Visite de Pavie
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Visita di PAVIA e della CERTOSA La  Certosa di Pavia Après 7 ans de restauration de la façade (40 millions d’impulsions laser pour nettoyer les marbres), la Chartreuse a offert à nouveau son visage du XVIe s. en septembre 2008. Elle avait été imposée en 1396 par le duc Gian Galeazzo Visconti qui voulait que sa dépouille et celles de sa famille y reposent, veillée par les Chartreux. La pollution de la façade était très grave, encore aggravée par les produits utilisés dans les restaurations précédentes (taches vertes dues aux sels de cuivre, jaunes dues aux précédents traitements, rouges sur les marbres des Alpes Apuanes, couches de vert de gris sur les statues …) et par l’humidité du lieu ; il a donc fallu utiliser des moyens efficaces mais non dégradants, dont le laser, en tenant compte de la diversité des pierres utilisées dans l’ornementation de la façade (marbres de Candoglia, marbres apuans, pierres sombres de Varenna, d’Oira et de Saltrio, porphyres rouges et verts, marbres antiques …) ; les rentes foncières de Gian Galeazzo lui permettaient cette variété ! Les travaux de décoration furent un objet de discussions : le projet initial fut élaboré par Bernardo da Venezia e Giacomo da Campione ; la mort du duc en 1402 suspendit les travaux qui reprirent par la construction des cellules des moines, du réfectoire, de la bibliothèque, de la sacristie. Entre 1428 et 1462 Amedeo Solari modifia et acheva le projet, que son fils Guiniforte étendit à la décoration des cloîtres. La dépouille de Gian Galeazzo fut transférée en 1474 dans l’église qui fut consacrée en 1497. D’autres travaux furent encore effectués, peintures de Bergognone à l’intérieur, achèvement de la partie supérieure de la façade par Giovanni Antonio Amadeo à partir de 1491, portail de Cristoforo Lombardo au début du XVIe s., petites loges de Benedetto Briosco en 1508 ; la conclusion n’arrive que dans le premier quart du XVIIe s. Le plan correspond aux règles édictés par les constitutions des premiers Chartreux en 1130. L’ordre avait été fondé par S. Bruno de Cologne et S. Hugues de Grenoble en 1084 ; dans le grand cloître se trouvaient les cellules individuelles des moines, où ils se livraient au travail manuel, à la lecture des textes sacrés  et à la méditation ; la vie commune se déroulait dans le petit cloître, à côté de l’église ; autour se retrouvaient les frères laïcs ou convers qui assuraient la vie matérielle du couvent et étaient donc en contact avec l’extérieur. Les Chartreux furent supprimés en 1784 par Joseph II d’Autriche et remplacés par les Cisterciens ; en 1881, la Chartreuse revient à l’État italien ; quelques moines cisterciens y reviennent en 1968 ; ce sont eux qui font visiter la Chartreuse aux groupes. On entre dans le vestibule (1 sur le plan ci-contre) après avoir franchi un fossé. Portail de marbre avec médaillons de Gian Galeazzo et de son successeur Filippo Maria ; sur les côtés, fresques de Bernardino Luini (1516), S. Christophe et S. Sébastien. Sur la voûte de la seconde salle, monogramme « GRA-CAR » (« Gratiarum Chartusia », Chartreuse des Grâces). On arrive sur la place (2) : au fond l’église (3), à droite, le Palais Ducal (4), construit en 1625, aujourd’hui, ancienne Pharmacie et Laboratoire des moines avec des instruments anciens, presse à huile du XVe s., etc. La façade de l’église est un chef-d’œuvre de la sculpture lombarde Renaissance et maniériste. La partie la plus ancienne est la base : sur le socle, 61 médaillons avec des figures allégoriques et de grands personnages de