Visite de Varese
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Visite de Varese (Lombardie) (Voir dans « Actualité religieuse » notre dossier sur le Sacro Monte de Varese) Le nom viendrait de « Vallium exitus », le lieu de sortie des vallées. On y a trouvé des traces d’occupation humaine remontant à 2000 av. J.C., et de présence romaine (Voir : Castelsèprio). La ville fut un marché important au Moyen âge, où elle fut tantôt alliée de Milan tantôt alliée à l’Empire contre Milan. C’était là que se concentrait le marché de la soie, puis elle se développa comme ville industrielle et touristique de niveau européen, surtout depuis l’instauration de communications ferroviaires rapides avec Milan. Stendhal est un bon exemple de touriste « romantique », il parle souvent de Varese, de la beauté du Sacro Monte ; il est frappé par les paysages des environs et par la statue colossale de Charles Borromée à Arona, de l’autre côté du lac Majeur : « Un bateau à vapeur offre un moyen facile de visiter la statue colossale de saint Charles, près d’Arona, et les rives délicieuses d’un des plus beaux lacs de l’univers (…). Je trouve plus joli d‘arriver à Milan par Varèse ; une barque vous transporte des îles Borromées à Laveno ; on prend la poste jusqu’à Varèse. Ce trajet me semble comparable à celui de Naples à Pompéi, qui est ce que je connais de plus sublime au monde. Un vélocifère conduit en cinq heures de Varèse à Milan. Si l’on se permet une excursion d’un jour, on peut de Varèse aller voir le lac de Como. On suit des collines délicieuses, au-delà desquelles, à gauche, on voit les neiges éternelles » (Promenades à Rome, in : Voyages en Italie, Pléiade, pp. 784-85). L’extension de la ville, passée de 15.000 habitants en 1900 à 84.634 en 1995, a fortement modifié sa structure d’origine. Au centre de l’ancien bourg fortifié, un ensemble de quatre places qui communiquent autour de la basilique San Vittore (S. Vittore, Canonica, Battistero e Palazzo del Podestà) dominé par le clocher baroque de Giuseppe Bernasconi (1617-1773) d’une hauteur de 75 mètres : la basilique a été édifiée sur une autre du XIVe s., entre 1580 et 1615 : la façade est de Léopold Pollack (1788-91). La légende de San Vittore Saint Victor est le troisième du nom : l’un était mort martyr à Marseille en 290, le second fut Victor I, pape qui imposa le primat de l’église romaine sur les églises orientales, mort en 999, et le patron de Varese, mort martyr en 303. Il était dit « le Maure » ou « le Marocain », parce qu’il était originaire de Mauritanie ; c’était, comme celui de Marseille, un nord-africain, dont le culte se répandit très rapidement en Lombardie où il devint aussi le patron des exilés et des personnes incarcérées. Son nom était »Victor » (en latin = « victorieux ») ; il fut célébré dans un hymne de S Ambroise à trois martyrs amis, « Victor, Nabor, Felix pii ». C’étaient des soldats venus d’Afrique pour s’enrôler dans l’armée de l’empereur Maximien ; ils s’étaient convertis au christianisme, et lors de la persécution de Dioclétien, Maximien épura l’armée ; les trois soldats qui avaient alors déserté pour échapper à la persécution, furent repris et décapités en 303 à Lodi où les Romains voulaient terroriser la communauté chrétienne qui se développait. Après l’édit de Constantin qui reconnaissait le christianisme, les corps des trois martyrs furent transférés triomphalement à Milan et déposés dans deux églises, Victor dans S. Victor au Ciel d’Or, intégrée ensuite dans la basilique S. Ambroise, Nabor et Félix dans une autre dont le nom devint célèbre parce que Ambroise découvrit en face le corps de deux autres martyrs importants, Gervais et Protais. À côté de l‘église S. Victor, se trouve la prison Saint Victor de Milan. Au VIIIe s. fut écrite une Passio qui situe le martyre à Milan et raconte que, ayant refusé de sacrifier aux dieux romains après un jeûne de six jours, il fut flagellé en présence de Maximien et remis en prison et torturé : on fondit du plomb dans ses blessures. Il réussit à s’évader mais, repris, il fut décapité, et son corps fut abandonné pour être mangé par les bêtes sauvages. Mais au septième jour, son corps fut retrouvé intact, amoureusement surveillé par deux bêtes. Ceci est la légende. L’histoire dit que le corps de Victor fut transféré au VIIIe s. dans la basilique qui porta son nom, tandis que Nabor (nom babylonien qui signifiait « mon ami Nébo », dieu assyro-babylonien) et Félix furent transférés en 1258 dans leur nouvelle église, puis à Saint Ambroise où se trouvent toujours