10. Voyages en Italie : Torino - début
Pour se promener dans Turin 1) TURIN : plan du centre
2) La Mole Antonelliana Histoire et vicissitudes de la construction commencée en 1863 Oeuvre géniale et hardie de l'architecture du XIXe siècle, rêve et gloire de Alessandro Antonelli, « la Mole » - comme l'appellent affectueusement les turinois - entre dans l'histoire en 1862, lorsque la communauté juive de Turin qui a acheté un terrain rue Montebello  (à l'époque, Contrée du Canon d'Or) décide de faire construire une Synagogue, pour célébrer l'Emancipation qui lui a été accordée par le roi Charles -Albert en 1848. La naissance de la Mole Le projet de l'architecte Alessandro Antonelli (1798-1888) voit le jour en 1862: il s'agit d'une construction en forme de coupole de 47 mètres de haut. Les travaux commencent en 1863, mais, entre temps, le génial architecte de Ghemme Novarese a déjà modifié son projet et porté la hauteur de la construction à 113 mètres : la Synagogue de Turin serait devenue la plus grande d'Italie et la plus haute d'Europe ! En dépit de plusieurs vicissitudes (dues à la hardiesse du projet et à des raisons de nature économique) la construction avait déjà atteint une hauteur considérable, lorsqu'en 1869, la Communauté juive ayant constaté que l'on dépassait abondamment le devis, abandonna le financement par manque de moyens. On arrêta les travaux, la Mole reçut une toiture provisoire. Mais Antonelli était bien décidé à achever son oeuvre exaltante et, en 1873, il réussit à convaincre la Municipalité de Turin de prendre en charge le chantier et de dédier la construction au roi Victor -Emmanuel II. Les polémiques furent nombreuses et violentes. Après une série de péripéties et de propositions, Antonelli, en affirmant que l'édifice tel qu'il avait été conçu n'était pas digne d'un personnage de ce niveau, parvint à nouveau à convaincre le Conseil Municipal de Turin d’approuver ses modifications. Le résultat sera, d'abord, une construction de 146 mètres, ensuite de 153 mètres et enfin et définitivement de 167,6 mètres dont la flèche aurait été surmontée d'un génie ailé (que les turinois ont toujours appelé « l'ange ») de plusieurs mètres de haut. Mais les dernières décisions de l'architecte marquèrent, pour la Mole, le début des problèmes techniques. Les structures qui avaient été soigneusement proportionnées pour le projet primitif s'avéraient insuffisantes: Antonelli sélectionnait et recherchait personnellement les matériaux, pour assurer la qualité et la résistance voulues, mais malheureusement, la technologie de l'époque n'était pas à la hauteur de ce rêve vertical. En dépit des problèmes de surcharge des fondations et de déformation de la structure qui se manifestaient dans son ensemble, la construction « résistait », grâce aux intuitions originales du projet, à l'introduction de chaînes de tenue et à l'adoption de critères ultramodernes d’emploi des matériaux qui permettaient d'obtenir des résistances incroyables avec des poids très faibles. Il suffit de penser que la coquille formant la coupole – qui appuie sur un carré de trente mètres de côté et de cinquante mètres de haut – est formée de deux murs de 12 cm d’épaisseur, qu'une distance de moins de deux mètres sépare l'un de l'autre, deux murs dont l'accouplement est assuré par un ensemble de tirants en fer et un entrecroisement de cloisons et d'arcs en briques. Ici passe également l'escalier de service en zigzag pour l'accès à la flèche. En 1889, la flèche avait achevé son parcours acrobatique et en avril, le génie ailé doré était hissé sur la Mole. Sa construction avait duré 26 ans ! Elle est contemporaine de celle de la Tour Effel. Mais les travaux de parachèvement se prolongèrent encore pendant plusieurs années, sous la direction du fils d’Antonelli, Costanzo. Entre 1905 et 1908, l'architecte Annibale Rigotti réalisa les décorations de l'intérieur. Les consolidations pour assurer la sécurité Mais la structure de la Mole posait à nouveau des problèmes qu'on ne pouvait différer. Il fallait donc y porter remède et prendre d’urgence des mesures susceptibles d’en assurer la sécurité. Les experts les plus qualifiés de l'époque furent consultés et on finit par opter pour une solution « de tout repos », en introduisant à l'intérieur de la coupole des structures en béton armé, qui auraient assurément horrifié Antonelli. Les vicissitudes atmosphériques : * le tremblement de terre du 23 février 1887 qui endommage plusieurs immeubles de Turin et qui a soumis la construction et les interventions de consolidation successives à une épreuve très sévère ; * le violent ouragan du 1l août 1904 : il abat le génie ailé, qui est remplacé par une étoile dont le diamètre, entre les pointes, mesure 4 mètres. * le terrible ouragan du 23 mai 1953, qui fait précipiter 47 mètres de flèche. Turin est déconcertée, mais décide immédiatement de reconstruire. Fin 1961, la Mole avait récupéré ses 167 mètres de hauteur, toutefois, à l'aide d’une structure en métal revêtue en pierre. Les travaux de restructuration de la Mole ont été achevés en 1987 et la construction a repris son rôle de siège d'expositions et d'événements culturels. Un ascenseur, en verre et acier, soutenu par des câbles en métal porte les visiteurs de la base au sommet du temple d'où, surtout dans les journées claires, on peut jouir d'une vue admirable de Turin et de sa colline, avec, comme toile de fond, la couronne des Alpes. La Mole contient maintenant le Musée du Cinéma, le  plus important d’Europe. 