l’Antiquité (1485-90), puis statues de  prophètes, apôtres et saints, deux anges (1490). Le portail fut exécuté par Briosco en 1501 : bas-reliefs avec des Histoires de la Madone ; entre des pilastres à motifs décorés de feuillages, 4 grandes histoires : dans l’ébrasement de droite, Fondation de la Chartreuse et Approbation de la Règle (sur les pilastres de côté, épisodes de la vie de Jean-Baptiste et de Ambroise), et dans celui de gauche, Transfert des cendres de Gian Galeazzo et Consécration de la Chartreuse (sur les pilastres de côté, épisodes de la vie de S. Syrus et de la Vierge). Dans le socle du portail, Scènes de la fondation de la Chartreuse de Grenoble et de la vie de S. Bruno (Briosco, avant 1501). Sous l’arc, Christ sur le trône avec Vierge et saints ; dans la lunette, Vierge sur le trône de Marini (1559). Dans le premier ordre de la façade, quatre fenêtres géminées de Amadeo (1497), avec anges en adoration et soutenus par des colonnes en candélabre. La partie supérieure et incomplète de la façade est de  Cristoforo Lamberto (1540-60) : loggia et édicules à pinacle, lunettes et fenêtres géminées, fenêtre centrale, 70 statues isolées des XVe et XVIe s. Au dessus du portail, Gian Galeazzo à droite et S. Bruno à gauche (1552) . En haut, à côté de la loggia supérieure, au milieu, Adam et Ève, et Judith à gauche d’Ève ; sur le côté gauche, à côté de la statue de Gian Galeazzo, l’archange Raphaël, S. Matthieu et S. Marc. Voir sur le côté gauche de la Chartreuse la complexité de la construction architecturale, avec des traces du projet originel néogothique dans l’existence de contreforts surmontés de pinacles. On se rend compte aussi que la façade n’a pas été raccordée à l’ensemble préexistant, mais « appliquée » devant (Photo ci-dessous). L’intérieur est d’une richesse comparable à celle du Dôme de Milan, mais plus paisible et mieux éclairé et d’un ton plus chaud donné par la pierre d’Angera. Nef gauche : chapelles toutes refaites aux XVIIe et XVIIIe s. Voir dans la 2e  chapelle le Polyptique du Père éternel du Pérugin (1499) ; dans la 6e  chapelle, le S. Ambroise et 4 saints de Bergognone (1490). Transept gauche : voir dans l’abside le Couronnement de Marie avec François Sforza et Ludovic le Maure en prière, fresques de Bergognone et au milieu du transept les statues tombales de Béatrice d’Este et Ludovic le Maure de Cristoforo Solari (1497). Presbyterium : voir les stalles du chœur (1486), le grand autel enrichi de lapis lazzulis, coraux, agates et autres pierres précieuses, le tabernacle de Ambrogio Grossi (1568). Transept droit : à gauche, grand monument sépulcral de Gian Galeazzo Visconti, avec bas-reliefs sur les fastes de Gian Galeazzo ; statues de la Vierge, de Gian Galeazzo, de la Renommée et de la Victoire (1562). Dans la cuve de l’abside, Gian Galeazzo et ses fils présentent à la Vierge le modèle de la Chartreuse, de Bergognone. De là, on passe dans la Nouvelle Sacristie (5 du plan) ; le cloître du Chapitre (6) et le Chapitre des Frères (7) sont fermés au public. À droite du transept, une porte donne accès au Petit Cloître (9), le point le plus suggestif de la Chartreuse, de Guiniforte  Solari (1462) : décorations en terre cuite. De ce cloître, on passe dans le réfectoire des moines (12) qui ouvre sur la bibliothèque (10). Le Grand Cloître (11) est un grand rectangle de 125 m. sur 102, avec 122 arcades à riches décorations en terre cuite. Sur trois côtés, s’ouvrent 24 cellules de Chartreux, avec une belle porte d’entrée, et deux locaux, l’un pour l’étude, l’autre donnant sur un portique et un petit jardin que chaque moine