10. Voyages en Italie : le Val d’Aoste - début
Promenades dans le Val d’Aoste (Voir l’Histoire de la Région dans « Histoire-régions ») De la France, on arrive dans la Vallée d’Aoste par le tunnel du Mont Blanc, à partir de Chamonix ou par le col du Petit-Saint-Bernard, à partir de Bourg Saint- Maurice. 1 – Du Mont Blanc à Aoste, dans la vallée de la Doire Baltée. On débouche bientôt du tunnel sur Entrèves (= Entre les Eaux, parce qu’entre deux affluents de la Dora Baltea, la Dora di Veny et la Dora di Ferret). On y trouve une Maison Forte de 1391, restaurée en 1913, et appartenant maintenant aux Passerin d’Entrèves. De là, on peut traverser le Mont Blanc jusqu’à Chamonix, de juin à septembre si la neige le permet, par le téléphérique du Mont Blanc. Il part de La Pallud, arrive d’abord au Pavillon du Mont Fréty où on peut visiter le Jardin Botanique dédié à De Saussure (2178 m.) ; puis il monte à l’Aiguille du Midi et rejoint Chamonix. D’Entrèves on descend à Courmayeur, dans la conque au pied du Mont Blanc, un des plus grands centres d’alpinisme de la région. C’est l’ancienne implantation romaine d’Auri fondinae (= mines d’or), située là où les Salasses exploitaient les mines d’or du mont Chétif, et qui devint au Moyen-Âge la Curtis major puis Curia Major. C’est là qu’aurait été fondée la première église chrétienne de la région, où les fidèles seraient venus même de Chamonix par le col du Géant. Le lieu fut fréquenté à partir du XVIIe siècle, lorsqu’on y découvrit 4 sources minérales. On y construisit de grands hôtels lorsque le tourisme alpin se développa au XIXe siècle. C’est de là que, en 1864, Felice Giordano fit la première ascension du Mont Blanc par le côté italien. On peut voir à Courmayeur l’église des Saints Pantaléon et Valentin, avec son clocher roman, le Musée alpin « Duc des Abruzzes » sur l’alpinisme local (beau plastique du Mont Blanc) ; en descendant la rue centrale, après l’Église évangélique vaudoise, on peut voir la Tour Maluquin, reste d’un château du XIVe siècle. Si on prend la route (de l’autoroute on ne voit rien, les tunnels étant nombreux), on descend à Pré-Saint-Didier  (Cf. Photo ci-contre) où on rejoint la route du Petit-Saint-Bernard. C’est une localité ancienne (« Prata ad Sanctum Desiderium »), connue pour sa source minérale arsenico-ferrugineuse qui fait encore l’objet de Thermes construits en 1834. Ce fut déjà une station militaire romaine, entre autres à cause des eaux thermales qui, dès le XVIIe siècle, furent la première raison du développement du tourisme, accrue par la présence de la famille de Savoie par la suite. Aujourd’hui c’est le terminus de la voie de chemin de fer ; la gare est la copie d’un grenier valdotain du XVIe siècle. Un casino a été construit en 1888. Peu après, on passe à Morgex (d’un nom celtique, « Morgam »). Il reste de cet ancien lieu de marché, deux châteaux du XIVe siècle, le château de l’Archet, dont la tour date de 998 et celui de Pascal de la Ruine, et l’église paroissiale de Santa Maria Assunta, construite sur un édifice paléo-chrétien de la fin du Ve siècle. Morgex a un vin blanc renommé, un « spumante » à l’ancienne, vinifié fin décembre avec des raisins qui ont subi la neige et le gel. Après Morgex, on arrive à La Salle, dominée par le château de Chatelard (Cf. Photo ci-contre), du XIIIe siècle, détruit par les Français en 1793. Un autre château, celui des Les Cours, a été transformé en maison d’enfants. Deux autres châteaux et une vingtaine d’églises et chapelles rappellent l’importance ancienne du lieu. L’église de San Cassiano, restaurée au XIXe siècle, conserve son clocher roman. On passe à Derby (église paroissiale du XVe s.). On arrive bientôt à Avise, du nom de la famille qui possédait le territoire déjà au début du XIIe siècle, et qui résidait dans deux châteaux, celui de Rochefort, détruit maintenant et abandonné au XVe siècle pour  celui d’Avise, érigé à la fin du XVe siècle, renforcé d’un donjon trapu orné de mâchicoulis en corbeaux. Les Avise furent d’abord fidèles à l’empereur Henri IV puis ils se soumirent aux Savoie dès 1285. Plus loin on voit encore un autre château, le château Blonay, du nom de la famille à qui les Avise le remirent au XVIIe siècle, appelé aussi « château des prisons » à cause de son donjon fermé. Avise a une centrale hydroélectrique. De là on continue sur Liverogne, dominé par un éperon rocheux sur lequel est maintenant une chapelle, mais qui porta le château de Rochefort. Le bourg est un ancien village rural, où on trouve encore les restes d’un pont romain, et  l’ancien hospice des pèlerins, fondé en 1368, qui porte encore des fresques représentant les Sept Oeuvres de Miséricorde et Les Vertus opposées aux péchés mortels, un des rares témoignages des nombreuses structures destinées à accueillir les pèlerins. Plus loin à droite, on passe à Arvier, dans une petite conque emplie de vignobles jusqu’à 1000 mètres qui produisent le vin appelé « Enfer ». C’est l’ancienne station romaine