Poésie en musique - chapitre 37
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Chapitre 37 Pier Paolo Pasolini et Eugenio Montale 1) Pier Paolo Pasolini (1922-1975) Nous avons déjà traité ce sujet, vous trouverez le dossier «  Les chansons de Pier Paolo Pasolini  » dans le dossier [CHANSON]. Pour la biographie de Pasolini, voir aussi sur ce site le chapitre 10 de notre livre «  Vingt-deux portraits d’une autre Italie  :  Pier Paolo Pasolini, quelle présence aujourd’hui  ?, 2019)» 2) Eugenio Montale (1896-1981) Eugenio naît à Gênes le 12 octobre 1896, dans le palais de ses parents Domenico Montale et Giuseppina Ricci, famille de bonne bourgeoisie copropriétaire d’une usine de produits chimiques qui fournissait entre autres la Veneziani en produits de peinture de protection, où travaillait Italo Svevo, gendre du propriétaire. Il commence ses études dans le collège des Barnabites, un ordre de clercs réguliers créé en 1533 qui se consacrait à l’enseignement, et à cause de sa santé précaire il fut orienté vers des études techniques plus courtes  ; il passe donc en 1915 son diplôme de comptabilité. Mais pour satisfaire ses goûts littéraires, il fréquente beaucoup les bibliothèques de la ville et il suit les cours privés de philosophie de sa sœur Marianne  inscrite à la Faculté de Lettres et Philosophie. Il se passionne aussi pour le chant, qu’il travaille avec un baryton, et pour la musique. C’est donc un autodidacte, riche de connaissances littéraires, de Dante à D’Annunzio, et musicales. La guerre éclate en 1915, et il est déclaré apte au service militaire malgré son mauvais état de santé, il est affecté à Novare, obtient le grade de sous-lieutenant et part pour le front dans la région de Trente. Quand arrive le fascisme, il prend ses distances culturelles en signant le Manifeste des intellectuels antifascistes de Benedetto Croce en 1925, expression aussi d’un pessimisme existentiel qui survivra au fascisme. Il obtient en 1927 un poste de rédacteur auprès des éditions Bemporad, et rencontre le milieu culturel dans lequel va se renouveler la poésie italienne, la revue La Voce avec la présence de poètes comme Saba, Ungaretti, CardarelliMontale avait déjà publié en 1925 Ossi di seppia, chez l’éditeur antifasciste Piero Gobetti, et il est appelé en 1929 à diriger le Cabinet scientifique littéraire G.P. Vieusseux, où il fut choisi parce que seul candidat non inscrit au Parti National Fasciste, mais expulsé pour la même raison par le gouvernement l’année suivante.. Montale entre Drusilla Tanzi et Gerti Frankl. Montale et Drusilla -1960. Il collabore à la revue Solaria, qu’il contribue à fonder en 1926 avec un groupe d’autres intellectuels comme Leone Ginsburg, Giacomo Debenedetti, Sergio Solmi… et qui fera connaître en Italie les grands romans américains (Hemingway, Faulkner), anglais (Joyce, Eliot, Virginia Woolf), russes (Majakovskij, Esenin, Pasternak), français (Proust, Valéry, Gide), italiens (Svevo, Vittorini, Gadda, Pavese), d’Europe centrale (Rilke, Kafka, Thomas Mann, Zweig) et diffusera la poésie de Montale, Ungaretti, Saba… La revue ferme en 1934 sous les coups de la censure fasciste. Montale fréquente alors des intellectuels comme l’américaine Irma Brandeis (1905-1990), avec laquelle il a une relation amoureuse terminée en 1938 (elle sera la Clizia de ses poésies), Drusilla Tanzi (1885-1963, la «  Mosca  » de son œuvre), avec laquelle il vit à partir de 1939 et qu’il épousera en 1962 (elle sera la Xenia de ses poésies), il fut l’ami de l’autrichienne juive Gerti Frankl (1902-1989) à laquelle il dédie plusieurs poésies. Antifasciste, après la guerre il adhère brièvement au Partito d’Azione, puis, dit-on, au Partito Repubblicano Italiano. Il avait été nommé Sénateur à vie en 1967 par le Président Giuseppe Saragat. À partir de 1948, Montale passe sa vie à Milan, rédacteur et critique musical du Corriere della Sera et d’autres publications. Il publie en 1956 La bufera et  en prose La farfalla di Dinard, puis en 1969 Fuori di casa, une anthologie de ses reportages. Drusilla meurt un an après leur mariage, et Montale vit alors avec l’assistance dévouée de sa gouvernante, Gina Tiossi (1922-2014), qui l’accompagne même à Stockholm en 1975 pour recevoir le prix Nobel de littérature. Il avait aussi traduit John Steinbeck, Herman Melville, T.S. Eliot, W.H. Hudson et quelques pièces de Shakespeare. En 1966, Montale sort ses réflexions sur l’évolution contemporaine de la culture, Auto da fé, son recueil de poésies dédié à sa femme, Xenia, suivi de Satura en 1971. Il meurt dans une clinique de Milan le soir du 12 septembre 1981  ; ses funérailles sont célébrées dans le Dôme de Milan par le Cardinal Carlo Maria Martini. Eugenio nasce a Genova il 12 ottobre 1896, nel palazzo dei genitori Domenico Montale e Giuseppina Ricci, famiglia di buona borghesia comproprietaria d’una fabbrica di prodotti chimici che riforniva tra altri la Veneziani in prodotti di