cultivait. Nef droite de l’église : voir la 4e chapelle, Crucifixion de Bergognone (1490). Dans le Musée situé dans le Palais ducal (4), rouvert depuis 2005, se trouve une gypsothèque des sculptures de la façade, des portails et des cloîtres, souvent mieux visibles ; à l’étage, sculptures de Bambaja, Mantegazza, , Amadeo, et peintures de l’école lombarde, Bergognone, Luini, Bramantino, etc. Visite de Pavie C’est une des plus charmantes villes d’Italie du Nord, déjà louée par Pétrarque comme « la plus noble des œuvres modernes », où il fait bon se promener dans ces rues étroites qui suggèrent le cours de l’histoire, rue des Huns, de Teodolinda, Alboino, Liutprando, Severino Boezio … L‘art et l’histoire respirent dans tous ses murs ; et pourtant c’est devenu une ville moderne, riche et plutôt prospère ! Centre fondé par les Ligures puis par les Gaulois, c’est le site le plus proche de la confluence du Pô et du Ticino, facilement défendable, point de rencontre du trafic fluvial et terrestre. Pour les Romains, dès le 1er siècle, « Ticinum » est  un lieu stratégique pour toutes les communications de l’Italie du Nord ; ils y font se rejoindre le prolongement de la Via Postumia (qui rejoint Gênes) et de la Via Emilia (qui arrive de Plaisance), de là on allait à Turin et en Gaule. César en fait un « municipium » et l’organise en « castrum » de 48 « insulae ». La ville a une des plus anciennes communautés chrétiennes. L’importance de la ville croît dans le Haut Moyen âge, tandis que Milan décroît ; Théodoric y vainc Odoacre et « Ticinum » devient la capitale du « Regnum italicum », et en 498, l’empereur s’y fait même construire un palais, un amphithéâtre, des thermes. C’est à Pavie que vécut et fut exécuté par Théodoric le philosophe Boèce. Les Longobards (572-774) y installent la cour et le commandement militaire, construisent des couvents et des églises (San Pietro in Ciel d’oro après la conversion des Longobards de l’arianisme au catholicisme). Charlemagne descend à Pavie en 780 ; cette présence de la cour et du Tribunal suprême attire intellectuels et fonctionnaires, juges, notaires, la ville devient le centre d’une grande école juridique (Ci-contre, monnaie de Charlemagne). Ce rôle de capitale est effacé par le sac des Avares en 934, mais la ville reste un centre des trafics, tête de pont des transports vénitiens de sel, épices, produits orientaux. Au XIe s., naît la Commune (institution de consuls en 1106), favorable à l’empereur (Frédéric Barberousse y est couronné Roi d’Italie en 1155) ; la population serait alors de 40.000 habitants, c’est une des plus grandes villes du Nord. Au XIIIe s. on agrandit les murailles jusqu’à occuper ce qui est actuellement le centre ville. On reconstruit les églises détruites par les Avares, San Michele, puis San Teodoro, San Pietro, San Lazzaro. On y retrouve quelques caractéristiques propres, comme le « tiburio » (la tour-lanterne), les bandes de petites arcades en haut de la façade, l’usage de la brique et du grès, le goût pour l’insertion de mosaïques et autres revêtements polychromes, l’orientation des églises selon l’axe Est-Ouest, avec façade tournée vers l’Ouest. Un chroniqueur de 1330 (Opicino de Canistris) en fait une description précise : 100 tours, 82 églises et un ensemble de 133 édifices religieux, dont de nombreux couvents d’ordres religieux appelés ici par les bonifications des terres (Clunisiens et Cisterciens) et par le rôle de capitale (Augustiniens) ; ils gèrent aussi des hôpitaux, des moulins, des fours, etc. ; en 1361, l’empereur Charles IV institue une université, un « studium generalis ». Les