Poésie en musique - chapitre 31
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Chapitre 31 Giosuè Carducci, le Poète National du XIXe siècle Un jeune poète républicain, anticlérical, contestataire Giosuè Alessandro Giuseppe Carducci (18935-1907) est né à Valdicastello di Pietrasanta (Versilia, à l’ouest de la Toscane), d’un père étudiant en médecine, Michele Carducci (1808-1868), conspirateur révolutionnaire qui fut arrêté après les mouvements de 1830 et assigné à résidence pendant un an à Volterra où il rencontra une jeune fille belle, cultivée et dans la misère, Ildegonda Celli (1815-1870) qu’il épouse en 1834 à Valdicastello. Giosuè naît le 27 juillet 1835. Ce fut un enfant sauvage et qui aimait la nature  : il gardait chez lui une chouette, un faucon et un loup. Ses parents déménagent à Bolgheri (dans la maremme toscane) où son père trouve un travail de médecin municipal dans les fiefs de la Gherardesca. Sa famille était trop pauvre pour l’envoyer à l’école, et il apprit le latin auprès du prêtre local  ; il se forma surtout dans la riche bibliothèque paternelle, où il trouva Homère, Virgile, Horace, Torquato Tasso, Alessandro Manzoni, Silvio Pellico et des livres d’histoire, parmi lesquels l’Histoire de la Révolution Française d’Adolphe Thiers de 1841. Carducci jeune, photo d’époque Les cyprès de Bolgheri Les idées politiques de Michele l’obligèrent à quitter Bolgheri et à se réfugier à Florence, où Giosuè  fréquenta le Lycée des Scolopiens de San Giovannino, où il manifesta aussitôt un grand talent littéraire. Il avait déjà écrit quelques sonnets à 13 ans. Il eut pour maître un prêtre libéral et poète romantique, une inspiration de laquelle Carducci chercha vite à se libérer, tout en se passionnant pour Leopardi et Foscolo. C’est pendant ces années d’adolescence qu’il tomba amoureux de sa cousine Elvira. Après avoir fini ses études, il alla rejoindre ses parents partis à Celle sul Rigo sur les pentes du Mont Amiata, dans la province de Sienne. Là il devient ami avec Ercole Scaramucci, un propriétaire terrien passionné de littérature. Aidé par des prêtres frappés de la qualité de ses premières compositions poétiques, il obtient une bourse pour la Faculté des Lettres de l’École Normale de Pise, à la fin de 1853, où il deviendra ensuite Professeur. La période voulait que l’on discute passionnément de politique et de littérature, que Carducci préférait à l’assistance obligatoire à la messe, où il emportait ses classiques à la place de son livre de prières. Il obtient sa licence en philosophie et en philologie en 1856, avec une Thèse sur la poésie chevaleresque de la fin du Moyen-âge, de Cielo d’Alcamo à Dante. Voulant enseigner dans l’école publique et non dans l’école privée, il accepte un poste au Collège de San Miniato, milieu désolé et fermé, où il tenta cependant d’enseigner le latin aux jeunes élèves  ; mais il se fatigua vite de la médiocrité de la ville. Ses amis firent alors publier ses Rime en 1857, sans parvenir à combler ses dettes de la période précédente. Il prit alors une location dans un petit appartement à Florence, près de la maison du père d’Elvira, avec laquelle il s’était fiancé. Sa candidature à un poste d’enseignant au Lycée d’Arezzo fut refusée par le Grand- Duc. Il devient un grand spécialiste de critique littéraire enfin aidé par le pouvoir Sans travail et dans des conditions économiques désastreuses, Carducci propose à l’éditeur libéral Gaspero Barbera (1818-1880) une  édition critique de toutes les œuvres italiennes d’Angelo Poliziano, pour laquelle il fut payé 100 lires toscanes par volume publié de Poliziano et d’autres auteurs, Lorenzo de’ Medici, Vincenzo Monti, Giuseppe Giusti, Salvator Rosa, etc. Angelo Poliziano, détail de Ghirlandaio, L’Annonce de l’Ange à Zaccaria, Florence, Santa Maria Novella, 1448. Le 7 mars 1859 il se marie avec Elvira, dont il aura deux garçons, morts l’un à la naissance, l’autre à 3 ans, et trois filles. Cependant, le Grand-Duc Léopold de Toscane avait été chassé et Carducci écrivit