2.4.1. L’actualité culturelle : les livres - 2
Un événement  : Linus fête ses cinquante ans. Connaissez-vous Linus  ? C’est la première revue de Bandes dessinées (les «  fumetti  », de « fumetto » =  la «  bulle  » qui contient les paroles des personnages, ou les «  strisce  ») parue en Italie à partir d’avril 1965, et qui fête en avril son cinquantième anniversaire (Topolino commence avant Linus (1932) mais ne comportait aucun article, et n’était donc pas une «  revue  »). En mai 2013, la revue avait annoncé qu’elle cessait provisoirement sa publication, pour raisons financières  ; finalement elle a pu tenir, et elle reprend avec un numéro qui s’ouvre sur une couverture de Sergio Ponchione, où il rassemble 118 des innombrables personnages qui sont passés dans les pages du mensuel. Fondée par Giovanni Gandini avec sa femme, Anna Maria Gregorietti, et un groupe d’intellectuels milanais,  dans les bureaux de l’éditeur Nanni Ricordi, c’est cette revue qui publie quelques-uns des grands personnages de BD, de Bras-de-fer à Corto Maltese, de Piperita Patty à Valentina, de Dick Tracy à Linus des Peanuts de Charles Schulz  ; les plus grands «  fumetti  » américains et européens ont été publiés dans Linus, Bristow, B.C., Beetle Bailey, Bobo, Dilbert, etc. à côté de nombre de bandes satiriques de Jules Feiffer, Krazy Kat, L’il Abner, Le Mage Wiz, le Popeye de Segar, les BD d’Andrea Pazienza  ; et plusieurs grands auteurs contemporains y ont écrit, Pier Vittorio Tondelli, Stefano Benni, Alessandro Baricco, Oreste Del Buono, Umberto Eco, Elio Vittorini, etc., ainsi que des dessinateurs comme Altan, Angese, Perini, Guido Crepax, Bertolotti, etc. Wolinsky, de Charlie Hebdo, y avait participé avec ses dessins de Paulette, dans les années ’70. Calvino et Fellini furent aussi proches de Linus. En avril 2015, s’ouvre par ailleurs une Exposition à Milan, au Musée de la Bande dessinée, avec d’autres manifestations dans les foires de la BD. Deux ouvrages sortent parallèlement, l’un de Baldini et Castoldi, Cinquant’anni di Linus. Tutte le copertine, l’autre de Paolo Interdonato, Linus. Storia di una rivoluzione nata per gioco, chez Rizzoli. La revue actuelle est dirigée par Stefania Rumor, et publiée par Baldini et Castoldi. «  Linus, dit Stefania Rumor, a été le premier journal en Europe à dédouaner la bande dessinée de sa définition de produit pour enfants, en l’élevant au niveau de littérature pour adultes, et en permettant aux lecteurs de connaître les BD de l’époque qui arrivaient d’Amérique ou de France, et puis de lire la réalité et les changements de la société à travers la satire politique  ». En effet, dans les année ’70, la revue passe chez Rizzoli, et Oreste del Buono, devenu directeur, fait de Linus le drapeau d’une révolution culturelle à laquelle participeront les meilleurs écrivains et dessinateurs. La revue reste aujourd’hui fidèle au papier, mais elle est aussi disponible en ligne et en version digitale. Son public est en partie ancien, mais en majorité jeune  : on constate que c’est dans les kiosques proches des universités qu’elle est le plus achetée. Jean Guichard,15 avril 2015
Linus Erri de Luca │
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  Giacomo Todeschini
* Le numéro 3408 de Télérama publie un compte-rendu de la traduction du livre de Giacomo Todeschini, Professeur à l’Université de Trieste, Au pays des sans-noms (Visibilmente crudeli, Verdier, 2015,25€), sur les proscrits, les hors-la-loi, «  les gens de mauvaise vie imperméables à l’acculturation chrétienne  », les Juifs, les hérétiques, les fous, les prêtres concubins,  sans compter les membres des professions «  déshonorantes  », bourreaux, geoliers, bouchers, chirurgiens, boulangers … mais pas les protituées, jugées utiles au peuple, si bien que les villes chrétiennes françaises et italiennes ouvrent des bordels publics à partir du XIIIe siècle. Rome était une des villes qui avaient le plus grand pourcentage de prostituées  ! «  Les époques médiévales et modernes étudiées peuvent nous paraître lointaines, mais il suggère pourtant que la lente construction des modèles qui ont partagé ainsi les catégories n’est pas étrangère à l’organisation sociale sur laquelle s’est fondé le marché économique ultérieur  ». Qui sont donc les «  sans-noms  » d’aujourd’hui  ?
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