Visconti s’emparent de la ville en 1359, elle devient la résidence de Galeazzo II ; ils la restructurent, construisent la Citadelle, le Château, la Chartreuse ; ils retracent l’axe de l’ancien cardo, qui devient la Strada Nuova et débouche sur le pont couvert ; ils font venir des artistes comme Bernardo da Venezia, Michelino da Besozzo, Pisanello. Les Sforza (1449) transfèrent leur résidence ducale à Milan, mais poursuivent les grands chantiers de la Chartreuse et du Dôme ; Pavie devient un grand centre artistique où viennent Vincenzo Foppa, Léonard de Vinci, les Solari, Galeazzo Alessi, Giovanni Antonio Amadeo, spécialiste de la terre cuite. Une université laïque est construite en 1485, l’hôpital Saint- Mathieu en 1449, les premiers collèges laïcs entre 1429 et 1482, et le cardinal Branda y fonde la première résidence étudiante. La bataille de Pavie entre François 1er et Charles Quint en 1525 met fin à la domination milanaise et consacre celle de la puissance gagnante, l’Espagne. Ferrante Gonzaga renforce les murailles en 1550, selon des techniques plus modernes, qui font de Pavie une forteresse imprenable qui résistera à l’assaut des troupes françaises de 1655 ; l’essentiel de la vie économique se concentre donc sur son rôle militaire, la présence de rentiers, le centre universitaire. Peu de constructions nouvelles aux XVIe et XVIIe s., sinon de prestigieux collèges projetés par Pellegrino Tibaldi, le collège Borromée en 1565 et le Ghisleri en 1569. Les Autrichiens deviennent maîtres de la ville en 1714, transforment le paysage agricole, construisent de nombreuses demeures patriciennes pour les nouveaux grands propriétaires terriens jusqu’à l’attribution d’une partie du territoire à la maison de Savoie. Les Habsbourg tentent de compenser par un développement de la vie universitaire, dotée en 1771 d’un important matériel scientifique (Jardin botanique, Bibliothèque, Théâtre physique et Cabinet anatomique) et viennent travailler ici de grands scientifiques et écrivains comme Alessandro Volta, Lazzaro Spallanzani, Vincenzo Monti, Ugo Foscolo, Antonio Scarpa. Les Autrichiens créent aussi un Séminaire général destiné à former les prêtres de tout l’Empire. Leurs réformes sont poursuivies sous Napoléon, développement de l’Université, restructuration des rues et routes, relance de la navigation fluviale qui se traduira en 1820 par l’inauguration d’une ligne régulière de bateaux entre Pavie et Venise. Pourtant en 1814, la ville ne compte plus que 23.000 habitants. Elle participera aux guerres d’indépendance (les frères Cairoli. Voi : Histoire d’Italie) et le nouveau Royaume d’Italie renforce ses prérogatives militaires et universitaires (loi Casati de 1861). Son ancien territoire provincial lui est restitué, et Pavie devient la capitale d’un riche bassin agricole : lait, vin, riz. En 1862 est ouverte la voie ferrée pour Milan, puis pour Crémone, et s’y installent des fonderies, des productions mécaniques (Necchi, fabriques des machines à coudre), des entreprises de soie artificielle (Snia Viscosa en 1905- Cf photo à droite) ; les murs sont démolis en 1901 ; la ville atteint alors 35.000 habitants ; on construit l’Abattoir, le Marché couvert, la gare, et on entreprend la restauration des églises médiévales. Après la seconde guerre mondiale, Pavie passe des 50.000 habitants de 1931 aux 63.000 de 1951, puis aux 71.000 de 2005. L’Université et l’Hôpital restent parmi les premières spécialités de Pavie. On peut commencer la visite par le Château des Visconti, après les jardins au centre desquels se trouve la statue de Garibaldi (1884. Cf photo à gauche). Il