une Louange de Victor Emmanuel qui eut un grand succès, comme son ode À la Croix de Savoie, mise en musique par Carlo Romani (1824-1857). Le Ministère lui offrit alors un poste d’enseignement au Lycée de Pistoia, où il se transfère avec sa famille en 1860. N’ayant pu participer à l’Expédition des Mille, il écrit une ode Sicilia e Rivoluzione. Ce fut en janvier 1860 qu’un ami de Carducci devint Ministre de l’Instruction, Terenzio Mamiani della Rovere (1799-1885), qui lui fit obtenir un poste d’Éloquence à l’Université de Bologne. Pendant deux ans, il travailla de façon intense à ses activités littéraires et pour aider ses amis. En 1861, Carducci fut initié à une Loge maçonnique qui avait pris une grande importance dans les mouvements pour l’unité et l’indépendance de l’Italie, et son hostilité au catholicisme augmenta  ; il lut alors beaucoup les auteurs français Michelet, Proudhon, Hugo, Quinet, et il écrivit son célèbre hymne À Satan, tandis que le public était aussi stupéfait de la qualité critique et scientifique de ses volumes sur Poliziano. Terenzio Mamiani della Rovere Le poète occupa alors une place centrale dans les luttes idéologiques et culturelles de l’Italie, faisant d’abord une poésie pleine de laïcisme républicain et d’anticléricalisme (il lance des invectives contre le Pape Pie IX), sous l’influence des poètes français et allemands  ; il fut frappé douloureusement par l’échec de Garibaldi à Mentana dans son entreprise de reconquête de Rome en 1867. L’année 1870 fut pour lui une année de douleur à cause de la mort de sa mère à laquelle il était très lié. Carducci, Poète National de l’Italie. Annie Vivanti.                                                                                                                                                     Carolina Cristoforo Piva En 1872, Barbera fait publier ses œuvres complètes qui suscitent à la fois approbation et critique  ; en 1873 paraissent les Nuove poesie, où il continue à adopter des rythmes nouveaux, métriques quantitatives, iambes, épodes, etc. et en 1875 est créée la librairie et maison d’édition de Niccolò Zanichelli (1819-1884) qui commence aussitôt à publier Carducci, et ce sera le début de sa consécration littéraire  ; ses 14 Odes barbares de 1877 exprimaient une nouvelle vision du monde. Il eut alors deux relations extraconjugales, dont une avec Carolina Cristoforo Piva (1837-1881), femme d’un ex-général garibaldien de l’Expédition des Mille, féministe et ardente admiratrice de ses vers. Vers les années 1885, Carducci eut une autre liaison avec Annie Vivanti (Londres 1866- Turin 1942), la jeune poétesse juive d’origine anglo-italienne. Giosuè Carducci devient alors le Poète  national de l’Italie unifiée  ; il fut élu Député en 1876, et en 1878, il rencontre à Bologne la Reine Marguerite de Savoie (1851-1926), femme du roi Humbert I, admiratrice de ses vers  ; il fut séduit par sa noblesse et par sa finesse et le 17 novembre, il écrivit son Ode À la Reine d’Italie pour laquelle il fut accusé par les républicains de s’être converti à la monarchie. En réalité, Carducci conserva sa foi républicaine, mais ce qui était dominant chez lui c’était l’amour de la patrie. Commence alors la publication de ses Odes barbares en 1877, dans lesquelles il reprend l’usage de mètres grecs et latins antiques, sur le modèle d’Homère, Pindare, Théocrite, Virgile, Ovide. Il a abandonné toute rage politique et sociale, mais continue à attaquer le catholicisme et à louer l’empire romain antique et la beauté de la nature  ; quelques Odes furent publiées sur un nouvel hebdomadaire fondé à Bologne par Ferdinando Martini (1841-1928), le Fanfulla della domenica. Terme di Caracalla Carducci ne découvre Rome qu’en 1877, et son admiration lui suscite deux odes, Nell’annuale della fondazione di Roma et Dinanzi alle Terme di Caracalla. Dès s , il alla à Rome au moins une fois par an, profitant de déplacements professionnels pour les examens. Il rencontre là et devient ami d’un nouvel éditeur, Angelo Sommaruga (1857-1941), qui le convainquit d’écrire sur la nouvelle publication Cronaca Bizantina, à partir de 1881 (les 12 sonnets de Ça ira, qui apparaissent comme une attaque à la monarchie). Dans cette période, il écrivit beaucoup et republia ses œuvres précédentes  ; il fut nommé membre du Conseil Supérieur de l’Instruction, où il devait choisir parmi les candidats à un poste universitaire, ce qu’il fit avec beaucoup d’indépendance et d’objectivité. À partir de 1884, Carducci, frappé par une semi-paralysie du bras, alla passer ses étés dans les Alpes mais continua à écrire. À partir de 1889, il commença à publier son opera omnia, chez Zanichelli  ; le 4 novembre 1890, il fut nommé sénateur du Royaume, et soutint les idées de Francesco Crispi (1818-1901), ex-mazzinien converti à la monarchie en 1864  ; ceci provoqua la colère des étudiants républicains qui le critiquèrent violemment jusqu’à sa mort. Mais on fêta malgré tout le 30e anniversaire de sa nomination à l’Université, et les étudiants lui offrirent un album qui lui rappelait le  nom de tous les étudiants qu’il avait formés. En 1887, il chanta La chiesa di Polenta, dans laquelle avaient prié Dante et Francesca da Rimini, et avec l’aide des nobles voisins, il la fit restaurer avec le cyprès  près duquel serait née Francesca. Il travailla jusqu’à la fin, quelquefois huit heures par jour, malgré une nouvelle paralysie de la main droite. Il reçoit le premier Prix Nobel italien pour la littérature en 1906. Il meurt le 16 février 1907, avec des obsèques solennelles à la Chartreuse de Bologne. Ses œuvres furent republiées en 30 volumes et 22 volumes de lettres par Zanichelli (voir ci-contre sa photo). Il fut le grand poète de la nouvelle bourgeoisie italienne au pouvoir à partir de 1860. Un giovane poeta repubblicano, anticlericale, contestatario Giosuè Alessandro Giuseppe Carducci (1835-1907) è nato a Valdicastello di Pietrasanta (Versilia, nell’ovest della Toscana) da un padre, studente in medicina, Michele Carducci (1808-1868), cospiratore rivoluzionario che fu arrestato dopo i moti del 1830 e confinato per un anno a Volterra dove incontrò una giovane bella, colta e misera, Ildegonda Celli  (1815-1870), e si sposano nel 1834 a Valdicastello. Giosuè nasce il 27 luglio 1835. Fu un bambino selvatico e amante della natura  : teneva a casa una civetta, un falco e un lupo. I genitori si trasferirono poi a Bolgheri (nella maremma toscana), dove il padre trovò un lavoro di medico condotto nei feudi della Gerardesca. La famiglia era troppo povera per mandarlo a scuola, e imparò il latino dal sacerdote locale  ; si formò soprattutto nella ricca biblioteca paterna, dove trovò Omero, Virgilio, Ovidio, Torquato Tasso, Alessandro Manzoni, Silvio Pellico, e libri di storia, tra i quali La Storia della Rivoluzione francese di Adolphe Thiers (1841). Le idee politiche di Michele lo costrinsero a lasciare Bolgheri e a rifugiarsi a Firenze, dove Giosuè frequenta il Liceo degli Scolopi di San Giovannino, dove manifesta subito un grandissimo talento letterario. Aveva già scritto alcuni sonetti a 13 anni. Ebbe per maestro un sacerdote liberale e poeta romantico, ispirazione dalla quale, Carducci cercò presto di liberarsi, pur appassionandosi per Leopardi e Foscolo. In quegli anni d’adolescenza si innamora della cugina Elvira. Finiti gli studi, raggiunge i genitori partiti a Celle sul Rigo, sui pendii del Monte Amiata, nella provincia di Siena. Qui si fece amico di Ercole Scaramucci, un proprietario terriero appassionato di letteratura. San Miniato Aiutato da sacerdoti colpiti dalle sue prime composizioni poetiche, ottiene una borsa per la Facoltà di Lettere e Scuola Normale di Pisa, alla fine del 1853, dove diventò poi Professore. Il periodo voleva che si discutesse appassionatamente di politica e di letteratura, che Carducci preferiva all’assistenza obbligatoria alla messa, dove portava i suoi classici al posto del libro d’orazioni. Consegue la laurea in filosofia e filologia nel 1856, con una Tesi sulla poesia cavalleresca