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Les chansons de Pier Paolo Pasolini On oublie souvent de rappeler que Pasolini fut un des quelques intellectuels qui s’intéressèrent à la musique et qui écrivirent des chansons. Les intellectuels italiens (et les nôtres  ?) ont la plupart du temps considéré la chanson avec un sentiment mêlé de répulsion et de fascination  : c’était un genre inférieur, un « art mineur  », mais aussi un genre qui connaissait une diffusion de masse bien supérieure à celle de leurs œuvres de poésie, essais, etc. Quant aux politiques, ils ne cherchent qu’à contrôler et censurer  ! Il y a eu bien sûr de grandes exceptions, d’abord la chanson napolitaine du XIXe et du début du XXe siècle, avec des poètes comme Salvatore Di Giacomo (1860-1934) ou Libero Bovio (1883-1942), et même D’Annunzio (1963-1938) s’y essaya  ; à Rome, le poète dialectal Trilussa (1871-1950 - anagramme de Carlo Alberto Camillo Mariano Sallustri) écrit des chansons (sa Ninna nanna della guerra, de 1914 est encore célèbre), et le «  café-chantant  » fut un lieu de contact entre les littérateurs et la chanson. Puis le fascisme, sa censure, sa volonté de soumettre l’expression musicale et chansonnière à la propagande du régime,  son mépris des dialectes, éloigna pour des années la littérature et la poésie de la chanson, et après la guerre il faudra attendre la fin des années ’50 pour voir apparaître d’autres rapprochements, avec les groupes Cantacronache de Turin et Nuovo Canzoniere Italiano, la participation d’intellectuels comme Italo Calvino, Franco Fortini, Michele Straniero, Umberto Eco …  ; au début des années ’60, l’expérience de Laura Betti (1927-2004) avec son spectacle Giro a vuoto (1960), repris à Cagliari en 2016, pour lequel elle fait écrire de grands écrivains comme Alberto Moravia (1907-1990), Giorgio Bassani (1916- 2000), Ennio Flaiano (1910-1972), Mario Soldati (1906-1999), Alberto Arbasino (1930- ), Camilla Cederna (1911-1997), Goffredo Parise (1920-1986) … Il faudrait citer aussi Dario Fo (1926-2016) (Voir notre dossier «Quelques chansons de Dario Fo  » dans la rubrique «  Chanson  »), ou Roberto Roversi (qui collabora avec Lucio Dalla), et puis quelques grands  «  cantautori  » comme Francesco Guccini  (1940- ), Giorgio Gaber (1939-2003) (parfois avec l’écrivain et acteur Umberto Simonetta, 1926- 1998 puis l’artiste et parolier Sandro Luporini, 1930- ), Franco Battiato (1945- ), qui collabora avec le philosophe Manlio Sgalambro (1924-2014) dans l’écriture de ses chansons, Piero Ciampi  (1934-1980),  Enzo Jannacci (1932013), Paolo Conte (1937- )… des chanteuses comme Ornella Vanoni (1934- ), ou Maria Monti (1935- ), etc. (après la France qui, dès le lendemain de la guerre eut de grands auteurs-compositeurs-interprètes comme Brel (1929-1978), Brassens (1921-1981), Trenet (1913-2001), Ferré  (1916-1993), Jean Ferrat (1930-2010), etc.). Il y aurait beaucoup à écrire sur ce thème des intellectuels et la chanson, sans oublier les nombreux chanteurs qui sont aussi écrivains, comme Guccini, Gianfranco Manfredi (1948- ), Mino Reitano (1944-2009), Roberto «  Freak  »Antoni (1954-2014), et tant d’autres. C’est Laura Betti qui, la première, en 1959, inspira à Pier Paolo Pasolini l’idée d’écrire des chansons, mais Pasolini s’intéressait depuis son enfance à la musique classique et aux chansons populaires. En 1955, il publie chez Guanda son Canzoniere italiano, Antologia della poesia popolare (réédité chez Garzanti), après trois ans de recherche  ; il passe de région en région, étudiant le dialecte et les formes locales de poésie chantée, «  vilote  » frioulanes ou de Vénétie, «  rispetti  » toscans, «  stornelli  », «  ninne nanne  », chants populaires des deux guerres, fascistes ou de Résistance, près de 800 textes malheureusement dépourvus de partition. En 1952, il avait déjà composé un poème, repris plus tard dans Le ceneri di Gramsci, intitulé Il canto popolare, Le chant populaire  (traduction de Jean Guichard, Nadia Clavaud, Françoise Fromental)  : Il canto popolare Improvviso il mille novecento cinquanta due passa sull'Italia : solo il popolo ne ha un sentimento vero : mai tolto al tempo, non l'abbaglia la modernità, benché sempre il più moderno sia esso, il popolo, spanto in borghi, in rioni, con gioventù sempre nuove - nuove al vecchio canto - a ripetere ingenuo quello che fu. Scotta il primo sole dolce dell'anno sopra i portici delle cittadine di provincia, sui paesi che sanno ancora di nevi, sulle appenniniche greggi : nelle