d’Arebrigium. Le pays a aussi les restes du château de La Mothe (Les La Mothe furent les premiers feudataires jusqu’au XIVe siècle), un donjon carré. À 4,5 kms au dessus se trouve le château de Montmayeur qui contrôlait le débouché de la Valgrisenche, construit en 1271, restructuré en 1312, qui fut la résidence des troupes du comte de Savoie. On arrive enfin à Villeneuve, (Cf. Panorama ci-contre) qui n’est plus qu’à 670 mètres d’altitude, et qui comporte deux des plus intéressants monuments médiévaux de la Région ; d’abord l’ancienne église paroissiale de Santa Maria, construite au XIe siècle sur les restes d’un baptistère du Ve siècle de forme octogonale ; c’est une des plus anciennes du Val d’Aoste. L’autre monument est un château, le « Chatel-Argent », sur un lieu déjà occupé au IIIe millénaire av. J.C. et qui fut aussi un lieu de sépulture pour les Romains (pierres funéraires romaines). Le château fut toujours solidement contrôlé par les Savoie dès sa construction au XIIIe siècle ; le nom viendrait du fait qu’on y battait monnaie d’argent ; la chapelle remonterait à 1050. Un peu plus bas, en construisant la centrale hydroélectrique, on trouva en 1917 un sépulcre de 3200-2800 av.J.C. On a aussi des traces de l’ancienne voie romaine. Le hameau de Saint-Nicolas est le village natal de Jean-Baptiste Cerlogne, à qui est consacré le Musée où se trouve le Centre d’Etudes Franco-provençales René Willien. L’Église de Saint-Nicolas de Bari date des XII-XIIIe siècles. Un peu en dehors de la route (8 kms) sur la droite se trouve Introd (du français « entre-eaux »), en amphithéâtre au-dessus de la Dora, planté de vignes qui produisent le vin « Enfer d’Arvier ». Le château, qui appartenait aux Savoie, fut donné en fief en 1242 à Marco di Bard et à ses descendants, les Sarriod de la Tour, jusqu’en 1648, date à la quelle il passe aux Roncas ; il a un plan elliptique, avec un donjon central carré ; il fut reconstruit selon le modèle originel en 1910 suite à un incendie ; il comprend des fresques d’environ 1478 sur la vie du Christ et sur saint Christophe ; la ferme du château, la « cascina » (ferme) Ola, est un rare exemple de construction rurale en bois du XVIe siècle ; une église paroissiale, de la Conversion de S. Paul,  a un bel autel baroque piémontais. Continuons à descendre et on traverse Saint-Pierre, déjà habité à l’époque néolithique (un village de cabanes est de la fin du IVe millénaire, le plus ancien site en Val d’Aoste), avec son château (Cf. Photo ci-dessus) adossé au clocher roman du XIe siècle. Déjà existant en 1191, il a été reconstruit en 1873 par l’architecte Camillo Boggio (1847-1924) selon une vision romantique des châteaux. Il contient un Musée Régional de Sciences Naturelles, sur la géologie, la faune et la flore du Val d’Aoste. De l’autre côté de la route on voit sur la route de Cogne le village d’Aymavilles (son nom vient des deux citoyens romains, Caius Aimus et Caius Avilius, qui firent construire le Pont-acqueduc de Pondel en 3 av. J.C. (Cf. Histoire) ; il a été confirmé par l’ancien feudataire du village, Aymone di Challant). Sur un côteau, le château, ancienne forteresse militaire construite en 1287 et transformée en résidence seigneuriale de 1713 à 1728, malheureusement fermée au public. L’église Saint-Léger, reconstruite en style baroque en 1762 a encore son clocher roman contenant une cloche de 1372 ; la crypte est d’un grand intérêt, c’est la plus ancienne de la Vallée, datant environ du Xe siècle. Avant d’arriver à Aoste, on traverse Sarre, qui fut habitée dès l’âge de Bronze, puis traversée par la route romaine ; une borne de l’époque de Constantin indiquait une distance de 200 milles entre «Lugdunum » (Lyon) et « Augusta Praetoria » (Aoste). L’église paroissiale de Sarre, fondée par les Bénédictins au XIe siècle et refaite au XVIIe siècle a encore un clocher roman. Le château (Cf. Photo ci-dessus) contrôlait la route de Cogne ; il est fondé par Jacques de Bard, souche de la Maison de Sarre, en accord avec Amédée III de Savoie, et il fut acquis en 1708 par Jean-François Ferrod, le propriétaire des mines d’Ollomont, puis acheté comme résidence de chasse par Victor- Emmanuel II. Aujourd’hui possession de la Région, il contient un Musée d’histoire locale et de la famille de Savoie. Le roi Charles-Albert, après son abdication de 1849, devint comte de Sarre. Avant d’arriver à Aoste, notons qu’à Pré-Saint-Didier et à Morgex aboutit la route qui vient de France par le col du Petit-Saint-Bernard.  