3) Les Arcades, les Allées, le vert et les places à Turin Depuis toujours, Turin est connue comme une ville salon dont on peut parcourir les rues et les places en toute tranquillité, pour admirer dans la vieille cité les nombreux anciens établissements raffinés entretenus avec le plus grand soin. Une longue promenade où on ne ressent pas la fatigue, car elle permet de s’installer dans cette ambiance très particulière de la ville ... Les arcades ( « I Portici ») Turin est la ville des arcades, qui se dénouent sur plus de 16 kilomètres. A partir de celles imposantes et très belles du centre, avec leur dallage en pierre grise (rue Pô) ou en marbre (rue Roma) jusqu'à celles plus modestes et fonctionnelles de la banlieue, elles constituent une caractéristique architecturale urbaine unique, par leur extension le long des rues, des allées, des places... Du fait qu'elles offrent un abri contre la pluie et le soleil, les arcades invitent à se promener, à s'attarder agréablement et constituent donc des points d'agglomération sociale utiles et sympathiques. Le roi pouvait aller à pied sec du Palais Royal au théâtre, dans ses ministères, etc… La naissance du système architectural des arcades Turin connaît les arcades depuis le Moyen Âge (par exemple Place des Herbes, l'actuelle Place Palazzo di Città), mais ce n'est qu'au début du XVIIe siècle qu'elles deviennent un élément architectural important, comme le prouve l'Arrêté du 16 Juin 1606 de Charles Emmanuel 1 concernant la construction de la Place Castello d'après un projet de Ascanio Vittozzi. Ensuite, sera conçue et construite avec des arcades, par les architectes Carlo et Amedeo di Castellamonte, la Place San Carlo (1630-1650), alors que Filippo Juvarra construit des arcades dans les quartiers de la Porta Susina et dans la petite place du marché de Porta Palazzo. En 1756, Benedetto Alfieri reprend et réalise le projet des nouvelles arcades qui encerclent la place Palazzo di Città (ci-dessous à droite, portiques de la Préfecture, Piazza Castello). Au cours du XIXe siècle, aux arcades existantes, s'ajoutent celles de la Place Vittorio Emanuele I (actuelle Place Vittorio Veneto) d'après un projet de l'architecte Frizzi (1823), ensuite, celles de la Place Carlo Felice, architecte G. Lombardi (1830) et ingénieur Carlo Promis (1850) et, enfin, celles de la Place Statuto, ing. Bollati, (1854), qui caractérisent l'ancien centre de la ville cerné par le Pô et les allées construites sur l'enceinte des remparts. Les arcades du corso Vittorio Emanuele II, du corso Vinzaglio, des rues Sacchi, Nizza, Roma, Cernaia et Pietro Micca formaient une sorte de circuit piéton qui unissait la gare centrale de Porta Nuova à celle de Porta Susa. Une curiosité de caractère historique : les arcades sur le côté gauche de la rue Pô ne présentent aucune interruption, c'est à dire qu'elles couvrent aussi les rues transversales. Il y avait à cela une raison bien précise : mettre à l'abri de la pluie les membres de la Maison Royale, pendant leur promenade de la place Castello jusqu'au Pô. Les allées arborées Turin compte près de 320 kms d’allées arborées ! Les arbres qui les longent sont au nombre d'environ 65.000, dont 20.000 platanes, 8.000 tilleuls, 4.000 érables, 3.500 marronniers d’Inde, 3.000 ormes blancs, 2.500 ormes sibériens et puis, des bouleaux, des charmes, des cerisiers, des frênes, des noyers américains, des tulipiers, des sapins, des pins, des chênes, etc. Au moins autant d’arbres embellissent les parcs et les jardins. L'histoire des allées de Turin commence en 1808, lorsque le « Consiglio degli edili » en trace le plan général mais elle enregistre un essor tout particulier, en 1814, grâce à l'architecte urbaniste Lombardi. Il faut préciser, toutefois, qu'au XVIIe siècle, de grandes routes rectilignes assuraient déjà la liaison avec les différentes résidences de la Maison de Savoie. Les projets devinrent de plus en plus raffinés et, en 1817, on décida la création des grandes allées qui encerclent la ville. La réalisation du projet d’aménagement procéda par étapes, en développant et en agrandissant progressivement les zones pour conférer à la ville un aspect à la fois agréable et grandiose. Le vert public Turin est la ville italienne la plus riche en vert public ! Plus de 15.000 mètres carrés (près de 15 mètres carrés par habitant). Elle est suivie de Rome (10 mètres carrés), Milan (9 mètres carrés), Palerme (5 mètres carrés), Bari (3 mètres carrés), etc. Turin compte 25 parcs qui s'étendent dans l'enceinte de la ville et sur la colline, dont le plus connu est le parc du Valentino (500.000 mètres carrés), le plus grand, celui de la Pellerina (837.220 mètres carrés, conçu en 1906) qui est aussi le parc urbain le plus grand d’Italie. Au total, le vert public de Turin est constitué de plus de 150.000 arbres, d'environ 85 espèces. Il serait souhaitable que la culture du vert conçue comme harmonie de l'esprit et de la structure urbaine se développe davantage chez les citoyens, dont bon nombre ignore souvent même les noms des parcs les plus importants: les parcs, ces amis salubres et silencieux qui embellissent et rendent