pittura di protezione, dove lavorava Italo Svevo, genero del proprietario. Comincia gli studi nel Collegio dei Barnabiti, un ordine di chierici regolari creato nel 1533 che si dedicava all’insegnamento, e per la sua salute precaria fu orientato verso studi tecnici più brevi  ; passa dunque nel 1915 il diploma di ragioneria. Ma, per soddisfare i suoi gusti letterari, frequenta molto le biblioteche della città e segue i corsi privati della sorella Marianna iscritta alla Facoltà di Lettere e Filosofia. Si appassiona anche per il canto, che lavora con un baritono, e per la musica. È dunque un autodidatta, ricco di conoscenze letterarie, da Dante a D’Annunzio, e musicali. La guerra scoppia nel 1915, è dichiarato atto al servizio militare malgrado il suo cattivo stato di salute, è mandato a Novara, ottiene il grado di sottotenente, e parte per il fronte nella regione di Trento. Quando arriva il fascismo, prende le sue distanze cuturali firmando il Manifesto degli intellettuali antifascisti di Benedetto Croce nel 1925, che è anche per lui l’espressione d’un pessimismo esistenziale che sopravviverà al fascismo. Nel 1927, ottiene un posto di redattore presso le edizioni Bemporad, e incontra l’ambiente culturale nel quale si rinnoverà la poesia italiana, la  rivista La Voce e la presenza di poeti come Umberto Saba, Giuseppe Ungaretti, Vincenzo CardarelliMontale aveva già pubblicato nel 1925 Ossi di seppia presso l’editore antifascista Piero Gobetti, ed è chiamato nel 1929 a dirigere il Cabinet scientifique littéraire G.P. Vieusseux, al quale fu scelto perché solo candidato non iscritto al Partito Nazionale Fascista, ma espulso per la stessa ragione dal governo l’anno dopo. Benedetto Croce Collabora alla rivista Solaria che contribuisce a fondare nel 1926 con un gruppo d’altri ntellettuali come Leone Ginsburg, Giacomo Debenedetti, Sergio Solmi… e che farà conoscere in Italia i grandi romanzi americani (Hemingway, Faulkner), inglesi (Joyce, Eliot, Virginia Woolf), russi (Majakovskij, Esenin, Pasternak), francesi (Proust, Valéry, Gide), italiani (Svevo, Vittorini, Gadda, Pavese), d’Europa centrale (Rilke, Kafka, Thomas Mann, Zweig) e diffonderà la poesia di Montale, Ungaretti, Saba … La rivista chiuderà nel1934 sotto i colpi della censura fascista. Montale frequenta allora degli intellettuali come l’americana Irma Brandeis (1905-1990), con la quae ha una relazione amorosa fino al 1938 (sarà la Clizia delle sue poesie), Drusilla Tanzi (1885-1963, la Mosca della sua opera), con la quale convive dal 1939 e sposerà nel1962 (sarà allora la Xenia delle sue poesie), fu amico dell’austriaca ebrea Gerti Frankl (1902-1989) alla quale dedica parecchie poesie. Antifascista, dopo la guerra  aderisce per poco tempo al Partito d’Azione, poi, si dice, al Partito Repubblicano Italiano. Sarà nominato Senatore a vita nel 1967 dal Presidente Giuseppe Saragat. Piero Gobetti Dal 1948 in poi, Montale passa la vita a Milano, redattore e critico musicale del Corriere della Sera e di altre pubblicazioni. Pubblica nel 1956 La Bufera e in prosa La farfalla di Dinard, poi nel 1969 Fuori di casa, un’antologia dei suoi reportages. Drusilla muore un anno dopo il matrimonio, e Montale vive allora con l’assistenza devota della sua governante Gina Tiossi (1922-2014), che lo accompagna anche a Stoccolma nel 1975 per ricevere il Premio Nobel di letteratura. Aveva anche tradotto John Steinbeck, Herman Melville, T.S. Eliot, W.H. Hudson e alcune Opere di Shakespeare. Nel 1966, Montale pubblica le sue riflessioni sull’evoluzione contemporanea della cultura, Auto da fè, la raccolta di poesie dedicate alla moglie,  Xenia, seguito da Satura nel 1971. Muore in una clinica di Milano nella sera del 12 settembre 1981  ; il funerale sarà celebrato nel Duomo di Milano dal Cardinale Carlo Maria Martini. Upupa (1925) Montale aime évoquer les animaux, ils sont nombreux dans ses poésies (chien, colombe, lion, cygne, chat, merle, tortue, chauve-souris, anguille… )  ; il décrit ici la huppe de l’extérieur, sans la faire parler ou chanter,  elle est, comme dit Mauro Candiloro, «  l’éternité immobile d’un instant  », moment de bonheur dans lequel le temps s’arrête (non muore più il Febbraio(//lapoesiaelospirito.wordpress.com/2009/06/10/upupa-ilare-uccello-calunniato-di-mauro-candiloro). La huppe, dans la mythologie de la Perse et islamique avait la fonction de messagère du divin, à cause de sa couronne de plumes, symbole de royauté,  la reine des oiseaux, dont le mouvement attire les êtres. La huppe avait pourtant, dans notre culture, la réputation fausse d’être un rapace nocturne  : Pline et Varron lui font une réputation sinistre liée à son cri lugubre auquel elle doit son nom (pu pu pu), Ovide (Métamorphoses, VI, 420-675, où le criminel Térée est transformé en huppe, Philomèle en rossignol et Procné en hirondelle), la Bible (Deutéronome, 14-18, et Lévitique 11, 19), Brunetto Latini, Parini  (La Notte, v. 14) et Foscolo (Dei Sepolcri elle est un lugubre oiseau de nuit vivant dans les cimetières). Déjà Alfredo Panzini l’avait réhabilitée dans son Dictionnaire  (« Grazioso uccellino con la cresta  »). Montale hérite de cette tradition littéraire et la contredit  ; il avait chez lui une huppe et un martin pécheur empaillés. Mais la huppe «  ignore  » aussi bien sa royauté que ces médisances, dans sa symbolique métaphysique, elle est au-dessus de tous ces mots, par opposition à l’homme. Le texte est fait d’hendécasyllabes et de septénaires, avec deux rimes (cresta / arresta  ;  pollaio / Febbraio). Montale et la huppe - Photo Ugo Mulas, 1970. A Montale piace evocare gli animali, sono numerosi nelle sue poesie (cane, colomban lione, cigno, gattp, merlo, tartaruga, pipistrello, anguilla…)  ; descrive qui l’upupa dall’esterno, senza farla parlare o cantare, ella è  ; come dice Mauro Candiloro, «  l’eternità immobile d’un istante, momento di felicità nel quale il tempo s’arresta (non muore più il Febbraio) (//lapoesiaelospirito.wordpress.com/2009/06/10/upupa-ilare- uccello-calunniato-di-mauro-candiloro). L’upupa, nella mitologia persiana e islamica aveva la funzione di messaggera del divino, per la sua corona di piume, simbolo di regalità, la regina degli uccelli, il cui movimento attrae gli esseri. Eppure, nella nostra cutura, l’ipupa aveva fama falsa d’essere un rapace notturno  : Plinio e Varrone le fanno una riputazione sinistra legata al suo verso lugubre al quale deve il suo nome (pu pu pu), Ovidio (Metamorfosi, VI, 420-675, dove il criminale Tereo è trasformato in upupa, Filomela in usignolo e Procne in rondine), la Bibbia (Deuteronomo, 14-18 e Levitico 11, 19), Brunetto Latini, Parini (La Notte, v. 14) e Foscolo (Dei Sepolcri, dov’è un lugubre uccello notturno che viveva nei cimiteri). Già Alfredo Panzini l’aveva riabilitata nel suo Dizionario («  Grazioso uccellino con la cresta  »). Montale eredita questa tradizione letteraria per contraddirla  ; aveva a casa un’upupa e un martin pescatore impagliati. Ma l’upupa «  ignora  » tanto la sua regalità quanto quelle maldicenze, nelle sua simbolica metafisica, è al di sopra di tutte quelle parole, in opposizione all’uomo. Il testo è d’endecasillabi e settenari, con due rime (cresta / arresta  ;  pollaio / Febbraio). Upupa, ilare uccello calunniato (Testo  : Eugenio Montale Ossi di seppia, 1925 Musica  : Silviero Pisu Silviero Pisu canta i poeti d’oggi, 1965) Upupa, ilare uccello calunniato Huppe, oiseau hilare et calomnié dai poeti, che roti la tua cresta par les poètes, toi qui tournes ta crête sopra l’aereo stollo del pollaio sur la perche aérienne du poulailler e come un finto gallo giri al vento ; et qui tournes au vent comme un faux coq  ; nunzio primaverile,  upupa, come messager du printemps, huppe,  comme per te il tempo s’arresta, par toi, le temps s’arrête, non muore più il Febbraio, le mois de Février ne meurt plus, come tutto di fuori si protende quand tout dehors se tend al muover del tuo capo,        vers le mouvement  de ta tête, aligero folletto, e tu lo ignori.        Petit follet ailé, et tu l’ignores. Spesso il male di vivere ho incontrato (1925) Le texte paraît d’abord en 1925 dans Ossi di seppia. Deux quatrains d’hendécasyllabes, et un dernier vers de deux septénaires  ; rimes croisées (ABBA) dans la première strophe, tandis que la  seconde transgresse le schéma en reprenant un CDDA (A au dernier vers). Le thème est annoncé dans le premier vers de chaque quatrain et suivi de trois exemples  ; les deux strophes comportent un enjambement entre les vers 3 et 4  ; la première strophe se caractérise par l’anaphore (la reprise en début de vers de «  era  », vv. 2, 3n 4n 7) tandis que la seconde se termine par un climax ascendant, de la statue, posée sur le sol, au nuage inconsistant  dans le ciel, au faucon qui vole librement. Remarquer les allitérations de la première strophe centrée sur la souffrance (s, r, str, tr, rt, rs…), la seconde insiste sur les voyelles (falco alto levato). Cette forme régulière est rare chez Montale et donne d’autant plus de solennité à cette évocation de la solitude et de la douleur de l’être. Le texte exprime bien un thème fondamental chez Montale, la souffrance de vivre, qui est ruisseau à sec, feuille brûlée, cheval épuisé, traduits par des mots durs (stramazzato, strozzato) et qui sont l’expression de la mort. À cette douleur de vivre il n’y a qu’une solution, la «  divine Indifférence  » (une indifférence comparable à celle de Dieu  ?) qui déifie par la majuscule le détachement  que confortent l’écriture et la description de la douleur, écrire libère ; l’atmosphère est celle de midi, autre thème de Montale, heure de la torpeur (Cf. Meriggiare pallido e assorto), d’un état intérieur de stupeur analogue à un prodige, de pétrification (la statue) et d’étourdissement (la somnolence). Il testo è pubblicato prima nel 1925 in Ossi di seppia. Due quartine d’endecasillabi, e