2.4.8. L’actualité culturelle : les fumetti, les bandes dessinées
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Milo  Manara et le Caravage Sans le Caravage, je ne me serais jamais intéressée à Milo Manara. Pour moi les maîtres de la B.D.  c'était Hergé, Gosciny et Uderzo. Quelle erreur ! Dès qu'on ouvre le Tome 1 de l'album consacré à la vie du Caravage « la palette et  l'épée  » on attend avec impatience le tome 2  « la grâce » et il  a fallu l'attendre 3 ans ! Le trait sec et précis de Milo Manara sait nous plonger dans la Rome du Moyen  Âge avant que Caravage (et Bernin) lui donnent sa beauté baroque. Pour la mise en couleur, Milo se fait aider par sa fille Simona, le même talent coule dans leurs veines. Ses dessins de Rome au Moyen Âge sont dignes des meilleurs gravures : du Forum, qui n'était encore que le campo Vaccino, on voit très bien l'église  Ste Françoise romaine, derrière les misérables maisons qui l'encombraient avant que les fouilles ne commencent. Et Saint Louis des Français, le Ponte Rotto, Castel S. Angelo,  sont tels qu'aujourd'hui. Des rives du Tibre on aperçoit Santa Maria in Cosmedin et le petit temple rond de Vesta, puisqu'à l'époque  le Tibre  n'était pas encastré dans les hauts quais du XIX° siècle. Et on voit même le déversoir de la Cloaca Massima, le grand collecteur romain toujours en fonction ... 
La précision est telle qu'on en oublierait presque que ce n'est pas un plan de Rome qu'on tient dans ses mains, mais la vie de Caravage telle qu'elle a dû être ; sa pauvre vie courte et aventureuse, toute de violence et de dangers. Sa peinture si profondément touchante, fit de Caravage le protégé du Cardinal del Monte à Rome, de la Comtesse Colonna à Naples, puis du grand maître de l'ordre de Malte Alof de Wignancourt, mais il mourut  abandonné sur une plage du Latium. Milo Manara, ami de Fellini, Hugo Pratt et de Wolinski, a été longtemps classé parmi les créateurs de BD  révolutionnaires à l'érotisme torride, il allait même jusqu'à caricaturer le pape, ce qui lui  valut la censure. Avec le temps, la sagesse lui a donné un bon conseil : mettre en scène un plus sulfureux que lui, Michelangelo Merisi. Ces deux là étaient faits pour s'entendre. Annie CHIKHI Février 2019 Milo Manara : né le 12  septembre 1945 à Luson dans le Trentin, quatrième enfant d’une famille de six. Il découvre la BD chez le sculpteur espagnol Miguel Ortiz Berrocal, dont il était l’assistant, par le biais de Barbarella  de Jean-Claude Forest, qui paraît à partir de 1964, et Jodelle de Guy Peellaert. Manara commence à dessiner en 1968 et fait des études d’architecture à Venise. Puis il se consacre à la BD, et publie Genius, Jolanda et une adaptation du Décaméron de Boccace. Suivent une Histoire de France en bande dessinée, de 1976 à 1980, et beaucoup d’autres BD, seul ou en collaboration (dont les 4 volumes des Borgia, avec Alejandro Jodorowsky, de 2004 à 2010). Manara est aujourd’hui un des maîtres internationaux de la BD. En 2017, il a réalisé à Saint-Tropez une statue en bronze de Brigitte Bardot, après l’avoir dessinée dans sa jeunesse. Voir notre dossier sur le Caravage : Caravaggio, dans Mots-clés