, et des auteurs comme Carlo Goldoni. Ses œuvres sont imprimées à Amsterdam par le grand imprimeur de partitions Étienne Roger (1665-1722), ce qui lui donna une réputation européenne  ; quelques-uns de ses concerti grossi sont adaptés pour clavecin par Jean-Sébastien Bach. Il est aussi l’auteur de 94 opéras, et de nombreuses sonates. Il fut oublié après sa mort, et redécouvert seulement au début du XXe siècle grâce à des musiciens comme Alfredo Casella (1883-1947) et Gian Domenico Malipiero (1882-1973). Vivaldi composa ses cantates en se basant principalement sur la manière napolitaine typique des compositeurs qui ont fait suite à Alessandro Scarlatti et Benedetto Marcello  : elles sont constituées par une série d’airs da capo qui alternent avec les récitatifs. Le décor est constitué invariablement par les thèmes de l’Arcadie  : bergers en proie aux tourments de l’amour et par des nymphes inconstantes (les attributs sont réversibles) dont Cupidon ravage les cœurs vulnérables. On a trouvé de Vivaldi 39 cantates pour soprano ou contralto et basse continue. Un nuovo genere, la cantata Tra il Seicento e il Settecento, la poesia italiana è sempre più collegata con la musica e scritta per essere cantata. L’Italia è spesso all’origine di stili nuovi in tutta l’epoca barocca, la Camerata Bardi inventa l’opera lirica a Firenze nel 1600 e parallelamente appaiono nel campo religioso l’oratorio (Cf. esempio d’Emilio de’ Cavalieri) e nel campo profano e religioso la cantata (da «  cantare  », opera fatta per essere cantata) che poi sarà adottata da tutta l’Europa, sotto le sue forme diverse, «  da camera  » e «  da chiesa  », recitativi, arie, lamenti,  ecc. La cantata  è iniziata da Giulio Caccini (1551-1618). Al servizio dei Medici, nella Camerata fiorentina del Bardi, col suo collega Jacopo Peri, scrive prima madrigali e si orienta a poco a poco verso la monodia accompagnata, crea la prima «  favola in musica  » nel 1600, l’Euridice, su libretto d’Ottavio Rinuccini, seguita lo stesso anno da quella di Jacopo Peri. Nel 1601 pubblica Le nuove musiche, prima opera composta di arie e recitativi. Alessandro Grandi (1580-1630, Venezia, Bergamo), Luigi Rossi (1597-1653, autore d’un Orfeo ordinato a Parigi dal cardinale Mazarino nel 1647), Marco Marazzoli (1602-1662, arpista celebre al servizio del cardinale Barberin), Giacomo Carissimi (1605-1674), Antonio Francesco Tenaglia (1620-1672, clavicembalista autore di 76 cantate), Giovanni Maria Bononcini (1642-1678, violinista, Modena), Alessandro Scarlatti (1660-1725, Palermo, Napoli, Roma, soprannominato «  l’Orfeo italiano  », autore di 825 cantate) furono tra i maggiori compositori italiani di cantate. Giacomo Carissimi è nato nel 1605 a Marino, vicino a Roma, dove vive la sua famiglia, venuta nel 1578 da Macerata (Marche)  ; suo padre è fabbricante di botti. Studia la musica probabilmente nelle cappella di una chiesa e diventa organista  ; dal 1623, canta e fa l’organista nel duomo di Tivoli e nel 1628 segue per poco tempo monsignor Getulio Nardini a Ravenna dove diventa maestro di cappella della cattedrale San Rufino, e nel 1629 torna definitivamente a Roma, dov’è maestro di cappella della chiesa di Sant’Apollinare annessa al Collegio Germanico dei Gesuiti. Nel 1637, riceve gli ordini minori e alcuni benefici ecclesiastici. Rifiuta tutte le proposte di posti importanti (succedere a Monteverdi a Venezia nel 1643, ecc.), fu protetto dalla Regina Cristina di Svezia (Vedi capitolo 23 sulla poesia pastorella) che lo stimava molto. Ha una rilevante attività didattica e forma numerosi musicisti. Ebbe una fama europea e scrisse molto  : 8 messe, 207 mottetti, 2 oratori, 227 cantate. Influenza parecchi compositori tra cui, in Francia, Marc-Antoine Charpentier  (1634-1704). Muore nel 1674, ebbe esequie solenni. Il testo