un ultimo verso di due settenari  ; rime incrociate (ABBA) nella prima strofa , mentre la seconda trasgredisce lo schema riprendendo un CDDA (A all’ultimo verso). Il tema è annunciato nel primo verso di ogni quartina, seguito da tre esempi  ; le due strofe comportano un enjambement tra i versi 3 e 4  ; la prima strofa si caratterizza dall’anafora (la ripresa all’inizio del verso di «  era  », vv. 2, 2, 4, 7) mentre la seconda finisce con un climax ascendente, dalla statua che poggia immobile sul suolo, alla nuvola senza consistenza nel cielo, al falco che vola libero. Notare le alliterazioni della prima strofa centrata sulla sofferenza (s, r, str, tr, rt, rs…), la seconda insiste sulle vocali (falco alto levato). Questa forma regolare è rara in Montale e dà tanto più solennità all’evocazione della solitudine e al dolore dell’essere. Il testo esprime bene un tema fondamentale in, la sofferenza del vivere, che è ruscello a secco, foglia arsa dal sole, cavallo che cade dalla stanchezza, tradotti da parole dure ((stramazzato, strozzato) e sono l’espressione della morte. A quel dolore di vivere, c’è una sola soluzione, la «  divina Indifferenza  » (un’indifferenza paragonabile a quella di Dio  ?) che deifica grazie alla maiuscola il distacco confortato dalla scrittura e dalla descrizione del dolore, scrivere libera  ; l’atmosfera è quella del «  meriggio  », altro tema del Montale, ora del torpore (Cf. Meriggiare pallido e assorto), d’uno stato interiore di stupore analogo a un «  prodigio  », di petrificazione (la statua) e di stordimento la sonnolenza). Spesso il male di vivere ho incontrato (Testo  : Eugenio Montale Ossi di seppia, 1925 (éditée par Piero Gobetti) Musica  : Giovanna Salviucci Marini,  Spesso il male di vivere ho incontrato, 2012) Spesso il male di vivere ho incontrato Souvent j’ai rencontré le mal de vivre era il rivo strozzato che gorgoglia         C’était le ruisseau asséché qui gargouille era l’incartocciarsi della foglia         C’était l’enroulement d’une feuille riarsa, era il cavallo stramazzato.         brûlée par le soleil, c’était le cheval qui tombe de fatigue. Bene non seppi, fuori del prodigio Je n’ai pas connu d’autre bien, en-dehors du prodige che schiude la divina Indifferenza : qu’ouvre lentement la divine Indifférence  : era la statua nella sonnolenza c’était la statue de la somnolence del meriggio, e la nuvola, e il falco alto levato. De l’après-midi, et le nuage, et le faucon qui vole haut. Portami il girasole ch’io lo trapianti (1925) Le protagoniste demande un tournesol pour le planter dans son terrain aride c’est-à-dire son esprit. La plante est jaunâtre, en opposition au bleu du ciel vers lequel elle se tourne. Tout ce qui se rapporte à l’humain, choses obscures, corps dans un flux de teintes, musiques,  est destiné à la mort, le «  svanire  », mais cette fin est aussi non pas une catastrophe mais une montée vers la lumière, vers une autre dimension de l’essence de l’être. La couleur du tournesol conduit l’homme vers une espérance, malgré l’aridité de la vie (le mal de vivre) dont parle toujours Montale. Certains critiques y voient l’émergence d’un souffle métaphysique, où la mort porterait enfin la clarté jamais atteinte dans la vie terrestre  ; l’au-delà serait d’une grande douceur annoncée par le tournesol, emblème de bonheur  : la couleur jaune est celle du soleil, de la lumière, de la force de vie. Mais est-ce supportable  ? comme le laisse supposer l’adjectif «  impazzito  » qui renvoie à l’ansietà de la première strophe  ? L’image du tournesol est empruntée au livre IV des Métamorphoses d’Ovide, où Clizia, délaissée par Apollon dont elle était amoureuse, est transformée par lui en tournesol qui suit la lumière du soleil toute la journée. Montale donna le nom de Clizia à une des femmes qu’il a aimées, (ou à plusieurs  ?) de 1933 à 1938, Irma Brandeis (1905-1990 - «  Brand  » = enfer, feu  ; «  eis  » = glace  : la femme est à la fois enfer de l’attente et glace de l’absence, mais elle est d’abord celle qui illumine l’obscurité de la vie et tire le poète vers une sorte de transcendance, référence au Dolce Stil Novo). Mais Montale était déjà marié à Drusilla qui, jalouse, exigea qu’ils se séparent, menaçant Eugenio de se suicider  ; et Irma était juive, et dut fuir le fascisme aux USA. Le poète demande donc à pouvoir planter des tournesols dans son jardin (son esprit) aride, pour pouvoir se retourner à nouveau vers la lumière de la vie, quitte à ne pas pouvoir la supporter et à «  devenir fou  »  : Irma ne cessera de l’inspirer, mais dès 1939, il lui sera impossible de la rejoindre aux USA, et ils ne feront plus qu’échanger des lettres. Derrière ce caractère négatif de la vie actuelle (terrain brûlé par le sel «  cose oscure  »), on peut lire aussi le refus du fascisme triomphant, Montale aborde peu de front les problèmes politiques, mais il y reste toujours attentif. (Voir le commentaire de