Avant le col, on passe le Monument à Saint Bernard, en bronze, de 1902, et sur le sentier qui le longe, l’ancienne guérite des douaniers « des quatre vents » (orientée selon les  4 points cardinaux). Puis, on voit la masse de l’hospice du Petit-Saint-Bernard détruit pendant la seconde guerre mondiale  et reconstruit en 1998, maintenant Bureau d’information touristique. Fondé par Saint Bernard en 1045, il fut détruit et reconstruit à plusieurs reprises, ravagé par les soldats français en 1691, restauré en 1712, puis saccagé en 1794 par les Français auxquels les Piémontais résistèrent pendant 4 ans, reconstruit en 1858 et en 1922 avec sa tour d’observation météorologique, à nouveau détruit en 1940 par les troupes françaises, puis saccagé par les Allemands en 1944; il était propriété des l’ordre des Saints Maurice et Lazare et servait au refuge des voyageurs pauvres, en particulier les émigrants valdotains et italiens. En territoire italien jusqu’à la seconde guerre mondiale, il est maintenant en territoire français depuis 1947. Le jardin alpin Chanousia, fondé en 1897 par l’ordre Mauricien, est ensuite intéressant à visiter : il vise à faire connaître la flore de haute altitude (il comporte 4000 espèces de flore alpine du monde entier) ; c’est l’abbé Pierre  Chanoux, recteur de l’hospice du Petit- Saint-Bernard, qui le créa, passionné d’alpinisme, et son directeur Lino Vaccari qui le développa pendant 40 ans. À l’ancienne frontière, on trouve l’ancienne douane française, derrière laquelle est encore un « dolichenum », sanctuaire à Jupiter, lieu de culte militaire du IIIe siècle apr. J.C., en face duquel se trouve une Colonne de Jupiter haute de 4,35 m., qui avait donné son nom au mont (« mons Columnae Jovis » = Colonne de Joux) ; on y posa en 1886 une petit statue de Saint Bernard ! Nous avons signalé plus haut la présence d’un cromlech de la protohistoire et une « mansio » romaine (Cf. Histoire). Qui sait si Hannibal a traversé ce col par où passèrent, au long  de l’histoire, plus de deux millions de soldats dans les deux sens, nous disent les spécialistes : c’était le plus commode avant l’ouverture des tunnels. C’est tout ce passé qui fait le charme historique du col, qui complète celui de son paysage herbeux entre le mont Belvédère (2641 m.) et le pointe Lancebranlette (2902 m.) Dans la descente, on passe bientôt à Pont Serrand, puis on arrive à La Thuile, important centre touristique, dans une position stratégique depuis l’ancienne  « Ariolica » romaine, entre la France et le Val d’Aoste, qui fut  conquise par les Savoie dès 1040. Elle s’appela alors « Thuilia », puis la Thuile. On y découvrit en 1806 des mines de charbon qui furent exploitées jusqu’en 1966 (maximum de production en 1948 avec 112.000 tonnes d’anthracite). C’est aujourd’hui un centre de ski en communication avec celui de La Rosière, en France. Par un sentier on peut faire une excursion au lac du Rutor (ou : Ruitor) et au glacier du Rutor (du latin « Rivus torsus » = ruisseau tortueux) : de là, on a un beau panorama sur le massif du Mont Blanc. On descend ensuite la vallée de la Doire de La Thuile jusqu’à Pré-Saint-Didier ; dans les bois de la Valdigne, on jouit du spectacle naturel de « L’Orrido » (= l’horrible. Cf. photo page précédente), au-dessus des thermes, une violente cascade que les eaux de la Doire de Verney a creusée dans la roche. Au pied de la cascade jaillit la source thermale d’eaux à 35° qui rend la peau douce et fait circuler le sang ! On trouvera plein d’histoires et de légendes sur La Thuile en consultant le site « Connaître La Thuile », www.lathuile.it/datapage.asp. 2- Aoste Aoste est la capitale de la Région, elle est située dans un lieu stratégique, dans une plaine, à la confluence de la Doire Baltée et de son affluent de gauche, le Buthier, et au croisement des deux routes les plus importantes conduisant aux cols du Petit et du Grand-Saint-Bernard ; elle permettait donc le contrôle des plus grandes voies de communication commerciales et militaires dans l’Antiquité. Elle a probablement été occupée dès le IIIe millénaire av. J.C. (Cf. plus haut la découverte du site de culte mégalithique du quartier de Saint-Martin- de-Corléans, devenu ensuite lieu de sépulture monumentale avec des dolmen, puis nécropole vers 2000 av. J.C.). Elle fut aussi le lieu probable de la capitale mythique des Salasses, Cordelia (nom hérité de Cordelo, fondateur mythique de la ville, descendant de Saturne et compagnon d’Hercule). On connaît mieux les conditions de la romanisation des lieux en 25 av. J.C., date de la création d’une ville sur le précédent camp romain du consul Térence Varron Murena. On a vu plus haut le tracé de la ville romaine, avec son decumanus maximus et son cardo maximus, déterminant le tracé orthogonal des rues dans l’enceinte de 754 m. par 572, à peu près équivalente à celle d’Augusta Taurinorum, Turin. La ville atteignit 10.000 habitants au IIe siècle, plus que Turin, et avait une splendeur imposante. On a vu plus haut les principaux monuments de cette ville (Cf. Histoire). La centuriation (distribution de lots de terre, les « centuries », de 706 à 710 m. de côté, à d’anciens légionnaires) fut pratiquée tout autour de la ville. Aoste fut la dernière ville romaine construite en Italie, elle avait donc profité de toutes les expériences précédentes, et elle atteignit donc probablement la « perfection » de l’urbanisme romain ; malheureusement les crues médiévales du Buthier ont enseveli ou détruit