di Giacomo Carissimi è mediocre, le rime talvolta assenti, il canto talvolta poco comprensibile, ma rende bene conto del modo di cantare dell’epoca barocca, la voce di Nella Anfuso (1942, Sicilia) è una di quelle che riproducono meglio le voci del Seicento  ; numerose donne, generalmente venute dalla nobiltà, cantavano per un pubblico ridotto di accadémici e cortigiani delle corti di cardinali e papi romani, o della corte medìcea fiorentina, che tutti conoscevano i testi. È l’arte di un’élite, totalmente esterna ad ogni influenza popolare. Vedi già a Ferrara i concerti delle dame della corte nella seconda metà del Cinquecento et le musiche di Luzzasco Luzzaschi (1545-1607). La Cantata, nata nel Seicento come successione compiuta di Recitativi ed Arie, raggiunse con Antonio Vivaldi, Alessandro Scarlatti ed Händel una capacità evocativa non dissimile da quella dell'Opera lirica. Ne è uno straordinario esempio Cessate omai cessate, in cui la virtuosità drammatica del compositore veneziano si dipana appieno già nei Recitativi accompagnati. La prima Aria, con gli archi pizzicati ad evocare le lacrime del testo, ben descrive il sentire dell'amante abbandonato, il doloroso richiudersi su se stesso. Dopo l'irreale fissità del Recitativo che ne segue, ad essa si contrappone un'Aria di furore in cui la dinamicità del disegno degli archi avvolge ed esalta il declamato della voce. Antonio Vivaldi, nato nel 1678 a Venezia da un padre barbiere diventato violinista e da una madre venuta dalla Basilicata, fratello maggiore di nove figli è morto a Vienna nel 1741. Si forma alla pratica del violino col padre e coi musicisti della Basilica San Marco. Diventò prete nel 1703 per la carriera più che per vocazione religiosa, e fu chiamato «  il prete rosso  » per il colore dei suoi capelli e della sua parrucca. Fu tra i più grandi violinisti e compositori del suo tempo. Fu nominato maestro di violino al Pio Ospedale della Pietà, uno dei 4 ospedali finanziati dalla Repubblica per le bambine povere o orfane, che diventavano cantatrici e musiciste e spesso erano scelte per spose dai Veneziani (Cf. testimonianze di Charles de Brosses e di Jean-Jacques Rousseau). Vivaldi vi insegnò il violino e la composizione, e comincia a scrivere, cessando di dire la messa nel 1706, per ragioni di salute (asma). Conobbe a Venezia compositori come Alessandro e Domenico Scarlatti e Georges Friedrich Händel e autori come Carlo Goldoni. Le sue opere sono stampate ad Amsterdam dal grande stampatore di spartiti Étienne Roger (1665-1722), il che gli diede una fama europea  ; alcuni suoi concerti grossi sono adattati per cembalo da Jean-Sébastien Bach. È anche autore di 94 opere liriche, numerose sonate,. Fu dimenticato dopo la sua morte e riscoperto soltanto all’inizio del Novecento grazie a musicisti come Alfredo Casella (1883-1947 ) e Gian Francesco Malipiero (1882-1973). Vivaldi compose le sue cantate basandosi principalmente sulla maniera napoletana tipica dei compositori successivi ad  Alessandro Scarlatti e Benedetto Marcello: sono costituite da una serie di due o più arie da capo che si alternano con recitativi. Lo scenario è costituito invariabilmente dai temi dell'Arcadia : pastori in preda ai tormenti dell'amore e da ninfe incostanti (gli attributi sono reversibili) dei cui cuori vulnerabili  Cupido fa strage. Sono state trovate di Vivaldi 39 cantate per soprano o contralto e basso continuo. Mesto in sen d'un antro ombroso Triste au cœur d’un antre ombragé (Giacomo Carissimi, 1650) Mesto in sen d'un antro ombroso        Triste au cœur d’un antre ombragé Dato in preda a pena rea        donné en proie à une mauvaise peine, La sua bella Galatea        sa belle Galatée, Sospiroso lagrimoso        en larmes et soupirant, Tirsi un dì così piangea.        