est construit par Galeazzo II Visconti entre 1360 et 1366, grand quadrilatère de 142 mètres de côté avec 4 tours angulaires hautes de 43 mètres, dont 2 sont détruites par la bataille de Pavie. Il était la résidence des ducs de Milan à Pavie, conçu à la fois comme lieu de science, de loisir et d’armes, entre la forteresse médiévale et la villa suburbaine de la Renaissance ; il comporte une très riche bibliothèque. Il est gravement endommagé par la bataille de Pavie qui se déroule dans le parc voisin ; il est utilisé comme caserne de 1525 à 1921, puis restauré et transformé en un riche Musée : Musée archéologique (la ville romaine, longobarde et médiévale) et Musée de Sculpture, Pinacothèque (tableaux du XIIe  au XIXe siècles, Gypsothèque, Musée de la crèche lombarde, Musée du Risorgimento (Photo plus haut à gauche, la cour du château). À droite de la place Castello, prendre la via Griziotti qui conduit à l’église San Pietro in ciel d’Oro (Cf photo ci-contre). Fondée au VIIe s. par Liutprand qui y fait transporter les ossements de S. Augustin,  elle est refaite en 1117-33, puis elle est à peu près abandonnée, transformée en salle d’entraînement pour les artilleurs en 1780, puis comme dépôt de bois et de foin ; elle fut restaurée à partir de 1884 dans le style roman d’origine. La façade est typique des églises de Pavie, semblable à celle de S. Michele : profil à double pente, terre cuite enrichie de pierres et de céramiques, petites arcades le long du toit, fenêtres simples et géminées, « tiburio » et abside ornés de petites loggias aveugles. L’intérieur : refait à trois nefs. Sur le grand autel, tombeau de S. Augustin, dont les ossements sont rapportés en 496 d’Afrique à Cagliari puis à Pavie ; c’est l’œuvre de maîtres lombards ; l’urne d’argent est du VIIIe s., couronnée de 10 tympans triangulaires racontant les miracles du saint. Dans la crypte, un petit sarcophage recueille les ossements de Boèce (475-534). En traversant le boulevard Matteotti, on se trouve place Pétrarque (Photo à gauche), agrandie en 1794 et 1834 pour rendre visible au fond le palais Malaspina, siège de la Bibliothèque et d’une pinacothèque. Au bout de la place, prendre la petite rue S. Pantaleone pour arriver à l’église S. Maria del Carmine (photo à droite), réalisée entre 1375 et 1390 par Bernardo da Venezia, architecte aussi du Château des Visconti. À l’intérieur, voir la 6e chapelle à droite, S. Anna, patronne des industries de la laine, et Travail de la laine, fresque du XVe s. ; dans le transept gauche, l’Enfant Jésus entre la Vierge, S. Anna et d’autres saints, de Bernardino Lanzani (1515). Au fond de la place de l’église on prend la via Alciato et on débouche place Botta, face au palais Botta Adorno, à droite duquel se trouve  l’ensemble d’origine longobarde transformé en 1790 en orphelinat féminin et en université ; à l’intérieur, beau cloître dans le style de Bramante. On rejoint le cours Cavour, le plus animé de la ville, ancien « decumanus » (voie est-ouest) de la ville romaine. À droite, en face du Palais de Justice, façade Renaissance du Palais Bottigella, attribué à Bramante. Prendre à droite la via Pusterla jusqu’à via Menocchio, au n° 26 de laquelle se trouve l’ancien monastère de fondation longobarde. Et on arrive place du Dôme. Le Dôme, construit en 1488 pour l »e cardinal Ascanio Maria Sforza, à la place de deux anciennes églises, conçu probablement par Bramante avec des conseils de Léonard de  Vinci, alors à la cour de Ludovic le Maure ; le tambour ne fut érigé qu’en 1762, la coupole en 1884 par Carlo Maciachini qui la réalisa par deux travées