beaucoup de monuments qui émergent peu à peu des fouilles actuelles. Le pouvoir de l’Église s’affirma dès que disparut celui de l’empire ; le diocèse d’Aoste s’organise à partir du début du Ve siècle. Après la décadence qui suit les invasions barbares, la vie reprend vers l’an Mille, autour des deux pôles religieux de la cathédrale et de Saint Ours, où s’établissent les religieux, tandis que les nobles occupent les tours de l’ancienne muraille romaine, et le peuple le long des principales rues de la ville. Les tours de la muraille furent donc les points de départ de la féodalité locale, bientôt dominée par les vicomtes de Challant, remplacés seulement en 1295 par les comtes de Savoie. Les petits féodaux partirent alors souvent s’installer dans des châteaux de campagne. Le premier monument de la ville est la cathédrale, sur la place Giovanni XXIII. C’était l’espace du Forum, à côté duquel l’empereur Constantin aurait fait construire un premier temple chrétien ; les traces de deux églises et d’un baptistère du IVe siècle ont été retrouvées dans les fouilles, ainsi que deux fonts baptismaux et deux tombes d’évêques. C’est ensuite l’évêque Anselme qui aurait fait construire une nouvelle église en style roman entre 994 et 1026, dont le choeur  surélevé se trouve au- dessus de la crypte encore existante. Le choeur fut refait à l’époque gothique, laissant place au déambulatoire et aux trois chapelles actuelles ; le déambulatoire est maintenant occupé par le Musée du Trésor de la Cathédrale. Le cloître fut ajouté au XVe siècle (1422-1460). La façade, construite en 1848, est de style néoclassique, avec les statues de S. Anselme et de S. Giocondo dans une niche, et celles de S. Jean-Baptiste, de la Vierge et de S. Ours sur le tympan. L’atrium est l’ancienne façade de la Renaissance, ornée de fresques réalisées par un peintre local de 1522 à 1530. L’église comporte deux clochers romans. L’intérieur conserve encore un cycle de fresques du XIe siècle (Plaies d’Égypte, Lazare, histoires de S.Eustache, anges, ancêtres du Christ) ; d’autres fresques et des vitraux ont été voulus par Georges de Challant entre 1494 et 1498. Le choeur surélevé comporte un autel baroque posé sur un sarcophage romain et le sépulcre de Thomas II de Savoie (1199-1249) : la mosaïque du sol (L’année, les mois, les travaux des mois) est du XIIe siècle ; le cloître (accès de la nef gauche de la cathédrale) a été construit de 1442 à1460. Plus au nord de la cathédrale et du Musée Archéologique Régional, on peut voir l’église du XVIIIe siècle de Saint-Étienne, et le Palais Roncas, en face du Musée, construit en 1606 par Pierre-Léonard Roncas, premier Secrétaire d’État de Charles-Emmanuel I de Savoie. Plus bas, au croisement de l’ancien cardo et de l’ancien decumanus, rue de Tillier, une fontaine surmontée d’une croix rappelle la tentative de Calvin d’introduire la Réforme à Aoste : la croix aurait servi à chasser Calvin de la ville. Un peu plus loin sur la rue de Tillier, on trouve la place Émile Chanoux, martyr de la Résistance, et la Mairie (Cf Photo ci-contre), élevée de 1839 à 1842 sur un ancien couvent franciscain, avec une longue façade de 140 mètres et un tympan triangulaire orné de deux belles statues, d’une horloge et d’une méridienne. Le bâtiment de gauche englobe l’ancien Hôtel des États, qui abritait le Conseil des Commis. Tous les édifices de la place Chanoux ont été restructurés et abritent beaucoup d’hôtels. Dans la  rue qui conduit à la gare, remarquer un immeuble de Gio Ponti de 1938, au n° 24-28. À l’angle de la rue Festaz, il y eut un prieuré bénédictin dont reste le clocher du XIIe siècle et l’église de 1680 ; S. Anselme, futur évêque de Canterbury, y enseigna ; l’ancienne église est maintenant une salle d’exposition ; devant la porte, voir le Lion de Judas, sculpture en bronze d’Arturo Martini (1936). En face, Jardins publics, au centre desquels se trouve le Monument à Victor-Emmanuel II d’Antonio Tortona (1886). Autres monuments modernes, le Palais des Postes, à plan semi-circulaire, de 1941, et la Gare, près de la Tour de Pailleron, sous laquelle est le Monument à Humbert I, en style Liberty, de 1903 ; elle fut inaugurée en 1886, le jour même où Aoste fut la première ville d’Italie à être éclairée par l’énergie électrique. Pendant les années ’30, le fascisme tint à marquer sa présence dans la « Rome des Alpes » par la construction de nombreux monuments, comme par exemple, la Piazza della Repubblica, au bout de la rue Festaz ; l’ancienne Casa Littoria, avec sa tour et la colonne de bronze portant la Louve du Capitole, de Giuseppe Momo (1939), connu par le double escalier hélicoïdal des Musées du Vatican (1932), la caserne des Chasseurs Alpins Testafochi avec ses aigles  de bronze à l’entrée (1933). Le fascisme voulait aussi insister sur la continuité entre l’empire romain et le régime de Mussolini, nouvel empereur ... Si on remonte maintenant vers la Porta Praetoria et le Théâtre romain, on arrive à l’église San