della fine del medio-evo, da Cielo d’Alcamo a Dante. Volendo insegnare nella scuola pubblica e non privata, accettò un posto al Ginnasio di San Miniato, ambiente squallido e chiuso, provò ad insegnare i classici latini ai giovani scolari  ; ma si stancò presto della mediocrità del paese. I suoi amici fecero allora pubblicare le  sue Rime nel 1857, senza riuscire a colmare i debiti del periodo precedente. Prese allora in affitto un piccolo appartamento a Firenze vicino alla casa del padre di Elvira, con cui si era fidanzato. Fu respinta dal Gran Duca la sua candidatura a un posto d’insegnante al Liceo di Arezzo. Diventa un grande specialista di critica letteraria finalment aiutato dal potere Senza lavoro e in condizioni economiche disastrose, Carducci propose all’editore liberale Gaspero Barbera (1818-1880) un’edizione di tutte le opere italiane di Angelo Poliziano, per la quale fu pagato cento lire toscane per volume pubblicato del Poliziano e di altri autori, Lorenzo de’ Medici, Vincenzo Monti, Giuseppe Giusti, Salvator Rosa, ecc. Il 7 marzo 1859 si sposa con Elvira, dalla quale avrà due figli, morti alla nascita e a tre anni, e tre figlie. Intanto, il Granduca Leopoldo  era stato cacciato e Carducci scrisse una lode di Vittorio Emanuele che ebbe un gran successo, come la sua ode Alla Croce di Savoia, musicata da Carlo Romani (1824-1857). Il Ministero gli offrì allora un posto d’insegnamento al Liceo di Pistoia, dove la famiglia Carducci si trasferisce nel 1860. Non avendo potuto partecipare alla Spedizione dei Mille, scrive un’ode Sicilia e la rivoluzione. Liceo classico di Pistoia Fu nel gennaio 1860 che un amico del Carducci diventò ministro dell’Istruzione, Terenzio Mamiani della Rovere (1799-1885), che gli fece ottenere un posto d’Eloquenza all’Università di Bologna. Per due anni, lavorò intensamente ai suoi studi di letteratura e per aiutare i suoi amici. Nel 1861, Carducci fu iniziato ad una Loggia della Massoneria (Grande Oriente), che aveva preso grande importanza politica nelle mosse per l’unità e l’indipendenza dell’Italia, e crebbe la sua ostilità al cattolicesimo  ; lesse allora molto gli autori francesi, Michelet, Proudhon, Hugo, Quinet, e scrive il suo celebre inno A Satana, mentre il pubblico era anche stupito dalla qualità critica e scientifica dei suoi volumi su Poliziano. Il poeta occupò allora un posto centrale nelle lotte ideologiche e culturali dell’Italia, facendo prima una poesia impronta di laicismo repubblicano e d’anticlericalismo (inveisce contro Papa Pio IX), sotto l’influenza dei poeti francesi e tedeschi  ; fu colpito dolorosamente dall’insuccesso di Garibaldi a Mentana nella sua impresa di riconquistare Roma nel 1867. Il 1870 fu per lui un anno di dolore per la morte improvvisa della madre a cui era legatissimo. Carducci Poeta Nazionale dell’Italia Nel 1872, Barbera fa pubblicare le sue opere complete che suscitano consenso e critiche  ; nel 1873 appaiono le Nuove poesie in cui continua ad adottare ritmi nuovi, metriche quantitative, giambi, epodi, ecc., e nel 1875 è creata  la libreria e la casa editrice di Niccolò Zanichelli (1819-1884) che comincia subito a pubblicare Carducci, e sarà l’inizio della sua consacrazione letteraria  ; le sue 14 Odi barbare del 1877 esprimevano una nuova visione del mondo. Ebbe allora due relazioni amorose extraconiugali, di cui una con Carolina Cristofori Piva (1837-1881), moglie di un ex-generale garibaldino della Spedizione dei Mille, femminista ed ardente ammiratrice dei suoi versi. Verso il 1885,ebbe anche un’altra relazione amorosa con la giovane Annie Vivanti (1866-1942), poetessa anglo- italiana ammiratrice del Poeta. Giosuè Carducci diventa da allora il Poeta Nazionale dell’Italia unita  ; fu eletto deputato nel 1876, e nel 1878, incontra a Bologna la regina Margherita di Savoia, ammiratrice dei suoi versi, lui fu incantato dalla sua gentilezza e dalla sua finezza e il 17 novembre, scrisse la sua Ode Alla Regina d’Italia, per cui fu acusato dai Repubblicani di essersi convertito