les reliquaires contenant leurs crânes séparés du reste du corps. C’est en 1959 que l’évêque de Namur fit savoir à l’archevêque de Milan, Mgr Montini, futur pape Paul VI, qu’il avait retrouvé ces reliquaires perdus après 1799. Ils sont représentés à S. Ambroise en vêtements militaires, un casque au pied et la palme du martyre. (Source : Alfredo Cattabiani, Santi d’Italia, Vol. II, pp. 934-5, BUR 2001) À l’intérieur de la basilique, voir les fresques, dont les trois scènes sur le Martyre de S. Victor dans l’abside du transept droit (Salvatore Bianchi, 1692) ; dans le transept gauche, la Vierge entourée des « tondi » (tableaux ronds) des 15 Mystères du Rosaire (Cf le Sacro Monte) de Morazzone (début XVIIe s.), auteur également de la Sainte Madeleine emportée au ciel dans la 1ère chapelle de la nef gauche. Derrière la basilique, le Baptistère (XII-XIII s.). La façade à double pente est ornée de petits arcs caractéristiques de l’architecture lombarde, qui se poursuivent sur les côtés. À l’intérieur, petit édicule avec une statue de S. Jean et grande vasque de baptême à immersion des VII-VIII s. et au-dessus une source octogonale monolithique sculptée entre le XIIIe et le XIVe s. De là, on peut passer Place du Podestà : en face de la basilique, maisons du XVe au XVIIIe s., dont la ligne est coupée par L’arc Mera  (1850), sous lequel on arrive à la place ornée au centre d’un monument au Soldat de Garibaldi (12901) ; derrière le monument, façade du palais Biumi, avec de petits balcons en fer et une cour à portiques du XVIe s. Prendre le Corso Matteotti, tangent à la place, voir la maison du n° 52 (XVe s.) et la cour à portique de l’ancien cloître de S. Antoine (1571- 1606) au n° 53. Au-delà de la Place Carducci, prendre à droite la rue S. Martino della Battaglia, la plus caractéristique de la vieille ville avec ses cours à portiques des XVIe et XVIIe s. Au débouché de la place Cacciatori delle Alpi, église San Martino qui fut celle d’un monastère bénédictin démoli pour construire le moderne Palais du Tribunal. Sur la droite de la place, prendre la Via Dandolo jusqu’au petit sanctuaire  de la Madonnina in Prato, restructuration d’un édifice gothique, avec une belle façade baroque (1678-86), dotée d’une « serliane » (fenêtre à trois ouvertures) avec des atlantes ; à l’intérieur, fresques illusionnistes qui portent à l’Assomption de la Vierge  d’Antonio Busca dans la coupole (1666) ; dans la chapelle gauche, fresque du XVe s. Revenir à la place Cacciatori delle Alpi, suivre la via Vetera jusqu’à la place Beccaria, et suivre la via Veratti. Voir au n° 20 l’ancien réfectoire du couvent S. Antonin, appelé Salle Veratti, intéressante pour ses fresques du XVIIIe s., utilisée pour des expositions de peinture contemporaine. Au bout de la rue, sur la droite, la façade du Palais des Este, maintenant mairie, construit de 1766 à 1771 par François III d’Este, alors gouverneur de la Lombardie, sur projet de Giuseppe Bianchi. Voir la façade sur les jardins (photo ci-contre), d’un baroque très mouvementé ; à l’intérieur, Salon d’Honneur des Este avec des fresques de fausses architecture (1768-9) ; dans la Salle de Bal, le balcon réservé aux musiciens. Les jardins sont un bel exemple de jardin à l’italienne, qui communique par la colline avec ceux de Villa Mirabello. Par la via Marcobi, descendre à la place Montegrappa, près de laquelle se trouve (Via Bagaini) la  Fondation Russolo Pratella qui présente une riche documentation sur les recherches du musicien futuriste Luigi Russolo (1885-1947). Par la via Carrobbio, monter à la place della Motta : au fond la sobre façade de l’église S. Antonio (1606-1614) de Giuseppe Bernasconi. Sur la place, entrée du parc de Villa Mirabello, résidence du XVIIIe s. refaite en style anglais en 1843 ; dans le jardin, essences précieuses dont le cèdre séculaire ci-contre. À l’intérieur, les Musei Civici (musé archéologique des matériaux recueillis lors des fouilles régionales). Autour de Varese, de nombreuses réalisation d’archéologie industrielle, moulins, tanneries. En montant au Sacro Monte, remarquer les nombreuses villas de style Liberty. La route monte ensuite jusqu’au Campo dei Fiori qui domine toute la région de Varese, permet une vision magnifique de toute la région (1227 m.). Sous le sommet, hôtel de 1908-12, aujourd’hui fermé, de style Liberty. Près de l’hôtel, sommet du Mont Tre Croci d’où l’on a le plus beau point de vue. Ci-dessous, vue du Campo dei Fiori et, à droite, de Santa Maria del Monte.
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