Lorenzo (Cf. Photo à droite), refaite au XVe siècle, puis transformée en caserne ; elle est utilisé aujourd’hui en salle d’expositions ; mais on trouve au-dessous une ancienne église du Ve siècle, construite sur le modèle de S. Ambrogio de Milan, où la forme de croix latine symbolise le triomphe sur les Ariens ; dans cette église, se trouvent les tombes des premiers évêques d’Aosta, Agnello, Grato et  Gallo. À côté de l’église, un grand tilleul de plus de 400 ans, planté en 1529 à la place de l’orme du XIe siècle, mort de vieillesse. À côté de San Lorenzo, on doit voir le bel ensemble de Saint Ours, d’abord son clocher roman, de 1131 avec ses trois rangées de fenêtres géminées et sa fenêtre bigéminée qui ouvre sur la cloche de 21 quintaux, de 1559. C’est le plus haut de la ville (44 mètres). L’ensemble comprend, outre le clocher, la Collégiale, le Prieuré et les Cloîtres. La Collégiale fut d’abord dédiée à Saint Pierre, puis à Saint Ours : sur la première église, où l’on a récemment découvert une grande mosaïque du XIIe siècle, l’évêque Anselme I fit construire cette église à trois nefs avec crypte, abside semi-circulaire et couverture à chevrons remplacée par des voûtes, et il la fit décorer d’un cycle de fresques, maintenant fragmentaire. Au XVe siècle, Georges de Challant la fit décorer par ses meilleurs artistes, et il commanda en 1487 un choeur de 24 stalles en bois à dossiers et baldaquins gravés. Du début du XVIe siècle sont les 5 vitraux de l’abside (Saint Pierre, Vierge à l’enfant, Crucifixion, Bon Berger, Saint Ours). La crypte reste celle du XIe siècle, avec des piliers provenant de constructions romaines. On accède au Cloître depuis la nef droite de la Collégiale. C’est le seul qui reste de cette époque en Italie du Nord ; il est orné de fresques de l’Ancien et du Nouveau Testament. Il a été voulu par l’évêque Eriberto en 1132 (le chapiteau XXXV représente la fondation du couvent) et comporte 40 chapiteaux restants des 52 d’origine, qui sont une des plus belles oeuvres de sculpture du XIIe siècle (Cf. le détail page suivante) qu’il est intéressant de voir en détail (après avoir relu les chapitres de la Bible qui y sont illustrés ...). Voir ci-dessous, à droite un chapiteau du cloître, à gauche le cloître. En-dessous du cloître se trouve enfin le prieuré, surmonté d’une tour octogonale (comme l’ancien baptistère), construit par Georges de Challant qui le prit pour demeure en 1468 quand il fut élu prieur de Saint Ours. On peut monter voir la salle prieurale et la chapelle ornée de fresques (Saint Georges, Annonciation, Saints) peintes en 1480 par des artistes locaux. On peut faire le tour des murailles romaines à partir de la Porta Praetoria, et suivre les tours : de la tour Plouvres, il ne reste qu’une petite partie ; on va vers le sud et on trouve les deux tours utilisées par les Challant, la tour du Pailleron, restaurée par d’Andrade entre 1891 et 1892, la tour de Bramafam (= Brame-faim ?), dans les jardins publics, en partie sur les restes de la « Porta  Principalis Dextera », érigée sur les restes de la tour romaine avec des créneaux guelfes. De l’autre  côté des jardins, la tour du Lépreux, une des 20 tours d’enceinte, acquise en 1773 par l’ordre Mauricien pour y loger un lépreux, Pierre-Bernard Guasco, de 1773 à 1803 (Cf le roman de Xavier de Maistre, Le lépreux de la cité d’Aoste). En continuant vers le nord, on trouve la Tourneuve, érigée au XIIe siècle  sur les restes de la tour romaine ; enfin au nord-est, la tour des Baillis (Balivi), acquise par les Savoie en 1263 pour y loger leurs représentants ; elle fut complétée par un autre corps de bâtiment en 1406 puis en 1540, et elle devint une prison jusqu’en 1984 3 – D’Aoste à Pont-Saint-Martin : la vallée de la Doire Baltée En sortant d’Aoste à l’Est, on arrive à Quart, sur l’ancienne route consulaire romaine (« Ad quartum lapidem » = au 4e mille d’Aoste), site de très ancienne occupation (on y trouve une nécropole énéolithique), puis domaine de la très puissante famille de la Porte Saint-Ours, qui, restant sans héritiers mâles, passe sous le contrôle des Savoie en 1378. Au-dessus se trouve le  château de Quart, construit au XIIe siècle et aménagé ensuite par les Savoie. C’est une puissante et complexe forteresse restaurée et ouverte au public en 2009. On passe ensuite à Brissogne avec son château, qui appartenait à la seigneurie de Quart et dont il ne reste que le donjon, puis à Saint-Marcel ; dans le vallon de Saint-Marcel, existait déjà au temps des Romains une mine de pyrite de cuivre et une mine de manganèse maintenant épuisées. C’est aussi le lieu d’une vaste zone aqueuse riche de faune, plus de 150 espèces d’oiseaux qui viennent y nidifier. On arrive à Nus (« Ad nonum lapidem »), on voit le château de « Pilate » dont on dit qu’y séjourna le procurateur romain partant pour son exil en Gaule, où il se serait suicidé à Vienne. En remontant à Ligna, on verrait l’oratoire de Cuney, au milieu d’un cirque glaciaire, à 2652 