plus attrayante la ville de Turin. Les places Turin est une ville de grandes places que vous pouvez contempler le long de votre parcours ; elles tracent l’histoire de l’agrandissement de la ville médiévale et leurs monuments constituent une histoire de la ville. Commencez par la place Carlo Felice, devant la Gare Porta Nuova, construite entre 1865 et 1868. La place a été réalisée à partir de 1822 au bout de l’axe de la via Roma ; elle est bordée de portiques, et comporte à l’Est la petite place Giuseppe Ludovico Lagrange  (monument du mathématicien, de Giovanni Albertoni, de 1867) et à l’Ouest la place Pietro Paleocapa (monument de l’ingénieur hydraulique, par Odoardo Tabacchi, de 1867). Elle est encadrée par la via Lagrange à l’Est et la via XX settembre à l’Ouest. Remontez la via Roma jusqu’à la place San Carlo, le « salon de la ville » édifié à partir de 1642, centre de Turin, lieu des grandes manifestations, bordée de quelques grands cafés culturels (Voir fiche 5). Regardez la décoration des palais qui la bordent, avec une alternance de frontons triangulaires et de frontons semi circulaires au-dessus des fenêtres. Au centre, statue équestre d’Emmanuel-Philibert (« caval’d  brôns »), de Carlo Marocchettti (1838), avec des bas-reliefs latéraux rappelant la bataille de Saint-Quentin (1557) et la paix de Cateau-Cambrésis (1559). En continuant encore la via Roma, vous arrivez à la place Castello, centre historique, politique et administratif de la Turin capitale du royaume de Savoie. Au centre, visiter absolument 1) le palais Madame (à droite sur la photo), construit  autour de l’ancienne porte romaine Praetoria, modernisé jusqu’au XVIIe siècle pour être la résidence des princesses royales, avec façade de Filippo Juvarra, au XVIIIe siècle (voir plus loin) ; 2) l’église sans façade de San Lorenzo, chef-d’œuvre de Guarino Guarini à partir de 1666, une merveille du baroque turinois ; 3) le palais Royal, construit et agrandi à partir de 1584 (visite obligatoirement guidée) ; 4) plus loin à l’Est de la place, après la Préfecture, le Théâtre Royal, reconstruit après l’incendie de 1936. Derrière le palais Royal, voir la place San Giovanni, avec la cathédrale, et au fond la porte romaine. Entre la place San Carlo et la place Castello, voir sur la droite le palais Carignano, encadré à l’Ouest par la petite place Carignano, avec le Théâtre Carignano, le restaurant historique du Cambio, et la statue de Vincenzo Gioberti, de Giovanni Albertoni (1859), et, à l’Est du palais, la place Carlo Alberto, bordée par la Bibliothèque Nationale Universitaire et ornée du monument équestre à Charles-Albert, de Carlo Marocchetti (1861). Vers l’Est, par la via Pô, on rejoint le Pô et la place Vittorio Veneto, projetée et construite entre 1825 et 1830 par l'Ingénieur Giuseppe Frizzi, dix ans après la construction du pont Vittorio Emanuele I (photo ci dessous). Il réussit avec une grande habileté à cacher la dénivellation de 7,19 mètres existant entre le pont et la rue du Pô. La perspective sur la colline, le Pont Vittorio Emanuele I et la Gran Madre di Dio est très agréable. Elle reste encore de nos jours la plus grande place d'Europe sans monuments. Et n’oubliez pas vers l’Est, les charmantes places Aiuola Balbo, espace vert agréable avec les monuments à Cesare Balbo et à Daniele Manin, de Vincenzo Vela (1856 et 1861) et la statue d’Eusebio Bava, de Giovanni Albertoni (1857), la place Cavour, reliée à la place Maria Teresa (petite place au charme très turinois et au pavage fait de galets du fleuve) par la petite via Rolando, réalisée en 1835, avec le monument à Carlo Nicolis di Robilant, de Giacomo Ginotti (1900), et la place Carlo Emanuele II (la place « Carlina »), avec le monument à Cavour, de Giovanni Dupré (1872) et avec ses nombreux palais. Vers l’Ouest, voyez au moins la petite et ancienne place Palazzo di Città, probablement ancien forum romain et ancienne place du Marché, au bout de la via Palazzo di Città, avec le monument néogothique à Amédée VI de Savoie, réédifiée en 1756 avec ses portiques, et la façade du palais de la Mairie. Plus loin, vous avez la place de Savoie, au centre de laquelle se dresse l’obélisque commémoratif de la loi Siccardi (1850) : « La loi est égale pour tous ». Plus loin encore, allez voir la place Statuto, au bout de la via Garibaldi, de 1864, avec le monument commémoratif de l’ouverture du tunnel du Fréjus (Luigi Belli, 1879). Revenez par la place Solferino, aux limites de l’expansion baroque de Turin, ornée du monument en marbre à Giuseppe La Farina (1884) et du monument équestre au Duc de Gênes (1877). Et bien sûr vous verrez le « balòn », le marché de la place de la Repubblica (1819). Bonne promenade ! 