vetrine dei capoluoghi i nuovi colori delle tele, i nuovi vestiti come in limpidi roghi dicono quanto oggi si rinnovi il mondo, che diverse gioie sfoghi... Ah, noi che viviamo in una sola generazione ogni generazione vissuta qui, in queste terre ora umiliate, non abbiamo nozione vera di chi è partecipe alla storia solo per orale, magica esperienza ; e vive puro, non oltre la memoria della generazione in cui presenza della vita è la sua vita perentoria. Nella vita che è vita perché assunta nella nostra ragione e costruita per il nostro passaggio - e ora giunta a essere altra, oltre il nostro accanito difenderla - aspetta - cantando supino, accampato nei nostri quartieri a lui sconosciuti, e pronto fino dalle più fresche e inanimate ère - il popolo : muta in lui l'uomo il destino. E se ci rivolgiamo a quel passato ch'è nostro privilegio, altre fiumane di popolo ecco cantare : recuperato è il nostro moto fin dalle cristiane origini, ma resta indietro, immobile, quel canto. Si ripete uguale. Nelle sere non più torce ma globi di luce, e la periferia non pare altra, non altri i ragazzi nuovi... Tra gli orti cupi, al pigro solicello Adalbertos komis kurtis !, i ragazzini d'Ivrea gridano, e pei valloncelli di Toscana, con strilli di rondinini : Hor atorno fratt Helya ! La santa violenza sui rozzi cuori il clero calca, rozzo, e li asserva a un'infanzia feroce nel feudo provinciale l'Impero da Iddio imposto : e il popolo canta. Un grande concerto di scalpelli sul Campidoglio, sul nuovo Appennino, sui Comuni sbiancati dalle Alpi, suona, giganteggiando il travertino nel nuovo spazio in cui s'affranca l'Uomo : e il manovale Dov'anda stà jersera... ripete con l'anima spanta nel suo gotico mondo. Il mondo schiavitù resta nel popolo. E il popolo canta. Apprende il borghese nascente lo Ça ira, e trepidi nel vento napoleonico, all'Inno dell'Albero della Libertà, tremano i nuovi colori delle nazioni. Ma, cane affamato, difende il bracciante i suoi padroni, ne canta la ferocia, Guagliune 'e mala vita ! in branchi feroci. La libertà non ha voce per il popolo cane. E il popolo canta. Ragazzo del popolo che canti, qui a Rebibbia sulla misera riva dell'Aniene la nuova canzonetta, vanti è vero, cantando, l'antica, la festiva leggerezza dei semplici. Ma quale dura certezza tu sollevi insieme d'imminente riscossa, in mezzo a ignari tuguri e grattacieli, allegro seme in cuore al triste mondo popolare. Nella tua incoscienza è la coscienza che in te la storia vuole, questa storia il cui Uomo non ha più che la violenza delle memorie, non la libera memoria... E ormai, forse, altra scelta non ha che dare alla sua ansia di giustizia la forza della tua felicità, e alla luce di un tempo che inizia la luce di chi è ciò che non sa. («  Adalbertos komis kurtis  » sont les paroles d’une chansonnette satirique (entre la dernière décennie du IXe siècle et la première du Xe siècle) que Francesco Novati (1859-1915) recherchant les origines du chant populaire italien, a retrouvé dans un passage des Chroniques de Liutprando (685-744). Quant à «  hor attorno Frat Helya  », nous sommes déjà en 1240  : il s’agit d’une blague faite par des enfants à Frère Elia et à ses compagnons en dévotion, dont nous informe (toujours dans un texte joint de Novati) Salimbene de Adam (1221-1288). dans sa Chronique. L’hymne à l’arbre de la liberté est un chant naturellement non populaire  ; d’abord les prorévolutionnaires italiens étaient en effet en possession de simples traductions du Ça ira  ! populaire (Ah ça ira, ça ira, ça ira, le patriotisme répondra  : Sans craindre ni fer ni feu les Italiens vaincront -ah ça ira etc.), puis ils produisirent, par une intervention «  cultivée  », les divers «  Arbres de la Liberté  ». Apparaissait ainsi la tradition romantique du Risorgimento des chants de la bourgeoisie libérale irrédentiste, auxquels le peuple restait naturellement étranger. Il chantait éventuellement en politique des chants réactionnaires, par exemple un chant de gouapes favorables aux Bourbons contre les forces de l’ordre de l’Italie à peine unifiée  » (Note de Pasolini dans les Ceneri di Gramsci). Et Pasolini a utilisé la musique classique dans beaucoup de ses films (Bach, Vivaldi, Mozart…). En 1956, Pasolini écrivait ceci  : «  Je ne vois pas pourquoi tant la musique que les paroles des chansonnettes ne devraient pas être plus belles. L’intervention d’un poète cultivé et même raffiné n’aurait rien d’illicite. Au contraire son intervention devrait être sollicitée et recommandée. Personnellement