mètres, le plus haut édifice religieux de tout le Val d’Aoste, où l’on fait un pèlerinage à la Vierge de la Neige dans la chapelle construite en 1661 par les Dominicains. On arrive plus loin au château de Fénis (Cf. Photo ci-dessous), qui appartint aux Challant dès 1242 et fut reconstruit tel qu’il est aujourd’hui en 1340 par Aymon de Challant et son fils Boniface ; les Challant le gardèrent jusqu’en 1716, puis durent le vendre ; il fut enfin racheté, étudié et restauré en 1895 par Alfred d’Andrade qui le donna ensuite en 1906 à l’État italien qui le laisse à la Région en 1946. Protégé par une forte double enceinte et par des tours, ce n’en fut pas moins déjà un château de la Renaissance à fonction résidentielle et représentative. On entre d’abord dans une cour trapézoïdale, qui est reproduite à Turin dans le Château du Valentino, décorée de fresques de l’école de Giacomo Jaquerio (1375-1443, fresques vers 1414), dont le Saint Georges qui libère la princesse (Cf. photo ci-dessous), symbole de la lutte entre le Bien et le Mal, le Saint Christophe (1455-60) et L’Annonciation qui servent de fond à un escalier semi-circulaire. Sur les côtés, 24 Sages et philosophes de l’Antiquité, avec des proverbes et phrases en français d’époque. On entre ensuite dans la Salle d’armes et dans la Cuisine de la garnison, avec une cheminée où l’on pouvait cuire un boeuf entier, et les salles de service. À l’étage, on traverse la Chambre de la baronne, avec un lit du XVe siècle, la Salle baronale avec sa cheminée et ses meubles du XVe et XVIe siècles, et la Chapelle ornée de fresques de l’école de Giacomo Jaquerio (Annonciation, Vierge de  Miséricorde, Crucifixion). La Cuisine est encore équipée. Au second étage, les chambres de la garnison, avec des meubles valdotains typiques. On monte à une tour d’où la vue est splendide. Dans le château vivaient environ 60 personnes, dont 40 de personnel de service, gardes, et c. (Cf Photo ci- contre). Ce château constitue un Musée du meuble valdotain. À Fenis, voir aussi dans la chapelle proche du château un crucifix en bois du XVe siècle, l’église paroissiale de Saint Maurice avec son autel baroque en bois peint et doré, et la Maison Forte des nobles De Tillier,  où naquit l’historien du Val d’Aoste, Jean-Baptiste de Tillier (1678-1744), avocat à Aoste et secrétaire des États du Duché d’Aoste de 1700 à sa mort. Il fut en opposition constante avec le pouvoir centralisateur et antiautonomiste de Turin qui interdit plusieurs de ses oeuvres sur l’histoire du Val d’Aoste : Historique de la Vallée d’Aoste (1737), Chronologie des Familles nobles ou Nobiliaires du Duché d’Aoste, Chronologie des évêques, prévôts, archidiacres, gouverneurs du Duché, vi-baillifs, syndics d’Aoste. La route continue sur Chambave, bourg d’anciens commerces et de marchés depuis le XIe siècle, qui possède une église paroissiale de 1471, construite sur une église romane du XIIe siècle, et refaite entre 1744 et 1889. Au-dessus, sur la colline de Saint Pantaléon, voir le château de Cly, appartenant aux Challant et siège de la juridiction jusqu’en 1640. Il en reste les murs d’enceinte et le donjon ; il contient une chapelle romane du XIIe siècle. On arrive ensuite à Châtillon, assez grand centre industriel et commercial au débouché de la Valtournenche. Châtillon (Cf. Photo ci-contre et à gauche, la place Duc) est déjà existante à l’âge du Bronze, puis sous la domination romaine ; au Moyen-Âge, elle est le siège de la famille de Challant qui fut propriétaire des différents châteaux. Elle fut un centre commercial important, comportant des foires et marchés ; puis au XVIIIe siècle, elle devint un centre industriel minier (marbres verts), métallurgique, textile, agroalimentaire. La ville présente quelques palais du XVIIIe siècle (l’ex-palais Gervasone, dans la rue Chanoux) et l’église paroissiale de Saint-Pierre, au-dessus de laquelle se tient le château, résidence des Challant dès le XIIIe siècle et appartenant aujourd’hui aux comtes Passerin d’Entrèves. Sous le nouveau pont, on voit encore des éléments de l’ancien pont romain (Cf. photo page suivante à droite) sur le torrent Marmore, détruit par les Français en 1691. Derrière la gare se trouvent les ruines du château des Rives, le premier château des Challant, puis le château d’Ussel, restauré en 1999, qui domine toute la plaine de Châtillon et Saint-Vincent ; vide, il est aujourd’hui un centre d’expositions ; il fut construit  en 1343 par Ebalo de Challant. Il  est le premier château monobloc, constituant un seul corps de bâtiment au lieu d’avoir une enceinte extérieure. Le côté sud est une façade lisse coupée seulement par 4 doubles fenêtres géminées superposées ; aux deux angles deux petites tours rondes et une tour carrée au-dessus de la porte d’entrée, munie de mâchicoulis. Le côté nord présente au contraire trois grandes tours carrées, les deux latérales servant de latrines. La restauration a pourvu le château d’une toiture en matière transparente. (Pour en