www.diessefirenze.org/wp-content/uploads/2018/02/295T-Come- Girasoli-Impazziti-di-luce-Copia.pdf. Les rimes sont simples, parfois imparfaites (trasparenze / essenza) selon un rythme ABAB CDDC EFF’E, dans des vers irréguliers de 12 ou 13 syllabes (hendécasyllabe «  estremo  » avec accents sur les syllabes 6 et  9). Une question se pose  : ce texte est publié dans Ossi di seppia, en 1925  ; les critiques le considèrent comme dédié à «  Clizia  »,  nom donné par Montale à Irma Brandeis. Or il ne rencontre celle-ci qu’en 1933  ! En réalité, au moins à 4 femmes Montale a donné le nom de Clizia avec un numéro  : a-t-il dédié plus tard à Irma cette poésie de 1925  ? Il protagonista chiede un girasole per piantarlo nel suo terreno arido, cioè il suo spirito. La pianta è di color giallo, in opposizione al blu del cielo verso il quale si rivolge. Tutto quello che si riferisce all’umano, cose oscure, corpo nel suo flusso di tinte, musiche, è destinato alla morte, allo «  svanire  », ma questa fine è anche non una catastrofe, ma una salita verso la luce, verso un’altra dimensione dell’essenza dell’essere. Il colore del girasole porta l’uomo verso una speranza, malgrado l’aridità della vita (il mal di vivere) di cui parla sempre Montale. Alcuni critici ci vedono l’emergenza d’un soffio metafisico, in cui la morte porterà finalmente il chiarore mai raggiunto nella vita terrestre  ; l’al-di-là avrebbe una grande dolcezza annunciata dal girasole, emblema di felicità  : il colore giallo è quello del sole, della luce, della forza di vita. Ma questo è sopportabile  ? Come lascia supporre l’aggettivo «  impazzito  » che rimanda all’ansietà della prima strofa  ? Vincent Van Gogh, Les tournesols, 1888, Munch L’immagine del girasole è ripresa dal libro IV delle Metamorfosi d’Ovidio, dove Clizia, abbandonata da Apollo di cui era innamorata, è trasformata in goirasole che segue la luce del sole tutto il giorno. Montale dà il nome di Clizia a una delle donne da lui amate (o a parecchie ?) dal 1933 al 1938, Irma Brandeis (1905-1990 - «  Brand  » = inferno, fuoco  ; «  eis  » = ghiaccio  : la donna è in una volta fuoco e inferno dell’attesa e ghiaccio dell’assenza, ma è prima di tutto quella che illumina l’oscurità della vita e trae il poeta verso una specie di trascendenza, riferimento al Dolce Stil Novo). Ma Montale era già sposato con Drusilla, la quale, gelosa, impose che si separassero, minacciando Eugenio di suicidarsi  ; e Irma era ebrea, e dovette fuggire il fascismo negli USA. Il poeta chiede allora di poter piantare dei girasoli nel suo giardino (il suo spirito) arido, per potersi rivolgere di nuovo verso la luce della vita, anche nel caso che non potesse sopportarla e diventasse «  pazzo  » («  impazzito  »)  ; Irma non smetterà mai di ispirarlo, ma dal 1939, gli riuscirà impossibile raggiungerla negli USA, e il loro rapporto si limiterà a scambiarsi delle lettere. Dietro a quel carattere negativo della vita attuale (terreno bruciato dal sale, cose scure…), si può leggere anche il rifiuto del fascismo trionfante, Montale evoca raramente in modo diretto i problemi politici, ma ci resta sempre attento (Vedi il commento di www.diessefirenze.org/wp-content/uploads/2018/02/295T- Come-Girasoli-Impazziti-di-luce-Copia.pdf.). Le rime sono semplici, talvolta imperfette (trasparenze / essenza) secondo un ritmo ABAB CDDC EFF’E, in versi irregolari di 12 o 13 sillabe (endecasillabo «  estremo  » con accento sulle sillabe 6 e 9). Una questione si presenta  : questo testo è pubblicato in Ossi di seppia, nel 1925  ; i critici lo considerano come dedicato a «  Clizia  », nome dato da Montale a Irma Brandeis. Ora incontra Irma soltanto nel 1933  ! In realtà, almeno a quattro donne Montale ha dato il nome di Clizia con un numero (Vedi Lorenzo Greco, Montale commenta Montale, Pratiche Editrice, 1980, p. 42)  ; forse avrà dedicato a Irma più tardi  questa poesia del 1925 ? Portami il girasole ch'io lo trapianti (Testo  : Eugenio Montale Ossi di seppia, 1925 Musica  : Giovanna Salviucci Marini, op. cit. III) Portami il girasole ch'io lo trapianti Apporte-moi le tournesol que je le transplante nel mio terreno bruciato dal salino, dans mon terrain brûlé par l’air salin, e mostri tutto il giorno agli azzurri specchianti              et que je montre tout le jour aux bleus miroirs del cielo l'ansietà del suo volto giallino.              