il ne m’est jamais arrivé d’écrire des vers pour des chansons  ;  ou plutôt, comme à la plus grande partie de mes amis, l’occasion ne s’est jamais présentée. Musiciens et paroliers se sont renfermés dans un clan impénétrable, ils se sont bien protégés de la concurrence (et on le comprend  : les droits d’auteur rapportent parfois des millions). Quant à moi, je crois que ça m’intéresserait et que ça m’amuserait d’appliquer des vers à une belle musique, de tango ou de samba  » (Enquête de la revue Avanguardia). C’est donc Laura Betti, dans son appel aux écrivains, qui décida Pasolini à écrire trois chansons en dialecte de Rome (Valzer della toppa, Macrì Teresa detta Pazzia et Cristo al Mandrione) qu’il avait étudié pour écrire ses deux romans Ragazzi di vita et Una vita violenta. Pour les  deux premières chansons, la musique fut écrite par Piero Umiliani (1926-2001), et par Piero Piccioni (Piero Morgan, 1921-2004) pour la  troisième (gravée seulement en 1972). Pasolini écrivit encore pour la seconde édition du spectacle de Laura Betti le texte de Ballata del suicidio, mis en musique par Giovanni Fusco (1906-1968). Il valzer della toppa                                                                      La valse de la cuite  (Pier Paolo Pasolini, 1960 Musica : Piero Umiliani Interprete : Laura Betti,  Grazia De Marchi) Me so' fatta un quartino m'ha dato a la testa ammazza che toppa a Nina, a Roscetta, a Modesta, lassateme qua ! An vedi le foje ! An vedi la luna ! An vedi le case ! E chi l'ha mai viste co' st'occhi ? Me viè da cantà. Lassame perde, va da n'altra stasera, a cocco, niente da fa ! E poi so' vecchia, ciò trent'anni e er mondo ancora l'ho da guardà ! Mamma mia che luci che vedo qua attorno Le vie de Testaccio me pareno come de giorno de n'arta città ! An vedi le porte ! An vedi li bar ! An vedi la gente ! an vedi le fronne che st'aria se fa sfarfallà ! Va via moretto,  fa la bella stasera godo la libertà, spara er Guzzetto e torna a casa  che mamma tua se sta a aspettà ! Me sò presa la toppa e mò so' felice! Me possi cecamme me sento tornata a esse un fiore de verginità ! Verginità ! Verginità ! Me sento tutta verginità ! Che sarà ! Che sarà ! Che sarà ! MACRI' TERESA DETTA PAZZIA                                                                                 Macrì Teresa appelée La Folie (Pier Paolo Pasolini, 1960 Piero Umiliani Interpreti  : Laura Betti, Grazia De Marchi) Macri Teresa detta Pazzia, fu Nazareno e Anna Mei, abbito a Via del Mandrione a la baracca ventitré, ciò dieciott'anni ... Embéh, è così, che vòi da me ? Me do a la vita da più de n'anno, che artro ancora vòi sapé ? So' disgraziata, ma ciò un ragazzo che, sanvognuno, pare un re. Je passo er grano ... Embéh, è così, che vòi da me ? Sì ! 'O vesto da 'a testa ai piedi ! La raspa, i bighi, la capezza, er bugiardello d'oro ! Me s'è allumata ch'ero ciumaca mentre che stavo a lavorà, lui è un danzone, e me portava su la Gilera a danzà, tutto pastoso ... Embéh, è così, che ce vòi fa ? Pe' più de n'anno tutta moina, io me te sposo e qua e là, Poi è venuto per me er momento de ripiegamme a camminà a Caracalla... Embéh, è così, che ce vòi fa ?   E mo' che te sei messo in testa ? N'a faccio 'sta cantata de core ! N'ce so' n'infamona !   lo so' de vita, sor commissario, onnai so' fatta : ecchela  là ! Un giomo o l'artro ce lo sapevo che me toccava annà a provà le Mantellate ... Ahò, per me, a tremà nun stà ! Solo me rode, se me chiudete, che s'aritrova senza argian  ! Ma a ogni modo, per quarche tempo, coll'oro mio camperà senza fà buffi ... Ahò, per me, a tremà nun stà ! None ! None ! Nun lo dico er nome ! Er nome suo nun l'ancordo ! Se chiama amore, e basta. Le Mandrione était une banlieue de Rome, entre la Via Tuscolana et la Via Casilina, connue pour ses baraquements habités par des immigrés venus d’autres régions d’Italie, mais aussi pour l’abondance de ses bordels clandestins montés après l’abolition décidée par la Loi Merlin le 20 février 1958. C’était auparavant une zone de campagne traversée par la Via del Mandrione, où passaient les troupeaux de moutons («  le greggi  ») et de vaches («  le mandrie  »), d’où le nom  ; puis vinrent s’entasser des gitans et des méridionaux qui avaient tout perdu dans les bombardements de 1943 (San Lorenzo à Rome) et 1944  ; puis dans la seconde moitié des années ’70, sur l’initiative d’une psychologue et institutrice d’enfants Roms et gitans, Linda Zammataro, le quartier fut peu à peu détruit, ses habitants relogés dans des