savoir plus, voir sur Google le site « castello di Ussel »). La route continue de Châtillon à Saint-Vincent, dans la même conque dominée par le mont Zerbion (2720 m.), qui connaît la présence des hommes après le retrait du grand glacier qui l’occupait jusqu’à il y a 10.000 ans, laissant place à un grand lac de Champérious à Sarre : traces de civilisation des Salasses puis domination romaine marquée par le pont encore visible (Cf. Photo ci-contre). Le site appartint aux Challant en 1292, à la suppression des droits féodaux des seigneurs de Montjovet, puis passèrent aux Savoie qui leur confièrent la région en fief, en échange de l’abandon du viscontat d’Aoste. La célébrité de Saint-Vincent commença lorsque l’abbé Jean-Baptiste Perret, spécialiste de sciences naturelles, découvrit la source d’eaux thermales et ses vertus curatives en 1770 ; le roi Charles-Emmanuel III de Savoie (1701-1773) s’intéressa personnellement au développement des cures, et ses descendants suivirent ; en 1846 fut construit le premier établissement de bains, qui fut fréquenté par la cour de Turin et par la bourgeoisie locale. L’eau est définie « bicarbonate-sulfate-alcalin-brome-iodée carbonique ». Un funiculaire permet d’accéder à l’établissement « Fons salutis » construit en 1900. Le succès de Saint-Vincent est dû aussi à la création d’un  Casino de jeux, un des cinq casinos italiens, créé en 1946 et inauguré en 1947 il est transféré en 1982 dans les locaux modernes actuels. Un peu après le Casino en allant vers Châtillon se  trouve l’Hôtel Billia, construit en 1907 en style Liberty. On peut voir aussi l’église paroissiale Saint-Vincent, à côté du départ du funiculaire des Thermes. Elle a été construite au Ve siècle sur les ruines de l’installation thermale romaine, dont les absides furent réutilisées pour l’édifice religieux et dont les traces sont visibles dans la crypte. Le nouvel édifice roman existe déjà en 1153, comme bénéfice de l’abbaye d’Ainay à Lyon ; elle est à nouveau restructurée au XVe siècle et en 1691. L’intérieur contient quelques fresques du XVe siècle. Saint Vincent était un diacre de Saragosse martyrisé le 22 janvier 304 pendant les persécutions de Dioclétien. On en a fait le patron des vignerons, des tonneliers et des vinaigriers, peut-être parce que le mot « VIN » est dans son nom, ou parce qu’il fut torturé sur une roue de pressoir ; son culte s’est d’abord implanté en Bourgogne et en Champagne, à partir du Ve siècle (Cf. ci-contre l’église Saint Vincent). Saint-Vincent était sur la « strada francigena », celle que prenaient les pèlerins venant de France pour aller à Rome ou dans les Pouilles pour partir en Terre Sainte. Cela lui donnait de l’importance. Mais il faut signaler aussi l’existence d’une nombreuse population locale dispersée autour de Saint- Vincent dans des « villages » au nombre d’une soixantaine : de petits groupes d’habitations fournies des équipements nécessaires, four, laiterie, école, fontaine, bois, lieu de culte (les nombreuses « chapelles » encore existantes autour de la ville) qui permettaient à une petite communauté d’avoir une existence difficile dans une solidarité étonnante. Le nom de ces villages indiquait souvent leur spécificité, Perrière (exploitation de la pierre), Les Moulins (existence de moulins à céréales), Favret (il y avait un « favro », un forgeron), Ecrivin (il y avait un écrivain public),etc. Il faut noter qu’en 1393, plusieurs chefs de villages d’adressent au seigneur, Iblet de Challant, pour lui demander la possibilité de prélever une partie des eaux du glacier du Mont Rose pour les porter jusqu’à la Colline de Joux et les distribuer ensuite dans les villages, moyennant le creusement du Canal Courtaud, encore existant, qui dura une quarantaine d’années et dont les villages garantirent l’entretien ; ce fut une entreprise inimaginable qui dit combien fut grande la solidarité et l’efficacité de ces villages. Piergiorgio Cretier en fait une étude dont on trouve les éléments sur Internet (www.comune.saint-vincent.ao.it).                                                                                                                                     Page suivante
Bouquetin au-dessus de Sarre
Saint Ours Selon la légende, ce moine du Ve-VIe siècles serait d’origine irlandaise, mais cela ne semble pas prouvé. Il évangélisa Digne, puis fut nommé archidiacre de l’église d’Aoste, au service de l’évêque Giocondo. Mais quand l’évêché passa à Plotien, qui était arien (fidèles du prêtre Arius qui fut condamné comme hérétique en 325 : il affirmait que le Fils est inférieur au Père et d’une autre nature), Ours quitta la cathédrale et s’installa dans l’église appelée Saint Pierre et qui porte maintenant son nom, créant ainsi un second pôle religieux. Il aurait appris aux Ayassins (habitants d’Ayas) l’art de graver sur les sabots de bois. Il est mort un 1er février, on ne sait de quelle année. C’est le saint le plus honoré du Val d’Aoste ; la foire d’Aoste lui est dédiée.