4) Gianduja Origine, histoire, tradition du masque de Turin Une version le fait naître vers 1630 de marionnettistes génois, sous le nom de « Gerolamo », Jérôme, mais le Doge de Gênes s’appelait ainsi, la satire aurait pu le frapper,  et les marionnettistes auraient alors changé son nom. Selon une autre version, le masque piémontais le plus important est né en 1789, de l'imagination du marionnettiste Gian  Battista Sales qui, à l'époque, tenait la vedette avec sa marionnette « Gironi ». Toutefois, à cause des possibles rapprochements vaguement anti-napoléoniens que l'on aurait pu faire avec le nom du frère de l'empereur, Jérôme (Gironi qui en est la traduction en piémontais),  la marionnette dut changer son nom. L'année suivante, Sales découvre à Callianetto, un petit pays riant sur les collines d’ Asti, où se trouve le fameux « ciabot » (cabane de berger ou du vigneron, « cahute » ou cabaret), un certain « Gioan d'la douja » (Jean de la chope) que l'on appelait ainsi parce qu'en entrant dans un bistrot il commandait toujours une chope (douja. Mais « Douja » est aussi un prénom féminin…). « Gioan d'la douja » est un paysan sympathique, bon garçon, sincère, perspicace, rusé, bien bâti. Il porte une veste de drap grossier marron, ourlée de rouge, une chemise de toile à plastron avec des dentelles, une cravate verte, un pourpoint violet et un pantalon de futaine vert, et arbore, sur sa tête, une perruque noire, et un tricorne d'où sort une petite natte recourbée vers le haut nouée à son extrémité, avec un ruban rouge. Le nom de « Gioan d'la douja » fut bientôt abrégé en « Gianduja » et la marionnette remporta un tel succès qu'elle ne tarda pas à devenir le masque de Turin, après une brillante carrière théâtrale à Gênes (Il conte Ugolino),  à Cuneo où il jouait un vilain dans le drame La principessa Mirabella, ovvero Qual è la cosa che fa più piacere alle donne ; il était encore l’aide de camp d’un prince indien qui se transformait en philosophe dans La presa di Delfi. Gianduja est donc un honnête homme, gai, plein de bon sens et de courage, qui aime le bon vin et la bonne chère. C'est le personnage populaire, toujours présent aux nombreuses manifestations turinoises. Sa compagne s'appelle « Giacometta ». À partir de 1860, il se transforma en emblème de l’Unité italienne et inspira La Giandujeide, une immense fête sur la place Vittorio Veneto. Après avoir été le cheval de bataille de Giovan Battista Sales et de Gioacchino Bellone, il finit dans les mains de Luigi Lupi, marchand de Ferrare qui, en 1783 tomba amoureux de la fille d’un marionnettiste, ferma son magasin et la suivit sur la route du théâtre ; de là naquirent des générations de marionnettistes encore aujourd’hui en activité qui firent survivre Gianduja que Luigi Lupi adopta après avoir rencontré le vieux Gioacchino Bellone dont il devint l’associé. Actuellement, Turin a deux représentants de Gianduja : l'un d'entre eux est choisi chaque année par le Conseil de la « Famija Turineisa », l'autre est interprété par le Président de J'Associassion Piemonteisa, Andrea Flamini. Les deux Associations souhaitent offrir à la ville une image de Gianduja, comme synonyme de fête et de gaieté. Et le chocolat de Turin est le « Gianduiotto ». Goûtez ! Le Président de l'Associassion Piemonteisa a constitué - et dirige - la Compagnia per le tradizioni popolari della città di Torino. (Compagnie pour les traditions populaires de la ville de Turin). Son riche répertoire est constitué de chansons, de musiques, de danses traditionnelles de notre Piémont (gigues, « monferrine », courantes) et son spectacle a été présenté aux Festivals nationaux et internationaux les plus importants, en faisant honneur à la ville et à la région. Grâce à l'Associassion Piemonteisa, on a recommencé, depuis 1971, à fêter dignement le Patron de Turin, Saint Jean, le 24 Juin. Le Musée de la Marionnette de Grugliasco est maintenant très important. 5) Quelques Cafés historiques de Turin et autres bonnes adresses Le touriste qui arrive à Turin est immédiatement captivé par le charme des nombreux cafés et établissements historiques qui existent encore dans la ville. En effet, à Turin, le café est surtout une institution du XIXe siècle qui survit et prospère, en témoignant de la force de sa tradition et de la vocation historique et culturelle de la capitale piémontaise.  La tradition et l'histoire survivent encore de nos jours, dans certains anciens établissements historiques, tels que : Del Cambio, Al Bicerin, Baratti, Fiorio. Platti, San Carlo, TaTino, Mulassano, San Giorgio (parc du Valentino). Dans leurs salles, en dégustant un verre de liqueur ou un thé, s'accompagnant d'une exquise petite pâtisserie, ou bien en buvant tout simplement un café ou un chocolat, les hommes politiques d'autrefois discutaient le sort du royaume d'Italie, les artistes prenaient des rendez-vous et la riche bourgeoisie traitait les affaires.  Le Caffè pasticceria Al Bicerin (Piazza della Consolata, 5- 10122 Torino Tél. : (011) 4369325) Ce café d'une valeur historique indéniable est né en 1763, reconstruit au XIXe siècle dans la même forme. À l'intérieur, le temps n'a rien changé. C'est ici qu'on a servi pour la première fois le « Bicerin » (le petit verre, de chocolat parfumé). La tradition a été conservée et on peut y déguster cette boisson, comme le faisaient Cavour pour être tranquille, Crispi ou Alexandre Dumas… Le Caffè ristorante Del Cambio (Piazza Carignano, 2 – 10123 Torino. Tél. : (011) 546690) Sur la place devant le Palais Carignano. siège du premier Parlement italien, il voit le jour en 1757. L'ambiance de cet établissement élégant est très raffinée : de grands miroirs, des décorations, des stucs, des fresques, des peintures sur verre de Roberto Bonelli. Il compta parmi ses illustres clients, surtout, le Comte de Cavour, dont la place habituelle, face au Parlement d’alors, est signalée par une plaquette. Aujourd'hui, le Del Cambio