appartements décents du quartier Spinaceto, et ses baraques remplacées par des maisons élégantes et des boutiques d’artisans. Le quartier fut suivi par de nombreux intellectuels, Franco Cagnetta, Elsa Morante, le photographe de Fellini Franco Pinna (1925-1978), Goffredo Parise, Pasolini… CRISTO AL MANDRIONE                                                                            Le Christ dans le quartier du Mandrione (Pier Paolo Pasolini, 1960 Musica  : Piero Piccioni Interpreti  : Laura Betti, Grazia de Marchi) Ecchime dentro quà tutta ignuda fracica fino all'ossa de guazza. Intorno a me che c'è ? Quattro muri zozzi, un tavolo, un piqué. Fileme, se ce sei, Gesù Cristo guardeme tutta sporca de fanga, abbi pietà de me, io che nun so' gnente, e te er Re dei Re !   Lavorà. senza mai rifiatà Moro : e l'anima nun sa. Fileme, se ce sei, Gesù Cristo ; guardeme tutta sporca de pianto. Abbi pietà de me, io che nun sò gnente, e te er Re dei Re ! Fileme, se ce sei, Gesù Cristo. BALLATA DEL SUICIDIO                                                               Ballade du suicide (Pier Paolo Pasolini Giovanni Fusco Interpreti  : Anna Nogara  ; Grazia De Marchi)   Pietà, pietà ! Voi mi volete morta e sepolta : senza voce, senza gesti, senza viso, senza vita… che non torni - vo’ dite - mai più la pazzia ch’essa fu, qui tra noi ! Pietà, pietà ! Gente felice, voi mi sperate : impiccata, annegata, incendiata, maciullata… Che sta a fare - voi dite - se fa solo rabbia, e lo sa, qui tra noi ?  Pietà, pietà ! Gente per bene, voi mi temete : nel mio amore, nel mio vizio, nel mio ardore, nel mio odio… Perché vive - voi dite - quaggiù, peccatrice e tabù, qui tra noi ? Pietà, pietà ! Gente normale, mi condannate : a tremare, ad odiare, a celarmi, a sparire… Chi è diverso - voi dite - non può rimaner neanche un po’ qui tra noi !  Pietà, pietà! Gente al potere, voi minacciate : con l’arresto, con la cella, con la gogna, con il rogo… La passione - voi dite - non dà che fastidi e ansietà qui tra noi ! Pietà, pietà ! Pareva eterno il mio destino : di parlare, di cantare, di godere, di peccare… Ma sì, ma sì ! Per me è finita, state tranquilli… Entro nell’ombra, vi lascio il mondo… Marilyn n’est pas une chanson mais un poème composé après la mort de Marily Monroe le 4 août 1962, récité par Laura Betti sur une musique de Marcello Panni dans son Récital de Milan du 12 novembre 1962, Giro a Vuoto, et repris par Pasolini dans son film La Rabbia (1963), récité par Giorgio Bassani sur l’Adagio de Tommaso Albinoni Marilyn (Pier Paolo Pasolini, La rabbia, 1962) Del mondo antico e del mondo futuro era rimasta solo la bellezza, e tu, povera sorellina minore, quella che corre dietro i fratelli più grandi, e ride e piange con loro, per imitarli, e si mette addosso le loro sciarpette, tocca non vista i loro libri, i loro coltellini, tu sorellina più piccola, quella bellezza l’avevi addosso umilmente, e la tua anima di figlia di piccola gente, non ha mai saputo di averla, perché altrimenti non sarebbe stata bellezza. Sparì, come un pulviscolo d’oro. Il mondo te l’ha insegnata, Così la tua bellezza divenne sua. Del pauroso mondo antico e del pauroso mondo futuro era rimasta sola la bellezza, e tu te la sei portata dietro come un sorriso obbediente. L’obbedienza richiede troppe lacrime inghiottite, il darsi agli altri, troppi allegri sguardi che chiedono la loro pietà ! Così ti sei portata via la tua bellezza. Sparì come un pulviscolo d’oro. Dello stupido mondo antico e del feroce mondo futuro era rimasta una bellezza che non si vergognava di alludere ai piccoli seni di sorellina, al piccolo ventre così facilmente nudo. E per questo era bellezza, la stessa che hanno le dolci ragazze del tuo mondo... le figlie dei commercianti vincitrici ai concorsi a Miami o a Londra. Sparì come una colombella d'oro. Il mondo te l’ha insegnata, e così la tua bellezza non fu più bellezza. Ma tu continuavi a essere bambina, sciocca come l’antichità, crudele come il futuro, e fra te e la tua bellezza posseduta dal Potere si mise tutta la stupidità e la crudeltà del presente. La portavi sempre dietro come un sorriso tra le lacrime, impudica per passività, indecente per obbedienza. Sparì come una bianca colomba d’oro. La tua bellezza sopravvissuta dal mondo antico, richiesta dal mondo futuro, posseduta dal mondo presente, divenne un male mortale. Ora i fratelli maggiori, finalmente, si voltano, smettono per un momento i loro maledetti giochi, escono dalla loro inesorabile distrazione, e si chiedono: «È