Du ciel l’anxiété de son visage un peu jaune. Tendono alla chiarità le cose oscure, Elles tendent vers la clarté les choses obscures, si esauriscono i corpi in un fluire         ils s’épuisent dans un flux di tinte : queste in musiche. Svanire de teintes  : celles-ci sont en musique. S’éteindre è dunque la ventura delle venture. Est donc l’aventure des aventures. Portami tu la pianta che conduce         Apporte-moi toi la plante qui conduit dove sorgono bionde trasparenze là où surgissent les blondes transparences e vapora la vita quale essenza ; et où s’évapore la vie en tant qu’essence  ; portami il girasole impazzito di luce. Apporte-moi le tournesol fou de lumière. Dissipa tu se lo vuoi (1925) La poésie est la dernière de la section d’Ossi di seppia dédiée à la mer, Mediterraneo  ; on y retrouve les thèmes  habituels du premier Montale, 1) la mort et le caractère éphémère de la vie comparée au trait de la craie sur le tableau, il veut  être effacé par la mer comme le trait par l’éponge que serait la mer, 2) l’interrogation sur le sens de la vie qui n’est qu’un témoignage, le passage de l’homme sur la terre est dit «  sbandato  » à cause de l’éloignement d’un ordre originel oublié, celui que disait le ressac de la mer et vers lequel il aspire à revenir, parce que ce doux bruit est un «  cercle  », une forme parfaite, idéale qui nous enchante  ; entre temps, au long de son «  voyage  », il a eu de la force, un ordre (la «  dolce risacca  » de la mer, souvenir de l’enfance  ?), mais il l’a peu à peu perdu et oublié, 3) notre inconscient nous dit bien que nous sommes destinés à nous abîmer dans quelque chose d’aussi vaste qu’une grande étendue d’eau, mais qui reste «  ignoré  ».  La mer est un moyen d’accès au mystère du monde, comme un père «  glorieux  » et sublime, mais c’est moins sa gloire qui l’attire que la désolation du paysage aride alentour. Sans doute un souvenir de la pensée freudienne, quand elle parle d’un infini plus grand que nous où nous souhaiterions nous perdre, comme le fœtus se confond avec l’univers intérieur de sa mère dont il ne se différencie pas  ; il va donc se comparer à l’étincelle d’un thyrse (ce bâton entouré de pampres et de lierres et terminé par une pomme de pin, que portaient les Bacchantes dans les fêtes de Dionysos) que l’on allumait et qui s’éteignait aussitôt. La vie est ainsi, elle brûle comme une étincelle, pour retourner dans son obscurité antérieure. Nous n’avons de sens que si nous brillons un instant avant de replonger dans le noir angoissant de la nuit. Le texte comporte 23 vers, alternant hendécasyllabes et septénaires, et quelques vers plus longs. Fabrice De Poli souligne l’influence de ces textes de Montale  sur un poète comme Umberto Fiori (Cf. //journals.openedition.org/italies/2658?lang=it). Et soulignons encore qu’Ossi di seppia est édité par le jeune éditeur antifasciste Piero Gobetti, qui meurt assassiné par les fascistes peu de temps après, ce qui souligne l’antifascisme de Montale, qui signera peu après le Manifeste des intellectuels antifascistes. La poesia è l’ultima della sezione d’Ossi di seppia dedicata al mare, Mediterraneo  ; vi si ritrovano i temi abituali del primo Montale, 1) la morte e il carattere effimero della vita paragonata al tratto di gesso sulla lavagna, vuole essere cancellato  dal mare come il tratto dalla spugna che sarebbe il mare, 2) l’interrogazione sul significato della vita che è soltanto una «  testimonianza  », il passare dell’uomo sulla terra è detto «  sbandato  » per l’allontanamento da un ordine originale dimenticato (prima di un «  peccato originale  »  ?), quello che era detto dalla risacca del mare e verso il quale aspira a tornare, perché quel dolce rumore è un «  cerchio  », una forma perfetta, ideale che ci incanta  ; nel frattempo, lungo il suo «  viaggio  », ebbe forza, ordine (la dolce risacca sarebbe un ricordo dell’infanzia  ?), ma l’ha a poco a poco perduto e dimenticato, 3) il nostro incosciente ci dice che siamo destinati a svanire in qualcosa di tanto grande quanto la distesa d’acqua, ma che resta «  sconosciuto  ». Il mare è un mezzo d’accesso al mistero del mondo, come un padre «  glorioso  » e subime, ma è meno la sua gloria che ci attrae quanto la desolazione del paesaggio arido dei dintorni. Senza dubbio, è un ricordo del pensiero freudiano quand parla d’un infinito più grande di noi in cui augureremmo di perderci, come il feto si confonde con l’universo interno di sua madre dalla quale non si differenzia  ; dunque si paragonerà alla scintilla d’un tirso (il bastone circondato di pampani e di edera terminato da un pinocchio, portato dalle Baccanti elle feste di Dionisio) che si accendeva e si spegneva subito. Così è la vita, brucia come una favella, per ritornare nella sua oscurità anteriore. Abbiamo senso soltanto se brilliamo per un momento prima di rituffarci nel nero angosciante della notte. Il testo comporta 23 versi, alternando endecasillabi e settenari, e qualche verso più lungo. Fabrice De Poli sottolinea l’influenzadi quei testi montaliani su un poeta come Umberto Fiori (Cf. //journals.openedition.org/italies/2658?lang=it). E sottolineiamo ancora che Ossi di seppia è stampato dal giovane e editore antifascista Piero Gobetti, che muore assassinato dai fascisti poco tempo dopo, il che sottolinea l’antifascismo di Montale, che firmerà fra poco il Manifesto degli intellettuali antifascisti.   