ne fait que service de restaurant (public du théâtre voisin). Le Caffè gelateria Fiorio (Via Po, 8 – 10123 Torino. Tél. : (011) 8170612) Sous les arcades de la rue Po, Fiorio - né en 1780 - était le café de la « crème » de Turin, fréquenté par la noblesse, les diplomates, les intellectuels que l'on appelait « le café des réactionnaires et des Machiavelli ». Dans cet étrange creuset naissait l'opinion publique de Turin. si bien que la question que l'on posait habituellement était : que dit-on chez Fiorio ? Le Caffè San Carlo (Piazza San Carlo, 156 – 10121 Torino. Tél. : (011) 5617748) Il fut inauguré en 1822 sous les arcades de la place, sous le nom de Caffè di Piazza d’Armi, et rouvert en 1837  après quelques mois de fermeture pour activités subversives. Ce fut le premier à adopter l’éclairage au gaz. Ce fut le café des professeurs d’Université, des journalistes, des écrivains, des artistes, une des places fortes du Risorgimento par opposition aux « codini », les conservateurs du temps. On y retrouvait Massimo d’Azeglio, Cavour, Lamarmora, Rattazzi, Giolitti, Crispi, Alexandre Dumas. C’est là que le jeune Gramsci eut l’idée de créer « L’Ordine Nuovo » ; y venaient Croce, Pastonchi, De Amicis, Solmi, Casorati, Gobetti, Luigi Einaudi, Carlo Levi, les peintres … Endommagé par les bombardements de 1944, il rouvre en 1963 et redevient en 1979 le « salon de Turin ». Le Caffè Platti (Corso Vittorio Emanuele, 72 – 10128 Torino. Tél. : (011) 535759) ouvert en 1870, à proximité du prestigieux Lycée d'Azeglio, le Caffé Platti a compté parmi ses clients habituels le Sénateur Giovanni Agnelli, fondateur de FIAT, Luigi Einaudi et Cesare Pavese. Après le bar style Louis XVI, la salle du café est au contraire baroque, en couleurs pastel des années ’30, avec des tables rouges en marbre de Vérone, et un peu d’Art Déco. Le Caffè confetteria Baratti e Milano (Piazza Castello, 29 – 10123 Torino. Tél. : (011) 5621481), ouvert en 1875 par Ferdinando Baratti et Edoardo Milano, entre la Galleria Subalpina et la Place Castello, cet établissement s'imposa immédiatement par sa classe, si bien qu'il reçut le titre ambitionné de Fournisseur de la Maison Royale. Gozzano y venait et chanta les belles turinoises qui y passaient. Il fut restauré en 1909 par Giulio Casanova et Edoardo Rubino qui en firent la splendeur encore existante. Repas de midi raffinés et peu chers ! Le Caffè Torino (Piazza San Carlo, 204 – 10123 Torino. Tél. : (011) 547356 – 545118) Sous les arcades de la place, il a été inauguré en 1903. Un salon élégant où la bonne société de hier et d'aujourd'hui aimait et aime encore s'attarder. Depuis toujours synonyme d'élégance et de service impeccable. Il fut un des lieux préférés de ceux qui firent le Risorgimento. Plus tard, y venaient Cesare Pavese, Luigi Einaudi, Giovanni Agnelli et les autres chefs d’industrie. Lieu raffiné où on se trouve toujours bien. Le Caffè Mulassano (Piazza Castello, 15 – 10123 Torino. Tél. : (011) 547990) Situé sous les arcades de la place Castello, vers la rue Po, il a été ouvert en 1907. Il offre une ambiance particulièrement raffinée et accueillante, avec ses marbres, ses onyx, ses décorations florales en bronze, ses plafonds à caissons en bois et cuir. Autrefois Mulassano était le point de rencontre de la Cour et des artistes du Teatro Regio. Restauré fin années ’70. … et beaucoup d’autres que vous expérimenterez au passage sur une place, dans une rue. Buon Bicerin ! Liste de quelques points de vente et de restauration  Self :  BREK , piazza Carlo-Felice . Cadre assez agréable ; prix raisonnables, bonne cuisine. Fermé  le  dimanche.            BREK, piazza Solferino (angle via Santa Teresa, 23), toujours ouvert., avec ses étages décorés.            TORINO UNO , 43 via Lagrange; 11h 45-14h 30 ; 19h-21h.un lieu assez banal mais propre où l'on mange honnêtement pour une somme modique. Fermé le dimanche.            COSSOCOLO , 9 via Garibaldi : décor banal pour repère à jeunes et à touristes...mais de très bons panini, tiramisu`, glaces.. Restaurants  :         PORTO DI SAVONA , piazza Vittorio Veneto, 2 : BARATTI E MILANO, 29 piazza Castello, dans la Galleria  Subalpina. Pâtissier mais surtout confiseur renommé ; on y trouve  la crème type Gianduia (dont la fameuse Nutella est la version industrielle ),  les petits chocolats dont Turin s' est fait la spécialité, appelés Gianduiotti  ainsi qu' une grande variété de bonbons, caramels, dragées...On peut y déjeuner pour une vingtaine d’euros. Cadre exceptionnel à voir. Réserver ! Bars , pâtisseries , glaciers , confiseries (Voir aussi la fiche « Cafés de Turin ») :           AVIGNANO, confiserie, 50, piazza Carlo-Felice (demandez le Croccante Gentile !  )   ELENA, 5 piazza Vittorio Veneto, de style Liberty ... mais l' entretien est négligé ; fréquenté par les étudiants  (l' université n'est pas loin ).   IL BICERIN, piazza della Consolata . Il bicerin  étant « le petit verre » (il bicchierino) en piémontais. Or donc, petit verre de quoi ?  De  cacao, café et crème ... qu'on lape à petites goulées dans un décor quelque peu désuet (et vaguement fané) , mais qui a le mérite de ne pas être ripoliné ! Attention quelquefois à la file d'attente. En face, l' église de la  Consolata  ( y entrer pour l'intérieur baroque ). Très recommandé ainsi que le PETIT RESTAURANT VENITIEN qui est à côté.   