possibile che Marilyn, la piccola Marilyn, ci abbia indicato la strada ?» Ora sei tu, la prima, tu sorella più piccola quella che non conta nulla, poverina, col suo sorriso, sei tu la prima oltre le porte del mondo abbandonato al suo destino di morte. Uccellacci e uccellini est simplement le texte des titres de tête du film de Pasolini (1966), mis en musique par Ennio Morricone et chanté par Domenico Modugno  : Uccellacci uccellini                                                                   Vilains oiseaux et petits oiseaux (Pier Paolo Pasolini Domenico Modugno Du film homonyme  : 1966) Alfredo Bini  presenta  l'assurdo Totò  l'umano Totò  il matto Totò  il dolce Totò  nella storia  UCCELLACCI E UCCELLINI  raccontata da Pier Paolo Pasolini  con l'innocente  col furbetto  Davoli Ninetto  Trovati per le strade del mondo  tutti gli altri attori da Femi Benussi a Vittorio Vittori  Nel triste girotondo nel lieto girotondo  Luigi Scaccianoce architettò  Danilo Donati acconciò  Nino Baragli montò e rimontò  Ennio Morricone musicò  Mario Bernardo  e Tonino Delli Colli fotografò  Fernando Franchi organizzò  Sergio Citti da filosofo aiutò  Una piccola troupe per le periferie vagabondò  per campagne e paeselli si scannò  Producendo rischiò la sua posizione  Alfredo Bini  dirigendo rischiò la reputazione  Pier Paolo Pasolini Che cosa sono le nuvole  ? est de même la chanson mise en musique par Ennio Morricone dans le film homonyme de Pasolini, qui est un des six sketchs du film Capriccio al’Italiana (1967), le dernier film où Totò ait joué avant sa mort le 15 avril 1967  ; le sketch de Pasolini est joué avec Laura Betti et Ninetto Davoli  ; l’auteur s’était inspiré de l’Othello de Shakespeare, récité par des marionnettes  : Che cosa sono le nuvole  ?                                                                         Que sont donc les nuages  ? (parole  : Pasolini  ; musica  : Modugno  1968 Interpreti  : Modugno, Grazia De Marchi, Avion Travel nel 1990) Che io possa esser dannato se non ti amo, e se così non fosse non capirei più niente. Tutto il mio folle amore lo soffia il cielo lo soffia il cielo ... così. Ah ! Malerba soavemente delicata di un profumo che dà gli spasimi ! Ah ! Ah ! Tu non fossi mai nata ! Tutto il  mio folle amore lo soffia il cielo lo soffia il cielo ... così. Il derubato che sorride ruba qualcosa al ladro ma il derubato che piange ruba qualcosa a se stesso. Perciò io ti dico : finché sorriderò tu non sarai perduta. Ma queste son parole e non ho mai sentito che un cuore, un cuore affranto, si curi con l'udito. Tutto il mio folle amore lo soffia il cielo lo soffia il cielo ... così. I ragazzi giù nel campo est un texte adapté par Pasolini et Dacia Maraini, version italienne du texte de Mànos Hadjidakis, musicien grec, utilisé dans le film Sweet Movie, de Dusan Makavejev (1974), qui fit scandale lors de sa sortie en 1974  : on y voyait une copie d’un documentaire tourné par les nazis en 1943, pour se faire de la propagande en exhumant les corps de 22.000 Polonais tués par Staline en 1940, dans le massacre de Katyn. Le texte fut chanté par la chanteuse polonaise Anna Prucnal (1940- ), ce qui lui valut des ennuis de la part des autorités polonaises (elle fut interdite de séjour  en Pologne pendant 15 ans, jusqu’en 1989). I ragazzi giù nel campo                                                                        Les garçons là-bas dans le champ (Pier Paolo Pasolini e Dacia Maraini) I ragazzi giù nel campo Non si curano del tempo Ma si buttano dentro i fiumi Per pescare la croce premio I ragazzi giù nel campo Dan la caccia ad un pazzo Poi lo strozzano con le mani E lo bruciano in riva al mare. Vieni figlia della Luna Della stella mattutina Che regala a questi ragazzi Le carezze del gran cielo ! I ragazzi giù nel campo Dan la caccia ai borghesi Tagliano a pezzi A pezzi le teste Dei nemici e dei fedeli. I ragazzi giù nel campo Colgono rami e rosmarino E camuffano buche e pozzi Per acciuffare le ragazze. I ragazzi giù nel campo Dan la caccia ad un ricco Gli fan togliere i denti d’oro E li portano al mercato. Vieni figlia della Luna Della stella mattutina Che regala a questi ragazzi Le carezze del gran cielo! I ragazzi giù nel campo Non possegono memoria Perciò vendono gli antenati Poi son presi da tristezza. Les «  ragazzi  » sont peut-être aussi ceux de Ragazzi di vita, le roman de Pasolini paru en 1955. La chanson suivante C’è forse vita sulla terra est également une adaptation d’une séquence du même film, Sweet Movie.