Thyrsis pleurait ainsi. «  O mia morta speranza «  Oh mon espérance morte O mio perduto bene         Oh mon bien perdu Qual perverso destino a me ti tolse Quel destin pervers t’a enlevé à moi  ? Teco da me partendo        En t’éloignant de moi, Portasti o Galatea l'anima mia Oh Galatée, tu as emporté mon âme avec toi Doglia funest'e ria meco soggiorna Une douleur funeste et terrible habite avec moi Deh torna o Galatea torna deh torna.         Ah reviens, oh Galatée, ah reviens reviens. Del sol lucido e sovr Du soleil brillant et souverain I lucenti aurei splendori les splendeurs luisantes et dorées Son per me mortali orrori sont pour moi des horreurs mortelles Mentre da te vivo lontano. Quand je vis loin de toi. Dolce piange in su l'albore Sur l’arbre le rossignol Rusignol sua pena ria pleure doucement sa peine terrible Ma sì dolce melodia mais une si douce mélodie Non lusinga il mio dolore. Ne flatte pas ma douleur. Lagrimoso e dolente Pleurant et plaintif Per queste selve errando errant dans ces forêts Invan invan ti chiamo  ; en vain, en vain je t’appelle. Del vicino ruscello        Du ruisseau voisin Al mio lungo chiamar gemon le sponde les rives gémissent à mon long appel Ma solo alle mie voci                mais seul à ma voix répondit Écho Galatea replicando Eco rispose.        En répétant  : Galatée. Queste faci piangenti               Mes yeux mouillés de larmes, Di rimirare ahi lasso               hélas, n’ont plus le désir Questo prato vicin più non son vaghe.       De contempler ce pré voisin. Non è bel che m'appaghe               Rien de beau ne m’apaise Mentre privo rimango               quand je reste privé Di tua beltade adorna.               de ta beauté ornée. Deh torna, o Galatea torna, deh torna.       Ah reviens, oh Galatée, ah reviens reviens. Volate sospiri Volez soupirs Narrate al mio bene Racontez à mon amour L'acerbe mie pene mes peines acerbes, Miei duri martiri. Mes dures souffrances. Deh torni e rimiri Ah qu’elle revienne et contemple Quest'alma che muore mon âme qui se meurt Racquieti d'un core qu’elle apaise d’un cœur Gl'accesi desiri les désirs embrasés, Volate sospiri. Volez soupirs. Quando dell'aureo sol l'accesa chioma Quand la chevelure embrasée du soleil doré Per li campi del cielo         dans les champs célestes Spargea più caldi e più focosi i raggi répandait les rayons les plus chauds  et les plus enflammés Nel seno di quest'antro        au sein de cet antre Godevamo danzando        nous jouissions en dansant Di placid'ombra dolcemente al rezzo        de son ombre paisible, fraîche et douce E dell'aure soavi                et de ses brises suaves, Al sussurro sonoro                au bruit de son murmure Passando del dì l'ore più gravi. passant les heures de la journée les plus lourdes. Così dolce memoria Ainsi ce doux souvenir Hor mi sembra tormento me semble maintenant un tourment E quest'antro ch'un tempo et cet antre qui autrefois Fu dell'alte mie gioie un paradiso fut le paradis de mes plus grandes joies, Per mio dolore eterno pour ma douleur éternelle Or m'è fatto di duol penoso inferno. Est devenu pour moi un douloureux enfer de peine. Dall'usato mio duolo De ma peine éternelle Altra speme di ben non mi distorna.         Aucun espoir de bien ne peut me détourner. Deh torna, o Galatea, torna deh torna. Ah reviens, oh Galatée, ah reviens, reviens. Nel mio cor s'è fatto stabile Dans mon cœur s’est installé Il martir per mio tormento mon supplice et mon tourment, Toglier puote il duol ch'io sento Un regard aimable de ton visage Del tuo volto un guardo amabile. Peut seul éliminer la douleur que je ressens. Senza te sempre sarò Sans toi toujours je serai Viv'al duol mort'alla gioia, vivant à la souffrance, mort à la joie. Mi tormenta e mi dà noia Elle me tourmente et elle m’ennuie Questa vita che gradita cette vie qui loin de toi Da