NEU CAVAL D’  BRONS, piazza San Carlo, ancien mais bien ripoliné ; deux grandes salles élégantes pour papoter en  sirotant... ou, si le temps le permet, s' installer aux tavolini   sous les arcades en goûtant les couleurs  et les formes de la place .           PEPINO, 8 piazza Carignano ; lorsque vous aurez admiré la façade austère  bien qu'ondulante du Palazzo Carignano  - typique baroque piémontais - dans lequel siégea le premier Parlement de l'Italie Unifiée, vous pourrez pénétrer dans un de ces « salons de la politique » de début  de siècle. La gelateria est un  lieu  chic (et cher ), BCBG où se retrouvent toujours aujourd'hui  ces messieurs de la politique. Le chocolat y est excellent et vous y trouverez également panini , pâtisserie et glaces. Merveilleux pour les amoureux  fortunés...    San  Carlo , sur la place du même nom  au  n° 156, un grand classique parmi les caffè  historiques.    STRATTA,  191 Piazza  San Carlo ; pâtisserie avec grand choix de gâteaux. Demandez leurs bignè  et les caramelle alla goccia di gelatina . Dans tous les cas , vous pourrez demander la specialità della casa après vous être installés dans les arrière-salles (saletta) , souvent délicieuses de charme désuet... Les magasins :                   Via Roma ; la plus belle, la plus chic... Le bon goût et les grands noms y règnent. À vos cartes bancaires ! Sur la piazza San Carlo, ne manquez pas Paissa (face au Neus caval d’ brons ) : une très belle épicerie fine, dans laquelle vous trouverez de tout, mais avant tout des produits piémontais, comme cette sauce piquante appelée bagnet du diau ; ne  laissez pas passer les sott'olio : champignons, légumes en mélange, fromages, et les adorables carciofini (petits artichauts), ni les crèmes destinées à accompagner les pâtes. On sera patient devant vos  hésitations ....                   Via Lagrange : assez banale  à première vue, la rue du célèbre mathématicien comporte plusieurs points de vente intéressants : non loin de la piazza Carlo Felice, on rencontre  La Baita del Formaggio : des  spécialités fromagères de toutes les régions d' Italie ; La Casa del MaIale : charcuteries ; et des pâtes, des pâtes, de toutes formes et couleurs chez Filippi. Au n° 34 , la pâtisserie Gertosio et ses gâteaux et torte d'ancienne tradition . À peu près au niveau de la piazza San Carlo, vous pourrez vous baguenauder dans le Centro Commerciale Lagrange, où l' on trouve à peu près tout : mode , parfums , un intéressant magasin de jouets, un rayon assez bien fourni en casalinghi (casseroles , cafetières...), et dans les derniers étages, un grand choix de T-shirts…     Via Pietro Micca , bordées d' arcades  d'un côté , très élégante également. .. On y trouve de bonnes librairies.                  Via Garibaldi : plus « moderne » et plus « populaire », elle est piétonne, après avoir été une des premières rues européennes à jouir d’un trottoir. Beaucoup de magasins très abordables et quelques antiquaires en recoin… Au n° 17 voir la Casa Bertolotti et au n°23, le Palazzo Durando di Villa, avant  de pénétrer, au n°25, dans la petite Cappella dei Mercanti, très belle chapelle baroque, munie d’un calendrier perpétuel unique.                  Via Po : la seule (ancienne) rue du centre à être oblique  avec la rue Pietro Micca – ne respecte pas le plan en échiquier –, car destinée à ouvrir une perspective du Palais Madame jusqu'au pont et au-delà du Pô. Ses commerces sont plus modestes, néanmoins il s' en dégage un très grand charme. Un charmant marchand de bonbons, dragées, etc.  Via Maria Vittoria: au n° 6 les amateurs de vins  piémontais et de grappa  (eau-de-vie)  se retrouveront aux Cantine Marchesi di Barolo. Les gourmands chercheront aussi Steffanone... Piazza della Repubblica, sous les arcades à dr. en arrivant : une épicerie et marchand de vins fournie de tous produits pas chers. À TURIN, un magasin original pour faire ses courses. La coopérative « Mondo Nuovo », qui existe dans toute l’Italie, est une organisation non commerciale fondée à Turin en 2001 pour sensibiliser les citoyens à une plus grande attention aux conditions de vie et de travail des peuples du Sud du monde, en faisant une promotion du commerce équitable et solidaire pour la construction d’une économie de justice. Vous y trouverez plein de choses intéressantes. Adresse : Via XX Settembre 67 (la rue est la parallèle gauche de la via Roma, de Corso Vittorio Emanuele à Corso Regina Margherita). Voir Plan. 6) Histoire de la FIAT 1er juillet 1899 : création de la FIAT (Fabbrica Italiana Automobili Torino) dans le Palais Bricherasio (aujourd’hui musée et expositions) ; il y a 9 fondateurs, dont : le Comte Bricherasio, le marquis Ferrero ; le Secrétaire du Conseil d’Administration est Giovanni Agnelli, né le 13 août 1866, fils d’un riche propriétaire agricole. Le capital est de 800.000 lires (4000 actions de 200 lires dont 1200 sont contrôlées par les fondateurs), 153 ouvriers. Production : la FIAT 3 ½ CV : prix : 4200 lires. En 1901, production de 73 voitures. La production automobile est alors dispersée en des dizaines de petites usines (la Diatto …). 1901 : G. Agnelli devient Administrateur délégué et la FIAT s’insère dans la vie sociale et politique de la ville ; elle intervient pour obtenir des subventions à la production automobile et des protections douanières. C’est la période de la première révolution industrielle du premier Ministre Giolitti. 