Les chansons de Pier Paolo Pasolini
Soudain, l’année mille neuf cent cinquante-deux passe sur l’Italie : Seul le peuple en a un sentiment Véritable : jamais arraché au temps, il n’est pas ébloui par la modernité, bien que toujours ce soit lui le plus moderne, le peuple, éparpillé dans des bidonvilles, des quartiers, avec des jeunes gens toujours nouveaux – nouveaux pour le vieux chant – pour répéter avec innocence ce qui fut. Il brûle, le premier doux soleil de l’année sur les portiques des petites villes de province, sur les villages qui ont encore un goût de neige, sur les troupeaux des Apennins : dans les vitrines des chefs-lieux les nouvelles couleurs des toiles, les nouveaux vêtements, comme dans des brasiers limpides disent combien aujourd’hui se renouvelle le monde, combien il explose de joies nouvelles … Ah, nous qui vivons en une seule génération chaque génération qui a vécu ici, dans ces terres maintenant humiliées, nous n’avons pas une notion vraie de ceux qui ne participent à l’histoire que par la parole orale, expérience magique ; et qui vivent purs, pas au-delà de la mémoire de la génération dans laquelle la présence de la vie s’impose impérativement. Dans la vie qui est vie parce que engagée dans notre raison et construite pour notre passage – et maintenant arrivée à être différente, au-delà de notre acharnement à la défendre – le peuple – en chantant passivement installé dans nos quartiers qu’il ne connaît pas, et prêt dès les ères les plus fraîches et les plus inanimées – attend : son destin en lui transforme l’homme. Et si nous nous retournons vers ce passé qui est notre privilège, d’autres mutitudes de peuple se mettent à chanter : notre mouvement est récupéré dès les origines chrétiennes, mais il reste en arrière, immobile, ce chant. Il se répète fidèle à lui-même. Le soir, plus de torches mais des globes de lumière, et la périphérie ne semble pas différente, et les garçons ne semblent pas différents. Entre les jardins sombres, au petit soleil paresseux Adalbertos komis kurtis !, les petits garçons d’Ivrée crient, et dans les vallons de Toscane, avec des cris de jeunes hirondelles : Hor atorno fratt Helya ! Le clergé fruste imprime la sainte violence dans leurs coeurs frustes et il les asservit dans une enfance féroce dans son fief provincial l’Empire imposé par Dieu : et le peuple chante. Un grand concert de burins sur le Capitole, sur le nouvel Apennin, sur les Communes blanchies des Alpes, résonne, rendant gigantesque le travertin dans le nouvel espace où s’affranchit l’Homme : et le manoeuvre répète Dov’anda stà jersera …, avec son âme éparpillée ( dans son monde gothique. Le monde de l’esclavage reste dans le peuple. Et le peuple chante. Le bourgeois qui naît apprend le Ça ira et agitées dans le vent napoléonien, à l’Hymne de l’Arbre de la Liberté, tremblent les nouvelles couleurs des nations. Mais, chien affamé, le journalier défend ses maîtres, il en chante la férocité, Guagliune ‘e malavita ! en troupeaux féroces. La liberté n’a pas de voix pour le peuple chien. Et le peuple chante. Enfant du peuple, toi qui chantes, ici à Rebibbia sur la rive misérable de l’Aniene ta nouvelle chansonnette, tu exaltes c’est vrai, en chantant, l’ancienne, la joyeuse légèreté des simples. Mais comme une dure certitude tu soulèves en même temps une imminente révolte, au milieu de taudis et de gratte-ciels ignorants, graine de joie dans le coeur du triste monde populaire. Dans ton inconscience est la conscience que l’Histoire veut en toi, cette histoire dont l’Homme n’a plus que la violence des souvenirs, et non une mémoire libre … Et désormais, peut-être qu’il n’a d’autre choix que de donner à sa soif anxieuse de justice la force de ton bonheur, et à la lumière d’un temps qui commence la lumière de celui qui est ce qu’il ne sait pas.