alla monarchia. In realtà, Carducci  conservò la sua fede repubblicana, ma era dominante in lui l’amore per la patria. Comincia la pubblicazione delle sue Odi Barbare nel 1877, in queste riprende l’uso di metri greci antichi, sul modello di Omero, Pindaro, Teocrito, Virgilio, Ovidio. Ha abbandonato ogni rabbia politica e sociale, ma continua ad attacare il cattolicesimo e a lodare l’impero romano e la bellezza della natura  ; alcune  Odi furono pubblicate su un nuovo settimanale fondato a Bologna da Ferdinando Martini (1841-1928), il Fanfulla della domenica. Carducci scopre Roma soltanto nel 1877, e la sua ammirazione gli suscita due Odi, Nell’annuale della fondazione di Roma e Dinanzi alle Terme di Caracalla. Da allora andò a Roma almeno una volta all’anno, approfittando di spostamenti professionali per gli esami. E qui incontra e diventa amico di un nuovo editore, Angelo Sommaruga, che lo convinse di scrivere sulla nuova Cronaca Bizantina, dal 1881 (i 12 sonetti del Ça ira, che appaiono come un attacco alla monarchia). In quel periodo scrisse molto e ripubblicò le sue opere precedenti  ; fu nominato membro del Consiglio Superiore dell’Istruzione, in cui doveva scegliere tra i candidati ad un posto universatario e lo fece con molta indipendenza e obiettività. Dal 1884, Carducci, colto da una semiparalisi del braccio, andò a passare le sue estati nelle Alpi, ma continuò a scrivere. Dal  1889 comincia a pubblicare la sua opera omnia, presso Zanichelli  ; il 4 dicembre 1890 fu nominato Senatore del Regno e sostenne le idee di Francesco Crispi (1818-1901), ex-mazziniano convertito alla monarchia nel 1864  ; questo provocò la collera degli studenti repubblicani che lo criticarono violentemente, fino alla sua morte. Ma si festeggiò lo stesso il 30° anniversario della sua nomina all’Università, e gli studenti gli offrirono un albo che ricordava il nome di tutti gli studenti da lui formati. Nel 1887, cantò La chiesa di Polenta, quella in cui pregarono Dante e Francesca da Rimini, e con i nobili vicini la fecero restaurare col cipresso vicino al quale sarebbe nata Francesca. Tombe de Carducci à la Chartreuse de Bologne Lavorò fino alla fine, talvolta otto ore al giorno, malgrado una nuova paralisi della mano destra.  Riceve il primo Premio Nobel italiano per la letteratura nel 1906. Muore il 16 febbraio 1907, avendo esequie solenni alla Certosa di Bologna. Le sue opere furono ristampate in 30 volumi e 22 volumi di lettere da Zanichelli. Carducci fu il grande poeta della nuova borghesia al potere in Italia dal 1860. 1) Pianto antico Carducci vient de perdre son fils Dante à l’âge de trois ans en novembre 1870, probablement de typhus  ; la mortalité infantile  est alors très grande. Dante fut pris d’une fièvre très forte, et entre les accès, poussait des cris horribles. Carducci avait déjà perdu un garçon à la naissance, Dante était devenu son premier garçon, après Béatrice et Laure  ; sa dernière fille, Libertà  (surnommée Tittì) naîtra en 1872. En 1871, Carducci avait perdu aussi sa mère Ildegonda Celli  ; son frère Dante était mort en 1857, il avait prolongé son nom en le donnant à son fils. Il oppose ici la mort de son fils au grenadier qui au contraire est en train de reverdir dans le jardin. Le poème a la forme d’un courte ode. Carducci ha appena perso il  figlio Dante in età di tre anni nel novembre 1870, probabilmente di tifo  ; la mortalità infantile è allora grandissima. Dante fu preso da una fortissima febbre, e tra gli accessi di febbre, mandava grida orribili. Carducci aveva già perso un maschio alla nascita, Dante era diventato il primo maschio, dopo Beatrice e Laura  ; l’ultima figlia, Libertà  (soprannominata Tittì) nascerà nel 1872. Nel 1871 muore anche la madre di Carducci, Ildegonda Celli  ; suo fratello Dante era morto nel 1857, aveva prolungato il suo nome dandolo a suo figlio. Qui la morte è opposta al melograno che invece sta rinverdendo nell’orto. Il poema ha la forma d’una breve ode. Pianto antico Larmes anciennes (Testo  : Giosuè