métalliques, et les transepts en 1933 (Photo ci-contre). La façade rend compte de l’intérieur : les  trois rosaces soulignent la différence de hauteur des nefs latérales par rapport à la nef centrale. L’intérieur d’inspiration bramantesque constitue un espace à plan central souligné par les piliers puissants qui soutiennent la coupole de 30 mètres de diamètre et 92 mètres de haut, une des plus hautes d’Italie. En (A) du plan ci-contre, Vierge à l’Enfant avec les saints Syrus et Antoine de Cerano (1575-1632) : (B) Adoration des mages  de Daniele Crespi (1597-1630) ; (C) Transept droit, Sainte Famille ; (D) à l’autel, Vierge à l’Enfant et S. Syrus de Tommaso Orsolino (1653) : S. Syrus, en vêtements épiscopaux, reçoit de l’Enfant les deux clés de la ville ; à la base, épisodes légendaires de sa vie ; à gauche de l‘autel, un escalier permet de descendre dans les restes de la précédente basilique de S. Maria del Popolo ; (E) Vierge du Rosaire, de Bernardino Gatti (1532) ; (F) S. Joseph attribué à Camillo Procaccini (1560-1621) ; (G) Riche décoration baroque ; (H) Chaire avec bas-relief de la vie de S. Syrus, de Siro Zanelli (1672) ; deux petits escaliers permettent de descendre dans la crypte déjà construite en 1492 ; les sacristies à droite et à gauche sont de Bramante ; (I) Stalles en bois gravé de 1554 ; dans la cuvette de la voûte, Gloires d’anges, stucs de 1614 ; (M) Sacristie des chanoines : conserve le Trésor de la cathédrale ; (N) Vierge à l’Enfant avec S. Jean-Baptiste et S. Antoine de Carlo Sacchi (1617-1707) ; (O) Autel du Saint Sacrement (XVIIe s.) en marbres blancs et noirs et sculptures d’Orsolino ; (P) Vierge Immaculée de Federico Faruffini (1857). Saint Syrus est le patron de la ville célébré dans le Dôme. Une légende tardive du XIV e s. voulait faire remonter la fondation du diocèse à un disciple de S. Pierre ; Syrus aurait été l’enfant qui, dans l’Évangile de Jean, remet au Christ les pains et les poissons de la multiplication ; puis le jeune homme serait venu en Italie avec Pierre. Mais en réalité le premier évêque ne remonte qu’à la moitié du IVe s., le troisième évêque de Pavie, historique, étant Evenzio, de 381 à 397. La datation antérieure qui remonte à une Vie du VIIIe s. servait à rompre tout lien de subordination du diocèse de Pavie par rapport à celui de Milan : subordonné jusqu’alors, le diocèse de Pavie a un évêque directement consacré par le pape et non par l’archevêque de Milan. La Vie du VIIIe s. faisait de Syrus un disciple de S. Marc, compagnon d’Evenzio. Après avoir ressuscité le fils d’une païenne, Syrus fut accueilli par la population de Pavie qui convertit le peuple (la bénédiction et la résurrection du fils étaient représentées dans 2 « tondi » (tableaux ronds) de l’entrée de la Chartreuse de Pavie, tandis que les 4 autres évoquaient d’autres épisodes et miracles du saint). Syrus est lié à 4 autres saints locaux, Nazario et Celsio d’une part, et Protasio et Gervasio, martyrisés à Milan, dont des restes furent apportés à Pavie, où ils provoquèrent quantité de miracles. C’est pour eux que Syrus (en latin = habitant de la Syrie) décida de construire une église où il voulut être enseveli à côté d’eux, comme S. Ambroise. La Vie raconte aussi un épisode typique de l’antisémitisme de l’époque : un juif voulut recevoir la communion pour pouvoir ensuite jeter l’hostie dans le fumier, mais à peine l’eut-il reçue que sa langue et sa bouche furent paralysées, et il hurla épouvanté jusqu’à ce que Syrus vînt le bénir pour le libérer de sa paralysie, et le juif demanda à être baptisé. On raconte aussi comment il convertit