J’ai bu un bon coup Il m’est monté à la tête Putain, quelle cuite ! A Nina, à Roscetta, à Modesta Laissez-moi là ! Regarde les feuilles ! Regarde la lune ! Regarde les maisons ! Qui les a jamais vus avec mes yeux ? J’ai envie de chanter. Laisse-moi, va chez une autre Ce soir, mon coco, rien à faire ! Et puis je suis vieille, j’ai trente ans Et j’ai encore à regarder ce monde ! Ma mère, quelles lumières Je vois là autour Les rues du Testaccio Me semblent comme le jour D’une autre ville ! Regarde les portes ! Regarde les bars ! Regarde les gens ! Regarde les feuillages que cet air Fait vibrer ! Va-t-en petit brun, dit la belle, Ce soir, je jouis de ma liberté, Fais tourner ta Guzzi et rentre chez toi Où ta maman t’attend ! J’ai pris ma cuite Et maintenant je suis heureuse ! Je peux être aveugle Je sens que je redeviens une fleur De virginité ! Virginité ! Virginité ! Je me sens toute vierge ! Qu’en sera-t-il ? Qu’en sera-t-il ? Qu’en sera-t-il ?
Macrì Teresa appelée La Folie, de feu Nazareno et Anna Mei, J’habite rue du Mandrione dans la baraque 23 J’ai dix-huit ans … Bon, c’est comme ça, Que veux-tu de moi ? Je me donne à la vie depuis plus d’un an, qu’est-ce que tu veux savoir d’autre ? Je suis malheureuse, mais j’ai un mec qui me paraît un Roi. Oui ! Je lui passe les sous … Bon, c’est comme ça, qu’est-ce que tu veux de moi ? Oui, je l’habille de la tête aux pieds ! La veste, les pantalons, la chaîne en or, La montre en or ! Il m’a allumée que j’étais encore jeune fille tandis que je travaillais, C’est un dragueur, et il m’emmenait danser sur sa Gilera, Tout bien habillé … Bon, c’est comme ça, qu’est-ce que tu veux y faire ? Pendant plus d’un an, très cajolée, moi je t’épouse et ci et çà, Puis est venu pour moi le moment de recommencer à marcher A Caracalla… Bon, c’est comme ça, qu’est-ce que tu veux y faire ? Et maintenant qu’est-ce que tu t’es mis dans la tête ? Je ne fais pas cette chanson-là de bon coeur ! Je suis du milieu, M’sieur l’commissaire, désormais je suis faite :voilà ! Un jour ou l’autre, je le savais que je devais aller essayer les Mantellate … Oh, pour moi je ne tremble pas ! Ce qui me ronge, si vous m’enfermez, c’est qu’il se trouvera sans le sou ! Mais de toute façon, pendant quelque temps, avec mon or, Il survivra sans faire de dettes … Oh, pour moi je ne tremble pas ! Non ! Non ! je ne dis pas son nom ! Son nom je ne m’en souviens pas ! Il s’appelle amour, et ça suffit.
Roms déménageant du Mandrione avec Linda
Me voici là-dedans toute nue, Trempée de rosée jusqu’aux os. Qu’y a-t-il autour de moi ? Quatre murs sales, une table, un bidet. Écoute-moi, si tu es là, Jésus-Christ Regarde-moi toute souillée de boue, Aie pitié de moi Moi qui ne suis rien, et toi le Roi des Rois ! Travailler sans jamais s’arrêter Je meurs : et mon âme ne le sait pas Écoute-moi, si tu es là, Jésus-Christ Regarde-moi, toute salie de larmes. Aie pitié de moi, Moi qui ne suis rien, et toi le Roi des Rois. Écoute-moi, si tu es là, Jésus-Christ.
Pitié, pitié ! Vous me voulez Morte et enterrée : Sans voix, Sans gestes, Sans visage Sans vie… Que ne revienne – dites-vous – jamais plus la folie que fut cette femme ici parmi nous ! Pitié, pitié ! Gens heureux, Vous m’espérez : Pendue, Noyée, Incendiée, Broyée … Que fait-elle donc – dites-vous – si elle ne crée que de la rage, et elle le sait, ici parmi nous ? Pitié, pitié ! Gens de bien, Vous me craignez : Dans mon amour, Dans mon vice, Dans mon ardeur, Dans ma haine … Pourquoi vit-elle – dites-vous – ici-bas, pécheresse et tabou, ici parmi nous ? Pitié, pitié ! Gens normaux, Vous me condamnez : A trembler, A haïr, A me cacher, à disparaître … Qui est différent – dites-vous – ne peut pas rester même un peu ici parmi nous. Pitié, pitié ! Gens au pouvoir, Vous menacez : Par l’arrestation, Par la cellule, par le pilori, par le bûcher … La passion – dites-vous – ne donne que des ennuis et de l’anxiété ici parmi nous ! Pitié, pitié ! Il semblait éternel Mon destin : De parler, De chanter, De jouïr, De pécher … Mais oui, mais oui ! Pour moi c’est fini, Soyez tranquilles J’entre dans l’ombre, Je vous laisse le monde …