Dissipa tu se lo vuoi (Testo  : Eugenio Montale Ossi di seppia, Mediterraneo, 1925 Piero Gobetti Editore Musica  : Giovanna Salviucci Marini, op. cit. XIV) Dissipa tu se lo vuoi Toi, dissipe si tu le peux questa debole vita che si lagna, cette faible vie qui se lamente, come la spugna il frego comme l’éponge efface le trait effimero di una lavagna. éphémère d’un tableau noir. M’attendo di ritornare nel tuo circolo, J’attends de retourner dans ton cercle, s’adempia lo sbandato mio passare. que s’achève mon passage sans signification. La mia venuta era testimonianza Ma venue était le témoignage di un ordine che in viaggio mi scordai, d’un ordre oublié en voyage, giurano fede queste mie parole ces paroles expriment leur conviction a un evento impossibile, e lo ignorano. en un événement impossible, et ignorent ce qu’il est. Ma sempre che traudii Mais chaque fois que j’ai mal entendu la tua dolce risacca su le prode ton doux ressac sur les rivages sbigottimento mi prese un effroi m’a pris quale d’uno scemato di memoria comme de quelqu’un qui aurait perdu la mémoire quando si risovviene del suo paese. quand il se souvient à nouveau de son village. Presa la mia lezione Ayant pris ma leçon più che dalla tua gloria plus que de ta gloire aperta, dall’ansare         ouverte, du halètement che quasi non dà suono qui ne produit presque pas de son di qualche tuo meriggio desolato, d’un de tes midis désolés, a te mi rendo in umiltà. Non sono je me rends à toi en toute humilité. Je ne suis che favilla d’un tirso. Bene lo so : bruciare, que l’étincelle d’un thyrse. Je le sais bien  : brûler, questo, non altro, è il mio significato. tel est, et rien d’autre, ma signification. Ho sceso dandoti il braccio (1967)  Le texte est extrait de Satura publié en 1971 par Mondadori, dans la partie intitulée Xenia. Satura rassemble des textes écrits entre 1962 et 1970  ; c’est un terme latin qui indiquait un plat rempli de fruits offerts aux dieux, mais c’était devenu aussi un genre littéraire ouvert à divers argument, satire, sarcasme, mélange de thèmes et de styles. Xenia est aussi un terme latin que Montale reprend au poète latin Martial (40-104), il désignait les dons offerts à un hôte, ici les dons à la femme qui partageait sa vie. Montale reprend le vieux thème de la poésie du Dolce Stil Novo et de Pétrarque de l’importance du regard de la femme aimée (voir ci-dessus chapitres 4, 8 9). Mosca était très myope, ses yeux étaient «  offuscati  », mais malgré tout, c’est elle qui guide le poète, car elle a une sagesse et une capacité d’orientation qu’il n’a pas. La réalité ne correspond pas toujours à celle qui est apparente  ; le vrai sens de la vie ne coïncide qu’avec celui de la nullité de l’existence qui n’a rien à voir avec notre sens habituel du temps. Il testo è estratto da Satura pubblicato nel 1971 da Mondadori, nella parte intitolata Xenia. Satura raccoglie testi scritti tra il 1962 e il 1970 ; è una parola latina che indicava un piatto pieno di frutti offerti agli dei, ma era diventato anche un genere letterario aperto a diversi argomenti, satira, sarcasmo, miscuglio di temi e di stili. Xenia è anche una parola latina ripresa da Montale al poeta latino Marziale (40-104), disegnava i doni offerti ad un ospite, qui i doni alla donna che era ospite della sua vita. Montale riprende il vecchio tema della poesia del Dolce Stil Novo e di Petrarca dell’importanza dello sguardo della donna amata (Vedi sopra capitoli 4, 8, 9). Mosca era molto miope, i suoi occhi erano « offuscati », ma malgrado tutto, lei guidava il poeta, perché ha una saggezza e una capacità d’orientamento che lui non ha. La realtà non corrisponde sempre a quella che è apparente ; il vero senso della vita coincide soltanto con quello della nullità dell’esistenza che non ha niente da vedere col nostro abituale senso del tempo. Ho sceso, dandoti il braccio,  1967 (Testo  : Eugenio Montale Xenia 5 - 1967 Musica  : Giovanna Salviucci Marini, op. cit, n° 11) Ho sceso, dandoti il braccio, almeno un milione di scale    J’ai descendu, en te donnant le bras, au moins un million d’escaliers e ora che non ci sei è il vuoto ad ogni gradino.           Et maintenant que tu n’es plus là, c’est le vide à chaque marche. Anche così è stato breve il nostro lungo viaggio.                Même ainsi il a été bref notre long voyage. Il mio dura tuttora, nè più mi occorrono                Le mien dure encore, et je n’ai plus besoin le coincidenze, le prenotazioni,                 de coïncidences, de réservations, le trappole, gli scorni di chi crede                 de pièges, du ridicule de celui qui croit che la realtà sia quella che si vede.                 Que la réalité est celle que l’on voit. Ho sceso milioni di scale dandoti il braccio                J’ai descendu des millions d’escaliers en te donnant le bras non già perché con quattr’occhi forse si vede di più.         