Carducci, 1871 Rime Nuove XLII, 1887 Musica  : Beppe Giampà, Della fatal quiete, 2016) L’albero a cui tendevi L’arbre vers lequel tu tendais La pargoletta mano, ta petite main Il verde melograno         le vert grenadier Da’ bei vermigli fior, aux belles fleurs vermeilles. Nel muto orto solingo dans le jardin solitaire et muet Rinverdí tutto or ora tout a reverdi peu à peu E giugno lo ristora         et juin le recouvre Di luce e di calor. de lumière et de chaleur. Tu fior de la mia pianta Toi, fleur de ma plante Percossa e inaridita, frappée et desséchée, Tu de l’inutil vita         toi la dernière et unique fleur Estremo unico fior,         de l’inutile vie Sei ne la terra fredda, tu es dans la terre froide, Sei ne la terra negra ; tu es dans la terre noire  ;  Né il sol piú ti rallegra         et le soleil ne te réjouit plus Né ti risveglia amor. Et l’amour ne te réveille plus 2) Tedio invernale La composition est du 29 mars 1875, au temps d’une grave crise sentimentale avec Caroline Cristoforo Piva. C’est un bon exemple déjà aperçu dans la première poésie de ce que Walter Binni a appelé la «  poésie du contraste  » de Carducci, utilisée aussi bien dans la sphère privée que dans la vie publique historique  : on a d’un côté les côtés positifs de la vie (lumière, beauté, etc.), de l’autre les côtés négatifs (l’ennui qui l’enveloppe, cendre d’un monde disparu), et donc aussi l’opposition entre le temps passé, qui fut peut-être heureux et le temps présent plongé dans l’ennui. Le temps passé est représenté par Homère, mais aussi par Vâlmîki, ce poète épique indien du IIe siècle av.J.C., auteur du Râmâjana. L’opposition se marque par l’emploi de temps verbaux passés et du temps présent. L’ennui rappelle ici le spleen baudelairien, face à un présent vécu comme dégradation. Le classicisme de Carducci est donc autre que celui de la Renaissance (récupération des valeurs de l’Antiquité) ou du XVIIIe siècle (imitation purement  formelle pour une sublimation du présent), mais c’est un classicisme plein de mélancolie, fruit d’une crise à la fois personnelle et collective. Le poème est fait de 4 strophes de septénaires dont le premier est dépourvu de rimes, tandis que le 2e et le 3e riment entre eux, et que le 4e (sdrucciolo dans les 2 premières strophes et tronco dans les 2 dernières) rime avec le 4e de la strophe suivante. La composizione è del 29 marzo 1875, al tempo d’una grave crisi sentimentale con Carolina Cristoforo Piva. È un buon esempio già visto nella prima poesia di ciò che Walter Binni ha chiamato la «  poesia del contrasto  » di Carducci, usata tanto nella sferaprivata quanto nella vita pubblica storica  : da una parte troviamo i lati positivi della vita (luce, bellezza, ecc.), dall’altra i lati negativi (la noia che lo avvolge, cenere d’un mondo scomparso), e dunque anche l’opposizione tra i tempi passati che forse furono felici e il tempo presente tuffato nel tedio. Il tempo passato è rappresentao da Omero e da Valmichi, quel poeta epico indiano del II° sec. av.C., autore dela Ramajana. L’opposizione è segnata dall’uso dei tempi verbali passati e del tempo presente. Il tedio ricorda qui lo spleen baudelairiano, di fronte a un presente vissuto come degradazione. Il classsicismo di Carducci è dunque altro che quello del Rinascimento recupero dei valori dell’Antichità) o del Settecento (imitazione purament formale per una sublimazione del presente, ma è un classicismo pieno di malinconia, frutto d’una crisi in una volta personale e collettiva. Il poema è fatto di 4 strofe di settenari di cui il primo è senza rime, mentre il second e il terzo rimano tra loro, e il quarto (sdrucciolo nelle prime due strofe e tronco nelle ultime due) rima col quarto della strofa seguente. Tedio invernale                Ennui d’hiver (Testo  : Giosuè Carducci, 1875 Rime Nuove, XLIV, Musica : Beppe Giampà, Della fatal quiete, 2016) Ma ci fu dunque un giorno         Mais y eut-il donc un jour Su questa terra il sole ? du soleil sur cette terre  ? Ci fur rose e vïole,         Y eut-il des roses et des violettes Luce, sorriso, ardor ? de la lumière, du sourire, de l’ardeur  ? Ma ci fu dunque un giorno         Mais y eut-il donc un jour La dolce giovinezza, la douce jeunesse La gloria e la bellezza,                la gloire et la beauté, Fede, virtude, amor ? foi, vertu, amour  ? Ciò forse avvenne a i tempi        Ceci exista peut-être aux temps D’Omero e di Valmichi :        d’Homère et de Valmiki  : Ma quei son tempi antichi,        mais ceux-là sont des temps anciens, Il sole or non è piú.        