1905 : la valeur en bourse de la FIAT est de 30.400.000 lires ; l’action FIAT vaut 2450 lires en 1906. G. Agnelli possède 12.500 actions et 29.850 à un prête-nom, gérées par la Banque Commerciale Italienne (Banque Toeplitz). Les banquiers anglais proposent de racheter la FIAT pour 50 millions. En 1906, Agnelli va en Amérique à Détroit pour étudier les nouvelles techniques américaines de production. Entre 1907 et 1910 : la production s’étend à des canots et à des embarcations à moteur, aux moteurs pour sous-marins ; le réseau commercial se développe. La FIAT prend le contrôle de sa rivale Ansaldi et du marché italien, elle est dénoncée pour concentration illicite le 23 juin 1908, mais a la protection de Giolitti séduit par le dynamisme d’Agnelli qui obtient un non-lieu le 22 mai 1912. La FIAT est devenue le « bras séculier » du giolittisme, comme Ford réussit à l’être plus tard pour le gouvernement Roosevelt ; c’est un État dans l’État ; elle pratique un libéralisme joint à une grande ouverture sociale aux problèmes des classes populaires. L’ouverture à gauche sera une donnée presque constante de la politique FIAT, et les ouvriers de la FIAT constituent une aristocratie ouvrière dotée d’un très bon salaire. En 1912 : le salaire passe à 9 lires par jour et Agnelli propose un contrat de travail avec 6% d’augmentation, une réduction d’horaires à 55h1/2 et le samedi anglais en échange de la suppression de la Commission Interne, de la possibilité de licenciement sans préavis et de pratiques de conciliation avant chaque grève. Les ouvriers refusent, d’où des grèves dures et des concessions d’Agnelli en 1913 (contre les « durs » de la Ligue Industrielle patronale). Introduction du taylorisme : la FIAT produit le premier modèle de voiture utilitaire, la Zero (8000 lires, 65 Kmh). La production passe de 10 à 25 voitures par jour. Pour la guerre de Libye (1912), la production du camion FIAT 15 passe de 82 à 624 unités. 24 mai 1915 : L’Italie entre en guerre. La FIAT assure 50% du matériel militaire italien avec 4300 ouvriers (3251 véhicules en 1913) : véhicules divers, moteurs d’avion et de sous-marins ; les ouvriers travaillent le samedi, payés 50% en plus. Cela permet de résister à l’offensive autrichienne du 15 mai 1916 ; 1000 autocars emmènent au front 122.000 hommes en 3 jours. La production monte à 176 véhicules par jour (16.542 véhicules en 1918). La FIAT a 36.000 ouvriers en 1918. le salaire à la pièce est de 16,6 lires par jour. Agnelli est appelé le « Napoléon de l’industrie automobile européenne » et même les socialistes révolutionnaires (Antonio Gramsci) reconnaissent sa fonction : une grande classe industrielle contre une classe ouvrière aguerrie. 1919-1920 : les deux  « années rouges » : grèves, occupations des usines par les Conseils d’Usine animés par les communistes parviennent à l’accord du 25 septembre 1920. Agnelli donne sa démission ; il est rappelé même par les ouvriers et redevient Président effectif de la FIAT avec Vittorio Valletta à la comptabilité. Il prend le contrôle du quotidien turinois « La Stampa », en lui conservant son indépendance et sa dignité. 1921 : construction du Lingotto pour répondre à une croissance industrielle mondiale, inauguré le 22 mai 1923 (50.000 m2 au sol, 5 niveaux). En 1924, Fiat produit 24.000 véhicules automobiles, malgré la crise mondiale et développe le secteur aérien. Agnelli est Sénateur du Royaume, mais il ne va qu’une fois au Sénat, il est « fasciste à Rome mais antifasciste à Turin », il se sert du fascisme. Il relève la Stampa, suspendue par le fascisme en 1926. 1925 : Fiat sort la 509. 1927 : elle crée L’IFI (Institut Financier Italien) qui gère la FIAT et d’autres activités. Salon de l’automobile. 1932 : accord avec l’URSS : Agnelli va à Moscou pour inaugurer l’usine de Kaganovic construite par la FIAT. Ouverture de l’autoroute Turin - Milan. Production de la 508 (la « Balilla »). 1936 : production de la 500 (la « Topolino »), la plus petite utilitaire du monde. Agnelli est contraint d’adhérer au parti National Fasciste, mais il fait récupérer « les heures perdues pour les manifestations fascistes ». Il fournit les avions de chasse CR 32 et les bombardiers BR 20 pour la guerre d’Espagne. 1939 : construction de la Mirafiori, 25.000 ouvriers. Agnelli manifeste une hostilité toujours plus grande au fascisme (Mussolini a signé l’alliance avec l’Allemagne, qui fait une concurrence directe à la FIAT). En 1943, Agnelli est favorable au Roi qui fait arrêter Mussolini ; son fils Gianni entre dans le Corps Italien de Libération ; il a des rapports secrets avec les Alliés. Giovanni Agnelli est épuré en 1945 mais aussitôt réintégré dans sa charge de Sénateur. Il meurt le 16 décembre 1945 à 79 ans, « le plus grand artisan de la Bourgeoisie italienne ». Le 30 juillet 1942, le siège de la FIAT est passé du Lingotto au cours Marconi. 1946 : Vittorio Valletta est Président de la FIAT et l’architecte de la nouvelle FIAT. Il en démissionne en 1966, date à laquelle il est nommé Sénateur à vie par le Président de la République. 