Évêques d’Aoste et autres saints d’Aoste Le premier évêque d’Aoste fut Eustasio (en grec = celui qui est solide dans sa foi). Il fut remplacé par saint Grat (Ve siècle), à qui on attribua la découverte (« l’invention ») de la tête de s. Jean-Baptiste jetée dans un puits après sa décapitation. Les reliques de S. Grat furent retrouvées par des maçons de Fontaine Giocondo (501-502), puis, après un anonyme, Agnello (522-528) auquel succéda Gallo (Gal, 529- 546). On peut citer encore Anselme I (évêque d’Aoste de 994 à 1026), probable promoteur de l’ensemble de Sant’Orso, avec Eriberto (évêque de 1114 à 1138). Il y eut encore un Giacomo Porta (Porzia ?) (1216-9). Parmi les évêques connus, on peut encore citer Giorgio di Saluzzo (1433-1440) qui fut d’abord archidiacre de Lyon, Jean de Prangins (1440- 44), seulement reconnu par l’antipape, dans cette période de conflits entre pape et antipape, François de Prez (1464-1511), d’origine suisse comme plusieurs autres, qui contribua à la construction de la cathédrale. D’autres personnalités que les évêques vinrent d’Aoste : saint Anselme (1033-1109), docteur de l’Église et archevêque de Canterbury, qui voulut montrer la vérité rationnelle de la foi chrétienne (la « preuve existentielle » de l’existence de Dieu), qui a sa statue à Aoste. Un autre valdotain est saint Bernard de Menthon (1008 ?- 1081), né à Aoste, archidiacre de la cathédrale, constructeur des deux hospices des cols du Petit et du Grand-Saint- Bernard, dont les chanoines ont pour but d’accueillir et de soigner les pèlerins avec l’aide d’une nouvelle race de chiens, les Saint-Bernard.
Clochers de la cathédrale et (au fond) de Sant’Orso
Statue de Saint Anselme, rue  Xavier de Maistre  Aoste.
statue de Saint Bernard au col du Petit-Saint- Bernard.
À gauche, Reliquaire deSaint Grat (Trésor de la Cathédrale) ; à droite, le « Tocco » et la « Tocca » du carnaval d’Aoste
Les 40 chapiteaux du Cloître (à partir du pilier d’angle ; en sens contraire d’une montre) : I - Basilics monstrueux, II – Ananias, Azarias et Misaël dans la fournaise (Bible, Livre de Daniel), III – Annonciation, David, IV – Nativité de Jésus, V – Les Mages devant Hérode, VI – Rêve de Joseph, fuite en Égypte, VII – Chapiteau décoratif, VIII – Job, IX – Rencontre d’Éléazar, fils d’Aaron (Nombres, 20, 28) et de Rebecca, X – Chapieteau décoratif, XI –Harpies, XII – Fable de la cigogne et du renard, XIII –Chapiteau corinthien, XIV – Chapiteau décoratif, XV –Chapiteau d’angle, décoratif, XVI – Naissance d’Esaü et de Jacob, Esaü à la chasse, Rebecca pousse Jacob devant Isaac (Genèse), XVII –Rebecca conseille à Jacob de fuir, Rêve de Jacob, XVIII –Troupeau de Rachel au pâturage, Jacob découvre le puits à Rachel (Genèse), XIX – Réconciliation de Jacob et Ésaü, XX – Les 3 fils de Jacob avec leur soeur Dina, Laban se lamente des richesses de Jacob, Lia informe son père des trésors cachés (Genèse), XXI –Jacob revient avec Lia et Rachel, Lutte avec l’ange, XXII –Joseph prend congé de ses frères (Genèse), XXIII –Pilier d’angle, décoratif, XXIV - 4 aigles, XXV – Têtes de bouc et rubans, XXVI – 4 personnages = ?, XXVII –Sophonie, Agée, Zaccarie, Malachie (les 4 derniers livres des Prophètes Mineurs), XXVIII –Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, XXIX – Jonas, Michée, Nahum, Abacuc, XXX – Osée, Joël, Amos, Abdias, XXXI – Moïse, Balaam, Élias, Nathan, XXXII - Chapiteau le plus gros : Vie et miracles de S. Ours, mort de Plotien, XXXIII –André et Simon apôtres, Résurrection de Lazare, XXXIV –Apôtres Barthélemy, Jacques, Marie-Madeleine, Marthe, XXXV –Fondation du couvent : S. Pierre, S. Ours, l’évêque Eribert, XXXVI – Inscription de référence de la fondation, XXXVII – Pilier d’angle avec ébauche de chapiteau corinthien, XXXVIII, XXXIX et XL – chapiteaux décoratifs du XVIIIe siècle.
Château d’Ussel : à g. façade nord ; toiture restaurée ; ci- dessous Façade sud.
Saint-Vincent avec  g. l’Hôtel Billia et  dr. le Casino.
Saint-Vincent – Restes de la route consulaire des Gaules.
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8 septembre 2016 : Une bonne adresse dans le Val d'Aoste : l'Hôtel des Alpes à Cérellaz, commune d'Avise, qui nous est recommandé par Max Guillaud