Non pas parce qu’on voit mieux avec quatre yeux Con te le ho scese perché sapevo che di noi due         C’est avec toi que je les ai descendus, parce que je savais que de nous deux le sole vere pupille, sebbene tanto offuscate,         les seules vraies pupilles, bien que si brouillées, erano le tue.                                c’étaient les tiennes. Con astuzia (1971) Dans une lettre à Silvio GuarnieriMontale explique  : «  ‘révélé’  : Mosca déformait les noms. Dans le nom de Mangàno se cachait «  manganello -matraque  » et c’est avec ce surnom que Mosca appelait son ‘bon chirurgien’ » (Lorenzo Greco, Montale commenta Montale, Pratiche Editrice, 1980, p. 61). Mongibello est le nom de l’Etna  ; le poème est écrit après une longue maladie osseuse de Drusilla / Mosca qui l‘a tenue en clinique pendant plus de deux mois, catastrophe personnelle qui n’est qu’un reflet d’une catastrophe universelle. Dès le début deux mots forts apparaissent, «  astuzia  » et le plus rare «  agnizione  », c’est-à-dire la reconnaissance d’une réalité ultérieure plus vraie, thème constant dans Ossi di seppia. Mais «  agnizione  » perd tout sens religieux pour se réduire à une simple «  astuzia  », un simple jeu de mots qui superpose la réalité individuelle et la réalité historique. L’anecdote rapportée est que Drusilla eut un chirurgien appelé Mangàno, qu’elle appelait affectueusement du surnom de «  manganello  », la matraque des miliciens fascistes. Or un autre poème nous dit que la libération de Drusilla correspondit à la libération du fascisme et du nazisme. Ainsi c’est l’ironie du langage qui peut nous libérer de l’horreur historique, en rapprochant deux choses qui n’ont entre elles aucun rapport (le travail du chirurgien et l’action du fascisme). Mosca réussit par son ironie à transcender l’horreur de la réalité historique à la douceur  d’une guérison, dans une seule «  musique  ». Voir pour une analyse approfondie de ce texte  : Andrea Bongiorno, Xenia e la ripresa della scrittura poetica  : il personaggio di Mosca e la poesia inclusiva, 2019, www.keposrivista.it/wp-content/uploads/2019/02/3_bongiorno.pdf. Mosca fut ainsi une des dernières muses de Montale, celle qui lui épargnait le vide de la vie en descendant les escaliers, et le mal être, et lui permettait de dépasser par son langage ironique (et l’oxymoron) les malheurs de l’existence humaine. In una lettera a Silvio Guarnieri, Montale spiega  : «  « disoccultato’  : Mosca deformava i nomi. Nel nome Mangàno si celava «  manganello  » e con questo nomignolo Mosca chiamava il ‘buon cerusico’   » (Lorenzo Greco, Montale commenta Montale, Pratiche Editrice, 1980, p. 61). Mongibello è il nome dell’Etna  ; la poesia è scritta dopo una lunga malattia ossea di Drusilla/Mosca che l’ha mantenuta in una clinica per più di due mesi, catastrofe personale che è anche un riflesso d’una catastrofe universale. Dall’inizio, due parole forti appaiono, «  astuzia  » e la più rara «  agnizione  », cioè il riconoscimento d’una realtà ulteriore più vera, tema costante di Ossi di seppia. Ma «  agnizione  » perde qui ogni significato religioso per ridursi ad una semplice «  astuzia  », un semplie gioco di parole che sovrappone la realtà individuale e la realtà storica. L’aneddoto riferito è che Drusilla  ebbe un chirurgo chiamato Mangàno, che lei nominava affettuosament col nomignolo di «  manganello, l’arma dei militi fascisti. Ora un altro poema ci dice che la guarigione di Drusilla corrispondeva alla liberazione dal fascismo e dal nazismo. Così l’ironia del linguaggio ci può liberare dall’orrore storico, riavvicinando due cose che non hanno nessun rapporto (il lavoro del chirurgo e l’azione del fascismo). Mosca riesce con la sua ironia a trascendere l’orrore della realtà storica alla dolcezza della guarigione, in una sola «  musica  ». Per un’analisi approfondita del testo, vedere Andrea Bongiorno, Xenia e la ripresa della scrittura poetica  : il personaggio di Mosca e la poesia inclusiva, 2019 www.keposrivista.it/wp-content/uploads/2019/02/3_bongiorno.pdf. Così Mosca fu una delle ultime muse di Montale, quella che gli risparmiava il vuoto della vita scendendo le scale, e il mal essere, e gli permetteva di sorpassare col linguaggio ironico (e l’ossimoro) le sfortune dell’esistenza umana. Con astuzia (Testo  ; Eugenio Montale Satura, Xenia II, Mondadori, 1971 Musica  : Giovanna Salviucci Marini, op.cit. IX) Con astuzia,         Avec ruse, uscendo dalle fauci di Mongibello sortant de la gueule de Mongibello o da dentiere di ghiaccio ou de dentiers de glace rivelavi incredibili agnizioni. Tu révélais d’incroyables reconnaissances. Se ne avvide Mangàno, il buon cerusico, Mangàno s’en aperçut, le bon chirurgien quando, disoccultato, fu il randello quand, révélé, il fut la matraque delle camicie nere e ne sorrise. Des chemises noires et il en sourit. Così eri : anche sul ciglio del crepaccio Tu étais ainsi  : même sur le seuil de la crevasse dolcezza e orrore in una sola musica. Douceur et horreur dans une seule musique 23 février 2021 RETOUR A LA TABLE DES MATIERES     CHAPITRE 38 - Cesare Pavese