1955 : production de la 600 : on entre dans l’ère de l’automobile. Boom économique et besoin de main d’œuvre, d’où migrations massives du Sud au Nord : entre 1950 et 1960, Turin reçoit 700.000 immigrés du Sud. 1963 : La FIAT encourage le gouvernement de centre-gauche, auquel participe le puissant Parti Socialiste qui a rompu son alliance avec le Parti Communiste Italien. 1964 : production de la 850. 1er mai 1966 : Gianni Agnelli (« l’Avvocato », le petit-fils du fondateur) reprend la direction de la FIAT jusqu’en 1997 ; le délégué général est Gaudenzio Bono. Accords avec l’URSS pour la construction de Toglattigrad. La FIAT contrôle la Ferrari, la Lancia (1969), l’Autobianchi, l’OM, la Borletti, l’Innocenti et plus tard l’Alfa Romeo (1986). Développement parallèle des secteurs nécessaires à la production de voitures : pneus, essence, pièces de rechange, routes et autoroutes, usines d’assistance, garages … FIAT prend le contrôle du « Corriere della Sera » de Milan. Années 1970 : La FIAT prend le contrôle de la Rinascente (distribution), de la Toro Assurances et de la Gemina ; elle commence à les revendre à partir de 1992. Elle contrôle la « Juventus », l’équipe de foot de Turin. En 1971, elle produit la 127, et installe en Pologne une seconde usine. En 1973, production de 1.800.000 voitures FIAT et Alfa. En 1980 : 1.400.000 voitures dont 1.200.000 pour la FIAT avec 140.000 ouvriers. 18 octobre 1980 : Une manifestation de 40.000 cadres de la FIAT met fin à la grève qui durait depuis 35 jours. C’est le début d’une nouvelle période de succès pour l’entreprise. 1983 : production de la Uno en janvier, fabriquée avec de nouveaux robots ; en 1988, production de la Tipo. 1989 : la FIAT est à son apogée : 15% du marché international, 60% du marché italien ; presque 300.000 employés dont 201.000 dans l’automobile ; 3600 milliards de lires de profit net. Facturation en France : 40 milliards de francs. Le groupe FIAT représente 4% du PIB italien. 1991 : Gianni Agnelli est nommé Sénateur à vie. 1993 : année noire de la FIAT : perte nette de 1700 milliards de lires. Pour la première fois, de nouveaux associés non membres de la famille Agnelli entrent dans le C.A. de la IFI, dont l’Aga Khan. Lancement de la Punto. 1994 : reprise : 1800 milliards de lires de profit. 1995 : nouveau boom : facturation de 75.500 milliards de lires et 3400 milliards de profit. Production de la Bravo / Brava. 1996 : Giovanni Agnelli a 75 ans et abandonne la Présidence à Cesare Romiti avec qui il travaille depuis 22 ans et qui démissionnera en 1998. Administrateur délégué : Paolo Cantarella. La FIAT est présente sur les 5 continents. Nouvel accord avec la Gaz russe (automobiles). Juin 1997 : le siège de la FIAT revient au Lingotto restauré par Renzo Piano qui y installe aussi un grand magasin, une salle de conférences (la « Bulle » qui a accueilli le  G8) et la Pinacothèque Agnelli comportant les 25 tableaux donnés par la famille (Matisse, Manet, Renoir, Canaletto, Bellotto, Picasso, Severini, Balla). Facturation des 6 premiers mois : 45.000 milliards de lires. 243.895 employés (4500 de plus qu’en 1996). Giovannino, neveu de Giovanni meurt d’un cancer à 37 ans en décembre. C’était l’héritier choisi par Giovanni. 1998 : Romiti est remplacé à la Présidence par Paolo Fresco. La FIAT a  200 entreprises (dont 85 en Italie), 244.000 employés (dont 132.000 en Italie), produit 2.800.000 véhicules, a une facturation de 90.000 milliards de lires et un bénéfice de 4000 milliards. 1999 : La FIAT fête son centenaire par de grandes manifestations à Turin et ailleurs. Années 2000 : la famille est affectée par des deuils, Edoardo, le fils de Giovanni, se suicide en 2000. Giovanni décède à 81 ans le 24 janvier 2003 ; c’est la fin d’une époque : il avait été le « seigneur des patrons » et un symbole pour toute l’Italie qui le pleure, ouvriers de FIAT en premier lieu, pour qui c’était un adversaire loyal. La situation de la Fiat s’est fragilisée, elle n’est plus que la 7e puissance automobile mondiale. Mais elle tient et les Agnelli en restent les maîtres (malgré les 20% laissés à la General Motors par l’accord de 2000, annulé depuis). Et Turin y tient. Le frère cadet de Giovanni, Umberto, lui succède à la Présidence jusqu’au 27 mai 2004, date de son décès. Il est remplacé à la Présidence par Luca Cordero di Montezemolo, en mai 2004 ; l’administrateur délégué est Sergio Marchionne, le Vice-Président John Elkann (né en 1976), petit-fils de Gianni Agnelli et héritier de la famille. La direction de la Fiat est en procès pour agiotage dans la conversion d’un prêt bancaire de 3 milliards d’euros de 2002, afin que la famille Agnelli conserve la direction de l’entreprise. En 2015, L’ad est toujours Sergio Marchionne : récemment (Cf. La Repubblica , 8 juin 2015), il annonçait qu’il était prêt à renouveler son mandat d’ad qui s’achève en 2018. Il souhaite trouver un partenaire (américain ?) avec lequel il pourrait vendre de 13 à 15% des voitures dans le monde.
Gianduja : cher clocher, c’est un coup mortel pour nous. Tour de Palazzo Vecchio : Pas du tout…Tu es maître de ton ventre et de manger chez moi quand tu veux, bien qu’en 5 ans tu ne m’aies même pas dit si je voulais accepter. Le mauvais coup est pour cette femme qui sera obligée de jeûner beaucoup avant qu’on la voie décharger le panier de la Capitale.
Gianni Agnelli
Lorenzo Delleani, I fondatori della FIAT (1907)
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