Maintenant leur soleil n’est plus E questa ov’io m’avvolgo        Et cette brume d’un hiver immonde Nebbia di verno immondo       dans laquelle maintenant je m’enveloppe È il cenere d’un mondo               est la cendre d’un monde Che forse un giorno fu.        Qui fut peut-être un jour. 4) San Martino Poésie de 1883 peut-être inspirée de deux autres d’Ippolito Nievo de 1858, lors d’un voyage à Rome en 1883. La fête de San Martino se déroule le 11 novembre, jour de célébration de la maturation des vins nouveaux, d’où le proverbe italien «  San Martino, ogni mosto diventa vino  ». La métrique est le même que dans la poésie précédente de l’ode anacréontique (schéma  : ABBC DEEC FGGC HIIC). C’est un paysage naturel en noir et blanc où ne ressortent que le rouge des nuages opposé   (remarquer le «  ma  » qui débute la seconde strophe) au noir des oiseaux, et le calme du village qui goûte la fête des vins et de la cuisine du chasseur qui fait cuire son gibier, opposés à la tempête sur la mer et à la fuite des oiseaux, dans un extérieur effrayant. Avec le calme domestique de la maison contraste la tempête extérieure avec les oiseaux noirs, présage de mort. Le poète sent qu’il est déjà à l’automne de sa vie. La sonorité du texte a poussé les chanteurs Fiorello et Beppe Giampà à mettre le texte en musique. Fiorello a repris la première strophe comme un refrain et inversé les strophes 3 et 4. Poesia del 1883 forse ispirata a altre due d’Ippolito Nievo del 1858, durante un viaggio a Roma nel 1883. La festa di San Martino si svolge l’11 novembre, giorno di celebrazione della maturazione del vino nuovo, quindi il proverbio italiano «  San Martino, ogni mosto diventa vino  ». La metrica è la sttessa che nelle poesia precedente dell’ode anacreontica (schema  : ABBC, DEEC, FGGC, HIIC). È un paesaggio naturale in bianco e nerodove non rialtano che il rosso delle nuvole opposto (notare il «  ma  » all’inizio della seconda strofa) al nero degli uccelli, e la calma del paese che gioisce della festa del vino e della cucina del cacciatore che cuoce la sua selvaggina, opposti alla tempesta sul mare e alla fuga degli uccelli neri, presagio di morte. Il poeta sente di essere già nell’autunno della vita. La sonorità del testo ha spinto Fiorello e Beppe Giampà a musicarlo. Fiorello ha ripreso la prima strofa come un ritornella e rovesciato le strofe 3 e 4. San Martino (Testo  : Giosuè Carducci, 1883 Rime Nuove, 1887 Musica  : Beppe Giampà, Della fatal quiete, 2016                 Fiorello, Spiagge e lune, 1997) La nebbia a gl'irti colli         La brume vers les collines hirsutes piovigginando sale, monte sous une petite pluie e sotto il maestrale         et sous le mistral urla e biancheggia il mar ; la mer hurle et blanchit  ; ma per le vie del borgo        mais dans les rues de la bourgade dal ribollir de' tini                à travers la fermentation des cuves va l'aspro odor de i vini         l’odeur des vins monte l'anime a rallegrar.         réjouir les âmes. Gira su' ceppi accesi Sur les souches embrasées lo spiedo scoppiettando : tourne et claque la broche  : sta il cacciator fischiando le chasseur siffle sur le seuil su l'uscio a rimirar         en même temps qu’il contemple tra le rossastre nubi dans les nuages rougeâtres stormi d'uccelli neri, le vol des oiseaux noirs, com'esuli pensieri, comme des pensées proscrites, nel vespero migrar. Qui émigrent dans le crépuscule. RETOUR A LA TABLE DES MATIERES       CHAPITRE 32 - Giovanni Pascoli