4.3. L’histoire des villes italiennes : Venezia
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Le Maire de Venise interdit une exposition de photos contre les grands paquebots dans la lagune ! Le photographe vénitien Gianni Berengo Gardin avait prévu d’organiser au Palais Ducal à partir du 18 septembre une exposition de 27 photographies en noir et blanc contre le passage à Venise des grands paquebots, que dénoncent les comités vénitiens regroupés sous le nom de NoGrandiNavi. Le Maire de Venise, Luigi Brugnaro (centre-droit) a décidé d’interdire cette exposition. Elle s’est donc réinstallée dans le « magasin Olivetti » de la Place Saint Marc jusqu’au 6 janvier prochain. C’est le FAI (Fondo Ambiente Italiano - Fond Italien pour l’Environnement) qui a repris l’initiative de cette exposition, réalisée par Alessandro Mauro et inaugurée le 22 octobre dernier. C’est le FAI qui gère à Venise le « magasin Olivetti » de la Place Saint Marc. Le président du FAI, Andrea Carandini a déclaré : « Les grands navires à Venise sont le symptôme d’une maladie qui touche aussi d’autres villes italiennes, mais Venise est la plus fragile ; le tourisme de masse est en train d’emporter les villes d’art. J’ai lancé un appel au ministre Franceschini (ministre des Biens Culturels) et au président Renzi pour qu’ils interviennent au plus vite pour réglementer un flux désormais hors de tout contrôle ». La fondatrice du FAI, Giulia Maria Crespi a fait l’éloge des militant des centres sociaux vénitiens pour leur activité, et le photographe a dit avec humour : « Je regrette toujours que quelqu’un se donne un coup de bêche sur le pied. Je regrette donc aussi pour le Maire de Venise. Mais je lui suis très reconnaissant parce que, en bloquant mon exposition au Palais Ducal, il m’a rendu un grand service : tous les journaux italiens et étrangers (Le Monde, le Guardian, El Pais, New York Times et beaucoup d’autres) en ont parlé abondamment. Il est probable que, s’il n’y avait pas eu toute cette attention de la part de la presse, l’exposition aurait été vue par beaucoup moins de personnes. J’étais troublé surtout par la pollution visuelle. Voir ma Venise détruite dans de telles proportions et transformée en un jouet, un de ces clones en carton- pâte comme à Las Vegas, me troublait profondément ». Le professeur Carandini a aussi déclaré : « J’ai cherché le maire ces derniers jours pour instaurer un dialogue, mais il l’a refusé ». Luigi Brugnera a justifié son interdiction en prétextant qu’il voulait jumeler l’exposition à celle de son projet de creuser le canal Victo-Emmanuel qui permettrait aux navires de croisière de passer dans la lagune sans s’approcher de la Place Saint Marc. « Ainsi – a déclaré le président du FAI – on propose des creusements de canaux qui sont délétères, pour maintenir ces monstres à l’intérieur de la lagune, au lieu de les placer hors de la lagune, comme nous le proposons. Cela ferait perdre au port le monopole qu’il a actuellement et il devrait faire alors des adjudications à d’autres organismes ». Voilà un nouvel épisode de la lutte des Italiens contre le passage des grands navires dans la lagune et à proximité de Saint Marc, ce qui ne rapporte rien aux Vénitiens car ainsi les voyageurs peuvent photographier la basilique sans descendre de leur bateau. Mais  qui cherche à entraver cette lutte ? le maire de la ville. Et pour de simples raisons d’argent. (Vous trouverez une dizaine de photos de cet événement dans Il Fatto Quotidiano du 23 octobre, d’où sont tirées ces informations).                                                                        Jean Guichard, 23 octobre 2015