te lungi esser non può, ne peut être agréable. Più viver non vuò la morte Je ne veux plus vivre, la mort Diletto del petto. est un plaisir de ma poitrine. Con l'anima fuore Avec mon âme Se n'esca il dolore que sorte la douleur, In sorte sì grave, dans un sort si lourd Morir m'è soave. Mourir me devient doux. Ch'a core innamorato         Car pour un cœur amoureux Lontan dal ben ch'adora loin du bien qu’il adore Sembra dolc'il provar l'estremo fato. Il paraît doux d’éprouver le dernier instant  ». (La cantata romana ossia il vero barocco, Centro Studi Rinascimento musicale, 1988. Voce  : Nella Anfuso  ; chitarrone  : Terence Waterhouse  ; traduction  : Jean Guichard). Cessate omai cessate (RV 684) (Testo  : autore ignoto Musica  : Antonio Vivaldi (1678-1724) 1720-24) Recitativo Cessate, omai cessate, Cessez, cessez désormais, rimembranze crudeli souvenirs cruels d'un affetto tiranno ; d’un sentiment tyrannique  ; già barbare e spietate déjà barbares et impitoyables mi cangiaste i contenti vous avez changé mes plaisirs in un immenso affanno.        en une immense angoisse. Cessate, omai cessate, Cessez, cessez désormais di lacerarmi il petto, de me déchirer la poitrine, di trafiggermi l'alma, de me transpercer l’âme, di toglier al mio cor riposo e calma. D’enlever à on cœur le repos et le calme. Povero core afflitto e abbandonato, Pauvre cœur affligé et abandonné, se ti toglie la pace                si un sentiment tyrannique un affetto tiranno,                te prive de la paix, perché un volto spietato, un'alma infida, parce qu’un visage impitoyable, une âme déloyale, la sola crudeltà pasce ed annida.        Ne se repaît que de la cruauté qui se niche en elle. Aria Ah, ch'infelice sempre Ah, que toujours malheureux mi vuol Dorilla ingrata.        Veut que je sois mon ingrate Dorilla. ah, sempre più spietata Ah, toujours sans pitié m'astringe a lagrimar. Elle me contraint de pleurer. Per me non v'è ristoro, Pour moi, il n’y a pas de réconfort per me non v'è più speme, pour moi il n’y a plus d’espoir e il fier martoro et ma profonde souffrance e le mie pene et mes peines solo la morte seule la mort può consolar. Peut les consoler. Ah, ch’infelice …         Ah, que toujours … Recitativo A voi dunque ricorro, C’est donc à vous que j’ai recours, orridi spechi, taciturni orrori, horribles cavernes, horreurs taciturnes, solitari ritiri ed ombre amiche, retraites solitaires et ombres amicales tra voi porto il mio duolo, c’est en vous que je porte ma douleur, perchè spero da voi quella pietade, parce que j’espère de vous cette pitié, che Dorilla inumana non annida. Que l’inhumaine Dorilla ne pratique pas. Vengo, spelonche amate, Je viens, grottes aimées, vengo, spechi graditi, je viens, agréables cavernes, affine meco involto        afin qu’enveloppé avec moi il mio tormento in voi resti sepolto. Mon tourment reste enseveli en vous. Aria Nell'orrido albergo,        Dans l’horrible logis, ricetto di pene, asile de mes peines potrò il mio tormento je pourrai être heureux sfogare contento,        d’épancher mon tourment, potrò ad alta voce        je pourrai à haute voix chiamare spietata        appeler sans pitié Dorilla l'ingrata,        l’ingrate Dorilla, morire potrò.        Je pourrai mourir. Andrò d'Acheronte J’irai sur la rive noire su la nera sponda, de l’Achéron tingendo quell'onda en colorant cette onde di sangue innocente, de mon sang innocent, gridando vendetta, en criant vengeance ed ombra baccante et ombre de bacchante vendetta farò. Je prendrai ma vengeance. Nell’orrido albergo … Dans l’horrible logis (Registrazione  : opera per contralto (Gérard Lesne), archi, fagotto, clavicembalo, tiorba e basso continuo - Musidisc 1986 - Trad.  : Jean Guichard) RETOUR A LA TABLE DES MATIERES                  CHAPITRE 23 - La poésie et la musique pastorales