Du monde antique et du monde futur il n’était resté que la beauté, et toi, pauvre petite soeur cadette celle qui court derrière ses frères aînés, qui rit et qui pleure avec eux, pour les imiter, qui porte leurs petites écharpes, qui touche, sans être vue, leurs livres, leurs canifs, toi, petite soeur cadette, cette beauté, tu la portais sur toi humblement, et ton âme de fille de petites gens n’a jamais su qu’elle l’avait, car sans cela ce n’aurait pas été de la beauté. Elle a disparu, comme une poussière d’or. Le monde te l’a apprise. Ta beauté est ainsi devenue sienne. De l’effrayant monde antique et du féroce monde futur Il n’était resté que la beauté, et toi Tu l’as portée derrière toi comme un sourire obéissant. L’obéissance demande trop de larmes avalées, se donner aux autres, trop de regards joyeux qui demandent la pitié ! Comme ça tu as emporté ta beauté. Elle a disparu comme une poussière d’or. Du stupide monde antique et du féroce monde futur il était resté une beauté qui n’avait pas honte de faire allusion aux petits seins de sa petite soeur, à son petit ventre si facilement nu. Et voilà pourquoi c’était de la beauté, celle-là même qu’ont les douces jeunes filles de ton univers, les filles des commerçants gagnantes aux concours de Miami ou à Londres. Elle a disparu, comme une petite colombe d’or. Le monde te l’a apprise, et ainsi ta beauté ne fut plus de la beauté. Mais tu continuais à être une enfant, sotte comme l’Antiquité, cruelle comme le futur, et entre toi et ta beauté possédée par le Pouvoir se mit toute la stupidité et la cruauté du présent. Tu la portais toujours derrière toi, comme un sourire au milieu des larmes, impudique par passivité, indécente par obéissance. Elle a disparu, comme une blanche colombe d’or. Ta beauté qui a survécu au monde antique, demandée par le monde futur, possédée par le monde présent, devint ainsi un mal mortel. Maintenant, tes grands frères se retournent enfin, cessent pendant un moment leurs maudits jeux, ortent de leur inexorable distraction, et ils se demandent : « Est-il possible que Marilyn, la petite Marilyn, nous ait indiqué le chemin ? » Maintenant c’est toi, la première, toi la soeur cadette, celle qui ne compte pour rien, pauvre petite, avec son sourire, c’est toi la première, au-delà des portes du monde abandonné à son destin de mort.
Alfredo Bini présente L’absurde Totò L’humain Totò Le fou Totò Le doux Totò Dans l’histoire de VILAINS OISEAUX ET PETITS OISEAUX Racontée par Pier Paolo Pasolini Avec l’innocent Avec le petit fripon De Davoli Ninetto Trouvés sur les routes du monde Tous les autres acteurs De Femi Benussi A Vittorio Vittori Dans la triste ronde Dans la joyeuse ronde Luigi Scaccianoce a construit le projet Danilo Donati a adapté Nino Baragli a monté et remonté Ennio Morricone a fait la musique Mario Bernardo Et Tonino Delli Colli a phographié Fernando Franchi a organisé Sergio Citti a aidé en philosophe Une petite troupe À travers les banlieues A vagabondé dans les campagnes et les petits villages S’est saignée aux quatre veines En produisant a risqué sa position Alfredo Bini, risqué sa réputation en dirigeant Pier Paolo Pasolini.
Que je puisse être damné Si je ne t’aime pas, Et si ce n’était pas ainsi Je ne comprendrais plus rien. Tout mon fol amour, le ciel le souffle, le ciel le souffle … comme ça. Ah ! Mauvaise herbe doucement délicate D’un parfum qui fait frissonner ! Ah ! Ah ! Puisses-tu n’être jamais née ! Tout mon fol amour, le ciel le souffle le ciel le souffle… comme ça. L’homme volé qui sourit Vole quelque chose au voleur Mais l’homme volé qui pleure Vole quelque chose à lui-même. C’est pourquoi je te dis : tant que je sourirai Tu ne seras pas perdue. Mais ce ne sont que des mots Et je n’ai jamais entendu dire Qu’un coeur, un coeur brisé, se soigne par l’audition. Tout mon fol amour, le ciel le souffle, le ciel le souffle … comme ça.
Les garçons là-bas dans le champ Ne se soucient pas du temps qu’il fait Mais ils se jettent dans les rivières Pour pêcher le prix de la croix. Les garçons là-bas dans le champ Donnent la chasse à un fou Puis ils l’étranglent de leurs mains Et le brûlent au bord de la mer. Viens fille de la Lune De l’étoile du matin Qui fait cadeau à ces garçons De la caresse du grand ciel ! Les garçons là-bas dans le champ Donnent la chasse aux bourgeois Ils coupent en morceaux En morceaux les têtes Des ennemis et des fidèles. Les garçons là-bas dans le champ Cueillent des branches et du romarin Et camouflent des trous et des puits Pour attraper les filles. Les garçons là-bas dans le champ Donnent la chasse à un riche Ils lui font enlever ses dents en or Et ils les portent au marché. Viens fille de la Lune De l’étoile du matin Qui fait cadeau à ces garçons De la caresse du grand ciel ! Les garçons là-bas dans le champ Ne possèdent pas de mémoire C’est pour ça qu’ils vendent leur ancêtres Puis ils sont pris par la tristesse.
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