les Romains qui venaient pour une persécution. Syrus mourut un 9 décembre on ne sait de quelle année et fut enseveli dans un sarcophage que l’on conserve  sous l’autel de la cathédrale. Sur la place du Dôme, Palais épiscopal (1560-91) et statue du Regisole, copie d’une statue romaine, de Francesco Messina (1937), qui représente peut-être Septime Sévère, détruite pendant les révoltes de 1796. On peut remonter jusqu’à Place de la Victoire (photo ci-contre), ouverte au XIV e s. où on célébrait les fêtes, exécutions capitales, parades militaires et où se tenait le marché, maintenant transféré dans les souterrains. On y voit aussi l’ancienne église S. Maria Gualtieri (XIe s.) aujourd’hui centre culturel, la Maison des Ferrari, du XIVe s., et le Broletto, complètement refait au XIXe s., où se réunissaient les consuls de la ville ; la partie ancienne est encore visible de la cour. De là on peut descendre jusqu’à San Teodoro, une des plus harmonieuses églises romanes de la ville. À l’intérieur, voir sur la contre-façade de la nef gauche la fresque de Bernardino Lanzani, Vue de Pavie en 1522, dont la photo se trouve page 4. Derrière, voir la Maison des Eustaches, habitation marchande du début du XVe s. (Voir photo à gauche). Par la via Maffi on p)eut rejoindre la basilique San Michele, reconstruction au XIIe s. de la basilique palatine du VIIe s. où étaient couronnés les souverains du « Regnum Italicum » et où se fit couronner Frédéric Barberousse en 1155, la plus belle expression du roman de Pavie qui inspirera les autres églises de la période communale (Photo à droite). L’intérieur est à 3 nefs, la nef centrale de 2 travées, les nefs latérales de 4 travées, décoration surtout du XVe s. En continuant par la via Garibaldi, puis à droite la via San Giovanni in Borgo, on arrive au Collège Borromeo fondé par Charles Borromée en 1561 pour héberger les étudiants venus d’autres villes. Il est construit sur un projet de Pellegrino Tibaldi, qui reprend la structure de l’ancien monastère, un plan carré autour d’une cour centrale. Beau jardin à l’italienne. Par le quai du Tibre, on arrive au Pont couvert : à l’origine, il y eut un pont romain, sur lequel on jeta un pont en 1351-54, qui fut couvert à la fin du XIVe s. Il fut détruit par les bombardements de 1944 et refait à l’identique par Ferdinando Reggiori qui le déplaça légèrement par rapport à la Strada Nuova. Par la Strada Nuova on remonte jusqu’à la place Leonardo da Vinci, sur laquelle s’est conservé un groupe de 3 tours romanes. C’est aussi là que se trouve l’Université, commencée en 1485 et développée sous Marie-Thérèse d’Autriche. Mais n’oubliez pas de goûter aux friandises de Pavie, par exemple en vous arrêtant à la pâtisserie Vigoni (Strada Nuova 110) dont la « torta » est une spécialité. Cela vous reposera de ce tour dans l’exceptionnel patrimoine culturel de Pavie.
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Panneau de l’Adoration des bergers, avant et après restauration
: Façade de la Chartreuse
fenêtre géminée de gauche
détail du cortège de Transfert des cendres de Gian Galeazzo avec costumes Renaissance, ; S. Ambroise vainc les Ariens  
: détail du côté gauche bas de la fenêtre
Au-dessus le cloître de la Chartreuse ; à droite : cellule, 1) Potager, 2) Magasin d’outils, 3) Jardin, 4) puits, 5) Laboratoire, 6) Lieu d’étude, seul chauffé, 7) Portail d’entrée, 8) chambre avec prie-dieu.
Pavie peinte en 1522 par Bernardino Lanzani dans la basilique San Teodoro
Ouvrières de Necchi, 1927
Ci-dessous : Ouvrières de Necchi, 1927. À droite : publicités de Necchi  a) Années 30 ; b) 1934,  c) 1950